 |
A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.
 |
|
 | |


sur 19e.org |
|
|
|

Vous êtes ici :
>
Thomas EDISON
 |
|

Thomas EDISON
(Milan,
Ohio, 11 février 1847
-
West Orange,
New Jersey, 18
octobre 1931)
Américain.
Scientifique.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1878,
lui est
accordée le brevet du phonographe.
1879, réalise
ses premiers essais concluant d’une lampe à incandescence.
1888,
fonde l’Edison General Electric Company.
1914, nommé président
du Comité consultatif de la Marine.
1920, reçoit la médaille d’or du Congrès.
1931, à sa mort, l’Amérique lui rend hommage : l’ensemble du
pays est plongé une minute dans l’obscurité.
|
 |
Thomas
Edison naît le 11 février 1847 à Milan, dans l’état de l’Ohio, où
sa famille s’est fixée quelques décennies plus tôt. Il est le quatrième
fils de Samuel Edison, un exploitant forestier qui doit bientôt émigrer
plus au nord, à Fort Gratio, près de Port-Huron, sur les bords du lac. Là,
malgré quelques déboires à l’école, où il est entré à l’âge de
huit ans et demi, le jeune Thomas se lance dans la lecture de la
Philosophie naturelle et expérimentale de Richard Green Parker. C’est
pour lui une révélation. Il s’essaie même à reproduire dans la cave
de la maison familiale les expériences décrites dans l’ouvrage.
Devant
le peu d’entrain mis par l’enfant à suivre ses études, sa mère
l’autorise à vendre des journaux sur la ligne de chemin de fer Port
Huron-Detroit. Ce petit boulot lui laisse le temps de fréquenter la
bibliothèque de la ville, avant que ne vienne l’heure d’entamer le
trajet du retour. Il développe néanmoins son affaire, installant ses
propres étalages dans les deux gares, vendant même les légumes du grand
jardin de ses parents. Alors qu’il devient progressivement sourd, Thomas
Edison se lance dans le journalisme. L’adolescent s’approprie en effet
un wagon de la ligne et y installe son atelier d’imprimerie. Son
journal, le premier à paraître à bord d’un train, tire à 400
exemplaires et ne s’adresse qu’aux passagers à bord. Grâce à
l’aide d’un télégraphiste de Détroit, le 6 avril 1862, alors que la
guerre civile oppose le Nord et le Sud des Etats-Unis, Edison annonce à
ces mêmes voyageurs les nouvelles de la bataille de Shiloh, à l’issue
incertaine. C’est un premier coup de maître, puisqu’il vendra plus de
1.500 exemplaires de son Grand Trunk Herald.
Quelques
temps plus tard, Edison obtient le poste de télégraphiste de la gare de
Port-Huron. Commence pour le jeune homme une errance de près de six années,
qui lui permet d’apprendre le métier. Employé de la Grand Trunk
Railroad, puis de la Western Union, il est tour à tour à Stratford
Junction, au Canada, à Adrian, Fort Wayne, Cincinnati, Nashville,
Memphis, Louisville, La Nouvelle Orléans, Boston. Là, Edison lit
Faraday, un autre des grand savants du passé, et fréquente les ateliers
de la ville. En 1868, il fabrique même sa première invention : une
machine à voter ! L’année suivante, plus sérieusement, Edison
propose à l’Atlantic & Pacific Telegraph Company son télégraphe
multiplexé qui permet d’envoyer plusieurs messages sur une même ligne.
C’est un échec cependant. A New York à présent, il s’emploie auprès
de la Laws Gold Reporting Company, à Wall Street. Là, après avoir
observé le travail des courtiers et des changeurs, il met au point un téléscripteur
de Bourse et reçoit la coquette somme de 40.000 $ de la part de son
employeur. Ceci l’oblige à ouvrir un compte en banque.
En
1870, Edison installe ses ateliers aux numéros 10 et 12 de Ward Street,
à Newark, dans le New Jersey. Enfin, il devient propriétaire de sa
propre usine, qui se spécialise dans la production de matériel télégraphique.
L’industriel se marie l’année suivante à une de ses employée, Mary
Stilwell, âgée à l’époque de seize ans. Le couple aura trois enfants :
Marion née en 1872, Dot en 1876 et enfin Dash en 1879. Edison quant à
lui perfectionne le système télégraphique en mettant au point en 1874
le quadruplex. Ce procédé nouvea permet à l’opérateur d’envoyer et
de recevoir plusieurs messages simultanément et sur la même ligne. Mais
deux années plus tard, l’Ecossais Graham Bell invente le téléphone.
