|
A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.
|
|
| |
sur 19e.org |
|
|
|
Vous êtes ici :
>
Gustave EIFFEL
|
|
Gustave
EIFFEL
(Dijon, 15 décembre
1832 - Paris, 8 décembre
1923)
Français.
Ingénieur.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1852, admis à l'École Centrale des
Arts et Manufactures à Paris.
1855, obtient un diplôme d'ingénieur chimiste.
1856, fait la rencontre de Charles Nepveu,
un entrepreneur spécialisé dans la construction métallique.
1866, fait l’acquisition d’ateliers de
constructions métalliques à Levallois-Perret..
1884, achèvement du viaduc de Garabit, dans le
Cantal.
1889, la Tour Eiffel
est inaugurée.
|
|
Gustave Eiffel naît
le 15 décembre 1832 à Dijon dans un milieu aisé. En effet, son père,
officier militaire d’origine rhénane, s’est marié quelques années
auparavant à une femme d’affaires entreprenante. Celle-ci, qui a
investi dans le négoce du bois et de la houille, s'est constituée ainsi
une solide fortune. En 1843, Gustave Eiffel entre au Collège Sainte Barbe
avant d’être admis en 1852 à l'École Centrale des Arts et
Manufactures à Paris. Il effectue au sein de l’institution de
brillantes études et obtient un diplôme d'ingénieur chimiste en 1855.
Après s'être employé pendant quelques mois à la poudrerie de Châtillon-sur-Seine
puis à la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest, Gustave Eiffel fait
la rencontre en 1856 de Charles Nepveu. Cet entrepreneur s’est spécialisé
dans la construction métallique. Grâce aux progrès de la métallurgie,
celle-ci connaît à cette époque une grande diffusion. Résistant, léger
et facile à manipuler, ce matériau est bien souvent préféré à la
pierre par soucis d’économie. Le jeune ingénieur fait bientôt la
preuve de ses talents Sa première grande réalisation est le pont
ferroviaire de Bordeaux, chantier dont il assume, à vingt-six ans, la
direction. Gustave Eiffel utilise alors pour la première fois la
technique de la fondation à l’air comprimé lors de l’exécution des
piles tubulaires. Le succès de l’entreprise, qui doit relier les
chemins de fer du Midi et d’Orléans, lui assure une première renommée.
En 1862, l’ingénieur, à l’avenir prometteur, se marie avec Marie
Gaudement, fille d’un riche brasseur. Quelques années plus tard,
Gustave Eiffel, qui bénéficie déjà d’une solide expérience, décide
de fonder sa propre société. En 1866, il fait l’acquisition
d’ateliers de constructions métalliques à Levallois-Perret.
L’entreprise emporte alors plusieurs grandes commandes d'édification de
viaducs et de bâtiments à structure ou charpente métalliques : la
galerie des machines pour l’Exposition universelle de Paris en 1867, la
gare de Pest en Hongrie en 1875, la charpente du grand magasin Le Bon
Marché en 1876 … L’année suivante, son projet - à la fois le
plus léger, le moins cher et le plus audacieux - pour le pont Maria Pia
sur le Douro du Portugal est retenu. Cette réalisation assoit définitivement
sa réputation en France comme à l'étranger.
En 1884, l’achèvement du viaduc de Garabit, situé dans le Cantal, lui
assure un égal triomphe. L’arc de cent soixante-cinq mètres de portée
qui soutient le tablier du pont constitue le record absolu en ce domaine.
De plus, celui-ci est élevé à cent vingt-deux mètres de hauteur. Le
talent de l’ingénieur centralien mais aussi sa grande capacité à
s'entourer de brillants collaborateurs contribuent au succès de la société
Eiffel. Seyrig en 1868, Émile Nouguier à partir de 1875, Maurice
Koechlin à partir de 1879 rejoignent ainsi Gustave Eiffel et son
entreprise de construction. Koechlin est d'ailleurs à l’origine en 1881
de la conception de l'armature de fer de la statue de la Liberté, inaugurée
à New York en 1886.
C’est à cette époque que le projet d’un édifice de trois cents mètres
de hauteur prend forme. Pourtant l’ambition de réaliser cette
construction, haute de plus de mille pieds, hantent les esprits des plus
audacieux architectes depuis le début du siècle. Ceux-ci se heurtent
cependant à de multiples problèmes techniques. Ainsi, en 1885 s’achève
difficilement la construction en maçonnerie de l’obélisque de
Washington, haute de 169 mètres … En France, alors que le projet d'une
Exposition universelle est définitivement adopté en 1883, deux ingénieurs
de l'entreprise Eiffel, Émile Nouguier et Maurice Koechlin, ont alors
l’idée d'une tour métallique. Leur ébauche, mise en forme le 6
juin 1884, s'embellit avec la collaboration de Stephen Sauvestre,
l’architecte de la société Eiffel, qui affine et décore l’édifice.
