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Charles DUVEYRIER
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Charles DUVEYRIER
(Paris, février 1840 -
Sèvres, 24 avril 1892)
Français.
Explorateur.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1857, arrive à Alger.
1859, entreprend un voyage dans les régions sahariennes.
1864, Touaregs du Nord, qui lui vaut la médaille d’or
de la Société de géographie de Paris.
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Charles Duveyrier
est né à Paris en février 1840. Originaire du Languedoc et descendant
d’une famille de l’aristocratie, son père est un adepte du
saint-simonisme. Le jeune homme baigne ainsi dans cette ambiance familiale
où les conversations sont faites de la dévotion à la science et aux
progrès techniques. Après des études d’anglais et un séjour en
Angleterre, il est envoyé en Allemagne, à Lautrach, où lui est dispensée
une formation commerciale. Il entre d’ailleurs bientôt à l’école de
commerce de Leipzig. Cependant Charles Duveyrier se passionne également
pour la géographie et les sciences naturelles.
Un ami de la famille, le
docteur Warnier, lui propose de venir le rejoindre en Algérie. Après
avoir obtenu l’accord de l’autorité paternelle, l’étudiant arrive
à Alger en février 1857. C’est le moment pour lui de réfléchir à
son avenir professionnel. Charles Duveyrier songe alors à entreprendre
une carrière consulaire au Maghreb. Il lui faut pour cela perfectionner
sa connaissance de la langue arabe. Quelques séjours dans l’intérieur
du pays font bientôt naître une véritable fascination pour le désert.
Celle-ci s’entretient de la correspondance avec l’explorateur allemand
Heinrich Barth.
Le jeune homme se décide alors à entreprendre un premier voyage dans les
régions sahariennes. En mai 1859, il gagne ainsi la ville de Constantine.
Vêtu d’un costume indigène, il parvient ensuite à Batna. Suivant les
recommandations et les appels à la prudence des militaires français,
Charles Duveyrier regagne le nord du pays. Parvenu à l’oasis de Ghardaïa,
il fait la rencontre de quelques familles berbères mozabites. Avec deux
compagnons, il décide malgré les dangers encourus, le 27 août, de
repartir vers le sud. Le petit groupe arrive à El-Goléa. L’accueil réservé
par les Chaambas n’est guère chaleureux aussi l’explorateur songe à
s’en retourner vers le littoral. Après être passé à Touggourt puis
à Biskra, il est de retour à Constantine en décembre 1859. Charles
Duveyrier y est bientôt contacté par les autorités françaises, le général
Desvaux notamment. Ce dernier éprouve un grand intérêt pour les
renseignements que le voyageur lui fournit à propos des tribus nomades
vivant dans l’intérieur du pays. Le jeune homme craint cependant
d’aliéner sa liberté en se voyant attribuer de nouveaux compagnons de
route, aussi refuse t-il tout engagement dans l’armée française.
Le séjour dans la cité est de courte durée. A partir de février 1860,
un nouveau périple conduit Charles Duveyrier dans le sud tunisien. Il
visite Gabès et Gafsa avant de revenir à Constantine. Quelques temps
plus tard, il repart cette fois-ci vers Ghadamès (cité située à la
limite sud de la frontière libyenne actuelle) afin d’explorer les régions
du Hoggar. Ayant refusé de se lier à la vie militaire, il n’en a pas
moins reçu des présents à offrir aux indigènes. Ceux-ci lui permettent
de négocier au nom de la France des traités de paix avec les Touaregs de
ces régions. L’explorateur parvient enfin à Tripoli le 2 octobre où
il reçoit de nouveaux subsides du consulat français. Continuant son
voyage, Charles Duveyrier est de nouveau à Ghadamès d’où il poursuit
jusque Ghat. Cependant cette région du Sahara central n’est pas sure
pour le voyageur. Il rebrousse prudemment chemin et regagne Tripoli.
Désireux de se rendre plus au sud au Soudan, Charles Duveyrier doit en
solliciter l’autorisation auprès des autorités françaises. De retour
à Alger, il tombe gravement malade. La fièvre typhoïde puis une phlébite
et quelques accès de paludisme l'immobilisent.
L’année suivante l’explorateur reçoit la Légion d’honneur. Il
n’a pas vingt deux ans. Cette décoration gratifie alors les efforts de
celui qui, par passion pour le désert, a parcouru pendant plus d’une
année et demi ces régions du nord du Sahara nouant ainsi des contacts
avec les populations indigènes. Charles Duveyrier débarque enfin à
Marseille le 19 mai 1862 Il est maintenant diminué par la maladie et
souffre de plus d’amnésie. Aussi est-ce son ami, le docteur Warnier,
avec qui il a correspondu pendant son périple saharien qui doit se
charger de la relation de son voyage. Quelques mois plus tard, en 1864, la
parution des Touaregs du Nord lui vaut tout de même la remise de
la médaille d’or de la Société de géographie de Paris.
Charles Duveyrier consacrent les années qui suivent à un voyage en
Allemagne. C’est pour lui l’occasion de rendre visite et de converser
avec l’explorateur Heinrich Barth. Il s’occupe également à la préparation
d’un nouvel ouvrage sur les confréries musulmanes. Cependant il est
bientôt mobilisé pendant la guerre franco-allemande et fait prisonnier.
Interné en territoire ennemi, Charles Duveyrier est de retour en France
en avril 1871. L’explorateur se dévoue ensuite à ses activités au
sein de la Société de géographie dont il devient président.
C’est alors que les premiers massacres de ses compatriotes au
commencement de la conquête saharienne, celui de la mission Flatters 16 février
1881 notamment, et la polémique qui enfle à son sujet le touchent
profondément. Son ouvrage ne donne t–il pas une image trop positive des
Touaregs, ces " chevaliers du désert " ? Charles
Duveyrier se suicide le 24 avril 1892.
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