Au delà des simples mots, c’est à présent la voix que l’on peut
transmettre à distance. L’ingénieur américain amène quelques
perfectionnements à cette invention révolutionnaire, avant de quitter
son atelier de Newark pour Menlo Park. Ainsi est baptisé son laboratoire
de recherche industrielle. Près de New York, il travaillera désormais
avec l’aide d’une équipe restreinte, dont chaque membre possède son
logement sur le site, à inventer et à innover.
Outre
ses travaux sur la plume et la presse électriques, future machine à
polycopier, il améliore en 1871 le fonctionnement de la machine à écrire
brevetée par Christopher Scholes, à la demande de l’Automatic
Telegraph Company. D’autres parmi ses travaux aboutissent dans les années
qui suivent à deux résultats majeurs, lui assurant la célébrité. Lui
est accordée, le 19 février 1878, le brevet du phonographe " utilisant
une plaque, un diagramme ou tout autre corps flexible pouvant être mis en
vibration par la voix humaine ou un autre son, associé à un matériau
susceptible d’enregistrer les mouvements du corps vibrant… ". A
son appel, les journalistes se précipitent à Menlo Park, tandis que
l’Académie américaine des sciences invite l’heureux inventeur à
faire une démonstration de son appareil. Toujours soucieux de développer
l’utilisation de l’électricité, celui-ci s’intéresse en parallèle
au moyen de rompre le monopole du gaz dans le domaine de l’éclairage.
Après avoir fondé la Compagnie Edison pour l’Eclairage électrique, il
réalise ses premiers essais concluant d’une lampe à incandescence à
l’automne 1879. Se pose néanmoins le question de la durée de vie de
cette dernière, et, au delà, de la rentabilité de l’installation nécessaire.
Thomas
Edison dépose un brevet global pour son système de distribution électrique
en 1880, année où il reçoit à Menlo Park la grande star
internationale, l’actrice française Sarah Bernhardt. Peu de temps après,
les bureaux de l’entreprise déménagent à New York, sur la Cinquième
Avenue. Le stand de la firme Edison, fort de ses quelques premiers succès
dans le domaine de l’éclairage, remporte un grand succès lors de
l’exposition de l’Electricité à Paris, en 1881, puis au Crystal
Palace de Londres. A cette occasion, est présentée aux visiteurs une
dynamo géante. Suit la construction de la première centrale hydroélectrique,
à Appleton, dans le Wisconsin. En 1882, celle-ci dessert 431 immeubles,
soit plus de 10.000 lampes. L’Edison Electric Light Company connaît
malgré tout des difficultés financières. Se multiplie en effet les
installations autonomes, non reliées donc à une « centrale »,
une idée qui s’impose progressivement. Cette situation difficile impose
le développement de nouvelles structures commerciales. Des vendeurs vont
parcourir les Etats-Unis et démarcher pour le compte de la compagnie, qui
édite un Bulletin chaque décade.
Thomas
Edison poursuit ses recherches, tentant par là même de diversifier la
production de son entreprise. Il s’intéresse ainsi à la mise au point
d’un chemin de fer électrique léger. Celui-ci pourrait répondre au
problème qui se pose notamment dans les plaines du Middle West du
transport des céréales. Une voie expérimentale est même installée à
Menlo Park, grâce au financement qu’attribue à l’ingénieur la
Northern Pacific Railroad. Celui-ci fait bientôt défaut à Thomas
Edison, qui, faute de temps, se désintéresse de l’entreprise. Deux années
après le décès de son épouse, en 1884, il se marie, en secondes noces,
avec Mina Miller, fille d’un industriel fortuné, qui lui donnera trois
enfants. Ensemble, ils vivront dans les décennies qui suivent à
Glenmont, une villa construite à Orange, dans les faubourgs de Newark. A
partir de 1885, Edison s’engage sur la voie du combat juridique, destiné
à protéger ses inventions, plagiées et utilisées sans son accord.
Quinze années plus tard, le coût de ces procédures atteint deux
millions de dollars ! A cette époque, Edison est en passe de perdre
la « bataille du courant » - technique, économique et même
politique - qui l’oppose à un de ses anciens collaborateurs, Nikola
Tesla. Ce dernier, partisan du courant alternatif, est à juste titre
convaincu que celui-ci permettra un transport plus efficient de celle qui
se présente comme l’énergie de l’avenir.
En
1888, Edison fonde l’Edison General Electric Company. S’il perd en
grande partie le contrôle de son entreprise, la création de cette société
anonyme lui permet de disposer de capitaux. Ceux-ci ont jusqu’ici fait
cruellement défaut à celui qui est désormais une célébrité mondiale.
Deux années plus tard, l’industriel américain reçoit un accueil
triomphal à l’Exposition universelle, organisée à Paris. Avec ses
collaborateurs, il modernise son phonographe, qui se trouve muni d’un
moteur électrique et emploie la cire pour ses enregistrements. Parmi les
possibles développements de l’invention, citons la poupée parlante !