D'abord réticent, Gustave Eiffel s'approprie l'idée de ses
collaborateurs en rachetant le brevet déposé le 18 septembre 1884. Il
s'agit maintenant pour lui de la rendre crédible aux yeux de l'opinion
publique. L'entrepreneur déploie alors toute son énergie et son talent
publicitaire ; il met également à profit ses relations dans le milieu
politique. Gustave Eiffel agit notamment auprès de Gustave Lokroy,
Ministre du Commerce et commissaire général de l’Exposition ... Son
projet est lauréat d'un concours lancé le 1 er mai 1886. Le 8
janvier de l'année suivante est ensuite signée une convention entre
l'ingénieur et le Gouvernement. Celle-ci met au point le financement de
la construction de l'édifice et décide de son futur emplacement, au bord
de la Seine et dans l'axe du pont d'Iéna, autrement dit au centre de la
capitale.
Le 28 janvier 1887, les travaux peuvent donc commencer. Après le
creusement des fondations, les parisiens assistent au spectacle de l'élévation
de l'édifice. Celle-ci progresse très rapidement, au rythme de douze mètres
par mois. Sur le chantier ne s’effectue que l’assemblage des éléments
de la Tour. Ceux-ci sont dessinés et fabriqués dans les ateliers Eiffel,
près de Paris. L’entrepreneur, qui surveille personnellement
l’avancement des travaux, doit cependant faire face à quelques grèves
retentissantes des ouvriers du chantier. En effet, leurs conditions de
travail bien particulières ne justifient-elles pas de salaires à la
mesure des risques encourus ?
La Tour Eiffel est enfin inaugurée le 31
mars 1889. Gustave Eiffel, qui a respecté les délais qui lui étaient
impartis, reçoit à cette occasion la Légion d’honneur. A partir du 15
mai suivant, l’ascension du monument est ouverte au public. Et jusqu'à
la clôture de l'Exposition universelle, le 6 novembre suivant, la Tour
Eiffel accueille deux millions de visiteurs. C'est un immense succès, à
la mesure des controverses suscitées par le projet et sa concrétisation
pendant les mois qui ont précédés.
L'année 1889 constitue l'apogée de la carrière de l’ingénieur.
Celui-ci engage ensuite son entreprise dans la construction des écluses
du canal de Panama. En 1893 cependant, la Compagnie, placée sous la présidence
de Ferdinand de Lesseps, est éclaboussée
par un scandale lié à la corruption de parlementaires et destinés à étouffer
aux yeux de l’opinion et des actionnaires le passif financier de la société.
Gustave Eiffel est contraint à démissionner de la présidence de la société
qu'il a créée trente années auparavant. Il est condamné à deux ans de
prison et à 20.000 francs d’amende. Cependant, le jugement est bientôt
cassé par la Cour de cassation. La défense de son avocat, Pierre
Waldeck-Rousseau, lui permet ainsi d’être réhabilité et mis hors de
cause.
Eiffel est durement atteint par la polémique. Il se retire alors des
affaires et se consacre désormais à la pérennité de la Tour qui porte
son nom. Celle-ci n’est pas assurée, Gustave Eiffel ne possédant la
jouissance du monument que jusqu'en 1906. Hors, la visite de celui-ci est
boudée par les visiteurs qui se pressent de nouveau à Paris pour l’Exposition
de 1900. La Tour Eiffel est passée de mode. Son constructeur choisit
alors de s’attacher à en démontrer l’utilité. Un laboratoire de météorologie
est installé à son sommet en 1898 puis, quelques années plus tard, en
1901, un émetteur permanent de T.S.F. Et l’intérêt stratégique que
lui porte l’armée française sauve bientôt le monument du démantèlement
qui le menaçait.
L’ingénieur s’emploie également à cette époque à des travaux d'aérodynamique,
spécialité à laquelle il s’était précédemment intéressée lors de
la construction de la Tour. En 1912, il installe son laboratoire à
Auteuil, près de Paris. Ses travaux aboutissent en 1917 à la conception
d'un avion de chasse monoplan. Pendant la Première Guerre Mondiale,
Eiffel poursuit ses recherches à propos des hélices et de la voilure des
ailes. Celles-ci concernent également les projectiles. Après le conflit,
il fait don de ses installations à l’État en 1921.
Gustave Eiffel décède le 28 décembre 1923 à Paris.
|