Achille-Claude Debussy naît le 22 août 1862 à Saint-Germain-en-Laye, dans la banlieue parisienne, où ses parents tiennent un commerce de vaisselle. En 1867, le couple s’installe ensuite à Paris ; Manuel-Achille, son père, s’employant maintenant comme représentant en articles de quincaillerie. L’éducation de Claude Debussy, tout comme celle de ses quatre frères et sœurs, est négligée. Cependant ses parents le confient fréquemment à une tante installée à Cannes où l’enfant est initié à la musique par un ami violoniste. A Paris, Claude Debussy reçoit également les leçons de Mathilde Mauté, mère d’une connaissance de son père et ancienne élève de Frédéric Chopin.

En 1872, l’enfant est admis au Conservatoire, situé alors rue du Faubourg-Poisonnière, dans la classe de solfège d’Albert Lavignac. L’année suivante, Claude Debussy devient l’élève de Marmontel, qui avait été quelques années auparavant le professeur de piano de Georges Bizet et de Charles Gounod, puis celui d’Émile Durand, professeur d’harmonie. Afin de subvenir aux besoins familiaux, l’élève qui se fait déjà remarquer par ses talents d’interprète, se fait professeur à son tour. Pendant l’été 1879, il donne ainsi quelques récitals auprès de la famille Wilson-Pelouze, au château de Chenonceaux. Puis, Claude Debussy parcoure l’Italie, l’Autriche et la Russe aux côtés de la famille Von Meck. L’audition de concerts en compagnie de ses mécènes lui permet également d’étendre sa culture musicale. Dans les années qui suivent, Émile Guiraud lui dispense des cours de composition. Claude Debussy s’essaie d’ailleurs à la création, en rédigeant deux pages pour piano, Le Petit Nègre et la Danse bohémienne ainsi que quelques mélodies intitulées Fleur des blés, Beau soir et Nuit d’étoiles. Il effectue de rapides progrès musicaux en accompagnant Blanche-Adélaide Vasnier, une cantatrice amateur, qui égaie le salon parisien de M^me Moreau-Sainti.

Après une première tentative avec la cantate Le Gladiateur, Claude Debussy est admis à l’École française de Rome en 1884 grâce à L’Enfant prodigue, qui emporte la décision du jury de l’Institut. A la villa Médicis, le compositeur s’ennuie cependant. Les contraintes imposées aux pensionnaires, l’envoi d’une création chaque année à Paris, lui sont insupportables. Debussy rédige néanmoins trois œuvres au style peu académique : une ode symphonique intitulée Zuleima suivie de Printemps, une pièce pour chœur et orchestre et enfin une cantate, La Demoiselle élue.



De retour à Paris au printemps 1887, Claude Debussy s’adonne avec passion à l’étude de l’œuvre de Richard Wagner. Il rencontre bientôt l’écrivain dandy Pierre Louys avec qui il mène une vie de bohème, profitant alors du soutien financier du jeune rentier. De cette époque datent trois mélodies (La Flûte de Pan, La Chevelure et Le Tombeau des Naïades) inspirées par le recueil de vers, Chansons de Bilitis, rédigé par son ami. Claude Debussy se lie également avec le compositeur Ernest Chausson, élève de César Franck. En 1893, il compose un Quatuor à cordes, une oeuvre qui déstabilise jusqu’à ses amis. Seul le compositeur et critique Paul Dukas salue dans la presse parisienne son audace créatrice.

Le 22 décembre 1894 marque la vie musicale parisienne. Est donnée à la très académique Société musicale de Paris le Prélude à l’après-midi d’un faune, inspirée à Claude Debussy par des vers de Stéphane Mallarmé. Dans la salle pendant cette soirée mémorable, le poète admire l’œuvre du compositeur et le procédé novateur de reprise du thème de la flûte, qui revient à neuf reprises de manière différente. Ce succès ne résout cependant pas les problèmes financiers de l’artiste. Celui-ci doit continuer ses leçons particulières. Il se marie au mois d’octobre 1899 avec Lily Texier, un ancien mannequin.

Aux Concerts Lamoureux, Claude Debussy fait ensuite jouer ses Nocturnes le 9 décembre 1899. Le succès est immense auprès du public et le compositeur accède enfin à la notoriété. Alexandre Natanson, directeur de la Revue blanche, lui propose alors de tenir une chronique régulière dans ses pages. Entre les mois d’avril et de décembre 1901, celle-ci prend la forme des Entretiens avec M .Coche. Elle permet à l’artiste d’exposer ses conceptions musicales. Claude Debussy fait ainsi l’éloge de Moussorgski, mais écorne Offenbach ou la Tétralogie de Wagner. Le compositeur se fait également le critique de l’opéra.



Et pourtant, le 30 avril 1902, a lieu au théâtre national de l’Opéra de Paris la première représentation de Palléas et Mélissandre, adaptée de l’œuvre de Maurice Maeterlinck. L’œuvre est auréolée d’un parfum de scandale, relayé et alimenté par la presse parisienne. Celle-ci se fait l’écho à cette occasion des dissensions entre les deux artistes. Pendant les préparatifs et en raison d’un désaccord survenu à propos du choix de la distribution, l’écrivain avait ainsi souhaité revenir sur l’autorisation qu’il avait accordé en 1894 au compositeur d’adapter son œuvre. Maeterlinck avait exigé que le rôle de Mélissandre soit interpréter, non pas par Mary Garden, choix de Debussy, mais par Georgette Leblanc, son épouse … La polémique n’étouffe cependant pas le succès de l’œuvre qui permet à son créateur de vivre désormais de ses droits d’auteur.

Face aux tenants de l’académisme ou du wagnérisme, la jeune garde musicale se fait à présent le défenseur de la musique " maniériste " de Claude Debussy. Celle-ci s’apparente à l’exposé d’une prose et délaisse les accents mélodiques ou les envolées lyriques. Cependant, dans les années qui suivent, un autre scandale écorne cette fois-ci l’image du compositeur. Claude Debussy délaisse de plus en plus sa femme et lui préfère Emma Bardac, épouse d’un banquier et cantatrice amateur. En 1904 et alors que le compositeur la quitte définitivement, Lily Texier tente de se suicider. L’artiste inhumain voit alors s’éloigner de lui ses amis qui désapprouvent son geste. En octobre 1905, le nouveau couple donne naissance à une fille prénommée Claude-Emma. En juin 1908, Claude Debussy se marie enfin avec Emma, peu après l’achèvement de leurs procédures de divorce respectives.

Il compose en 1903 des Estampes pour piano puis l’année suivante L’Isle Joyeuse. Le 15 octobre 1905 a lieu la première représentation du poème symphonique La Mer. Celle-ci déchaîne à nouveau les passions. Cette période est pour l’artiste très prolifique. Claude Debussy, qui écrit essentiellement pour le piano, rédige un premier recueil intitulé Images en 1905, puis Children’s corner en 1908, deux recueils de douze Préludes de 1910 à 1912, des Études en 1915. Le 15 mai 1913, est également créé un ballet, Jeux, au Théâtre des Champs-Élysées, pour lequel Debussy a écrit la musique tandis que la chorégraphie est signé Nijinski.



Dès 1910 apparaissent les premiers symptômes d’un cancer chez le musicien, une qui l’affaiblit et finit par l’emporter. Le 25 mars 1918, Claude Debussy décède à son domicile situé sur la Butte Montmartre.