Celle-ci fait l’objet de multiples démonstrations publiques, en Europe
notamment, devant la Reine Victoria, le Kaiser Guillaume… Au tournant du
siècle cependant, le disque remplace progressivement le cylindre pour
l’enregistrement de la musique. Et une fois encore, l’inventeur est dépassé
par ses concurrents qui apportent à son innovation l’amélioration nécessaire,
alors que ce dernier se contente de croire en l’efficience de son œuvre
originelle. La fin du siècle voit d’ailleurs le génial Edison échoué
dans une autre des grandes entreprises qui lui tient à cœur, la réalisation
d’images parlantes et animées. En 1891 en effet, il fait breveter son
kinétoscope, une grande boite en bois équipée de huit bobines de films
et munie d’un viseur permettant au spectateur de voir les images. Deux
années plus tard, un studio d’enregistrement, la Black Maria, une fois
encore le premier du genre, est installé dans la cour de son laboratoire
de West Orange.Peu après, ont lieu les premières projections publiques.
Le 14 avril 1894, à New York, une galerie entière de kinétoscope est
ainsi ouverte aux curieux émerveillés. En France cependant, les frères
Lumière invente le cinématographe.
A
la même époque, la société d’Edison fusionne avec la Thomson-Houston
Company, qui donne naissance à un géant industriel, la General Electric
Company. L’inventeur, qui espère toujours s’enrichir, se lance lui
dans l’exploitation d’une carrière de minerai de fer, au Nord du New
Jersey. A proximité, est construite une usine de traitement et de
fabrication de briquettes. L’affaire tourne court, car on découvre peu
après les gisements de la montagne Mesabi au Minnesota. Par chance, en
1898, Edison met à jour une autre carrière, de roches à ciment cette
fois-ci. Dix années plus tard, après avoir construit en 1902 une usine
à ciment, il dépose un brevet de construction de maisons en béton,
projetant même de fabriquer en série habitations et meubles !
L’inventeur, qui a cédé à l’Italien Marconi un de ses brevets
concernant les ondes hertziennes, apprend en 1899 que celles-ci viennent
de franchir la Manche. La radio naîtra avec le nouveau siècle. Edison
s’intéresse à présent à la mise au point d’une automobile électrique,
convaincu que la vapeur à fait son temps. S’il rencontre Henri Ford,
qui devient son ami, ce dernier à d’autres convictions quant au mode de
traction du futur véhicule. Qu’importe. En 1904, Edison met sur le
marché américain ses batteries accumulatrices, qui permettent
d’atteindre les 40 Km/h avec une autonomie de 160 Km de distance. Mais,
là encore, le moteur à explosion l’emportera rapidement.
Avec
l’entrée en guerre des grandes nations commerçantes et industrielles
en Europe, Thomas Edison doit faire face à de nouvelles difficultés Ses
principaux circuits d’approvisionnements en matières premières sont
coupés. Ainsi manque t-il du phénol nécessaire à la fabrication des
disques à phonogramme. A l’âge de soixante-sept ans, l’inventeur déplore
également l’incendie de son laboratoire de West Orange, le 14 décembre
1914. Une fois encore, il se relèvera. A l’appel de Josephus Daniels,
secrétaire du Département de la Marine, Edison est nommé président du
Comité consultatif de la Marine. Après la déclaration de guerre des
Etats-Unis aux Empires centraux, en 1917, il consacre entièrement son
temps et pendant deux années entière à ses recherches en matière
d’armement. Ses premiers travaux portent ainsi sur l’acoustique et la
détection des sous-marins, l’arme anti-blocus employée par les
Allemands, de ses torpilles.
Le
24 janvier 1918, ses anciens collaborateurs fondent une Amicale des
Pionniers d’Edison, qui se destine à propager et à entretenir la légende.
Deux années plus tard, celui-ci reçoit la médaille d’or du Congrès,
suprême récompense pour un Américain. Enfin, en 1929, son ami Henri
Ford organise les célébrations du Jubilé d’or de la Lumière à
Dearborn, dans le Michigan. A cette occasion, le laboratoire de Menlo Park
est reconstitué, qui servira désormais de musée du plus célèbre des
inventeurs. Il est inauguré le 21 octobre en présence du président
Hoover. Au cours de l’été 1931, l’état de santé de Thomas Edison
se dégrade. Atteint de diabète et d’urémie, il décède le 18
octobre, à West Orange, à l’âge de quatre-vingt quatre ans. Trois
jours plus tard, l’Amérique rend hommage à l’un de ses grands
pionniers. L’ensemble du pays est plongé une minute dans l’obscurité,
clin d’œil à celui qui demeure l’inventeur de la lumière électrique.
|