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Paul DUKAS 

(Paris, 1er octobre 1865 - Paris, 17 mai 1935)


Français.

Compositeur.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1892, une ouverture sur le thème du Polyeucte de Corneille est jouée au Concert Lamoureux.
1897, L’Apprenti Sorcier obtient un énorme succès.
1907, Ariane et Barbe-Bleue.
1910, les cours d’orchestration au Conservatoire de Paris.



 






Paul Dukas est né à Paris le 1er octobre 1865 au sein d’une famille de la bourgeoisie aisée ; son père est banquier. Sa mère, pianiste de talent, l’initie très tôt au clavier. Aussi l’enfant partagera son enfance entre des études classiques au Lycée Turgot et l’apprentissage de la musique. A l’âge de quatorze ans, il entre au Conservatoire et suit les cours de Georges-Amédée Mathias pour le piano, de Théodore Dubois pour le contrepoint et d’Ernest Guiraud pour la composition. Dukas se révélera être un élève médiocre ; c’est du moins l’avis de ses professeurs. Il ne sera pas admis à passer le concours de fin d’études de piano et malgré deux présentations, n’obtiendra pas de prix en contrepoint.

D’ailleurs, ses premiers pas dans la carrière de compositeur sont parsemés d’échecs. En 1882, Paul Dukas rédige ainsi une Ouverture pour le roi Lear, négligée par le chef d’orchestre parisien Pasdeloup. Alors qu’il vient de quitter définitivement le Conservatoire, son Ouverture pour Gotz von Berlichingen est également refusée par Hugo de Senger, qui dirige l’orchestre du conservatoire de Genève. En 1886, un voyage outre-Rhin, à Bayreuth, lui révèle alors l’univers musical de Richard Wagner. Afin de les assimiler, Paul Dukas entreprend à son retour en France de recopier l’ensemble des partitions du Parsifal. Il procède ensuite de la même manière avec les grandes symphonies de Beethoven.

Dans les années qui suivent, Dukas se présente au concours de l’École française de Rome. En 1886 et en 1887, le musicien ne parvient pas à franchir les épreuves de barrage. L’année suivante, sa cantate Velléda obtient un second prix, insuffisant cependant pour permettre au compositeur d’obtenir un séjour à la villa Médicis. En 1889, l’intervention de Charles Gounod le met de nouveau en échec. Aussi, malgré les conseils de Camille Saint-Saëns, Paul Dukas décide d’abandonner cette entreprise.



Dépité et désireux de se changer les idées, il effectue alors son service militaire. Le musicien quittera le 74ème régiment de ligne avec le grade de caporal. Au mois de janvier 1892 enfin, l’une de ses partitions, une ouverture sur le thème du Polyeucte de Corneille, est jouée au Concert Lamoureux. Paul Dukas s’essaie ensuite à la critique musicale dans la Revue hebdomadaire ainsi que dans la Gazette des beaux-arts. Cette activité lui permet de se faire un nom au sein de la presse parisienne, le public appréciant la clarté de ses analyses et sa capacité à deviner les intentions de l’artiste. Au delà du commentaire de l’œuvre des grands maîtres, Mozart, Rameau ou Bach, toujours interprétée, Dukas prend le parti de Charles Debussy après la représentation de son Quatuor, au mois de mai 1894. Ce dernier, qui est à l’origine au tournant du siècle d’un renouvellement de l’art musical, est éreinté par la critique. Dukas parvient alors, à la différence de ses confrères, à mettre en évidence l’aspect novateur de ses harmonies.

En 1897, une Symphonie en ut majeur est représentée lors des concerts à l’Opéra. L’absence de l’habituel scherzo étonne le public. Celui-ci, en effet, est joué le 18 mai à la Société nationale de musique. Inspiré de la ballade de Goethe, L’Apprenti Sorcier obtient un énorme succès. Le compositeur accède enfin à la notoriété. Quelques années plus tard, l’audition le 10 mai 1901 de sa Sonate en mi bémol pour piano puis celle de Variation, interlude et finale sur un thème de Rameau, au mois de mars 1903, vient confirmer la nouvelle stature, qui est désormais celle du compositeur dans le monde de la musique. Paul Dukas est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1906.



S’inspirant de l’œuvre de son ami Debussy, Dukas compose au cours de ces années un nouvel ouvrage lyrique, Ariane et Barbe-Bleue, sur un livret de Maurice Maeterlinck. Celle-ci est enfin créée le 10 mai 1907 à l’Opéra-Comique. Il voit se déchaîner les anti-debussyte et connaît le même destin que Pelléas et Mélisande quelques années auparavant. Le compositeur rédige ensuite un poème dansé, la Péri, représenté pour la première fois au théâtre du Châtelet le 22 avril 1912. Cette dernière oeuvre sera d’ailleurs reprise à l’Opéra de Paris, au mois de juin 1921.

A l’invitation de Gabriel Fauré, Paul Dukas assure depuis 1910 les cours d’orchestration au Conservatoire de Paris. La classe de composition lui sera ensuite confiée en 1928. Parallèlement à son activité au sein de l’institution, il enseigne également à l’École normale de musique. En 1918, le musicien succède à Claude Debussy au sein du Conseil de l'enseignement supérieur. En 1927, il est nommé professeur de composition au Conservatoire de Paris. Dukas composera encore quelques œuvres, deux pages pour piano intitulées Prélude élégiaque sur le nom de Haydn en 1909 et Plainte au loin du faune en 1920.



Ayant accepté un fauteuil à l’Institut, dans la section des Beaux-Arts, au mois de décembre 1934, l’artiste, comblé d’honneurs, décède quelques mois plus tard à Paris, le 17 mai 1935.