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Charles DARWIN
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Charles DARWIN
(Shrewsbury, 12 février 1809 -
Down, 19 avril
1882)
Anglais.
Biologiste.
par
Dominique Petrignani
Quelques dates :
1831,
le Beagle quitte
l’Angleterre avec Charles Darwin à son bord.
1837, rédige son premier carnet sur
l’origine des espèces.
1859, Sur l’origine des espèces.
1871, La lignée humaine.
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Cinquième enfant
d’une riche famille anglaise, Charles Robert Darwin naît le 12 février
1809 à Shrewsbury, dans l’Ouest de l’Angleterre. Très tôt, il
manifeste déjà un grand intérêt pour la nature. L’enfant aime la
chasse, la pèche et collectionne les insectes. Charles Darwin est également
passionné par les livres d’histoires naturelles qu’il dévore. Aussi
son père, un médecin réputé, l’envoie faire des études de médecine
à Édimbourg dans le but de le détourner d’une carrière de
naturaliste qu’il juge sans aucun avenir.
A 16 ans, le jeune étudiant
trouve la médecine ennuyeuse et décide donc, malgré des notes
satisfaisantes de quitter l’Université avant l’obtention de son diplôme.
Il rejoint alors le Christ’s College de Cambridge afin de devenir
pasteur anglican. A cette époque la plupart des naturalistes sont des
hommes d’Église. C’est là que Charles Darwin rencontre le géologue
Adam Sedgwick ainsi que le révérend John Henslow, un professeur de
botanique dont il devient le protégé.
En 1831, il obtient sa licence. La même année, Henslow le recommande au
capitaine Robert Fritz Roy qui se prépare à embarquer sur le Beagle
pour une expédition de circumnavigation. La mission de l’équipage
consiste à cartographier le littoral sud américain ainsi que les côtes
de Patagonie encore mal connues. En décembre 1831, le navire quitte l’Angleterre
avec Charles Darwin à son bord.
Le naturaliste profite de ce voyage pour amasser un grand nombre
d’observations et pour récupérer des milliers de spécimens de végétaux
et d’animaux vivants ou fossiles. Charles Darwin s’étonne alors de la
distribution géographique des espèces qu’il observe, aux îles Galápagos
notamment, et des relations qui les unissent. Il étudie ainsi les treize
sortes de pinsons vivant sur l’île qui, quoique identiques en
apparence, semblent former des espèces distinctes. Les ornithologues le
confirmeront d’ailleurs par la suite. La croisière se prolonge
jusqu’en octobre 1836. Quand le Beagle quitte enfin les Galápagos,
Darwin vient de lire les Principes de géologie rédigés quelques
années auparavant par Sir Charles Lyell, un géologue britannique qui
conteste le catastrophisme. Ce dernier ne remet pourtant pas en cause la
fixité des espèces. Charles Darwin, lui, voit plus loin. Il doute
maintenant de la position de l’Église et pense ainsi que les espèces
se modifient.
Revenu en Angleterre, il rédige en 1837 son premier carnet sur
l’origine des espèces. Au début des années 1840, l’homme de
sciences a déjà établi les grandes lignes de sa théorie sur l’évolution
par la sélection naturelle. D’une santé chancelante cependant, il vit
grâce à un héritage familial conséquent, qui le laisse à l’abri du
besoin. Agoraphobe et atteint d’un défaut de prononciation, Charles
Darwin sort peu de chez lui, se contentant d’entretenir une
correspondance fournie avec Lyell et Henslow. Ses lettres ainsi que les spécimens
envoyés lors du voyage sur le Beagle l’ont fait connaître,
aussi n’est-il pas coupé de la communauté scientifique. Pourtant, même
s’il poursuit ses recherches, Charles Darwin repousse de jour en jour la
publication de ses œuvres.
En 1844 le naturaliste écrit un long essai sur l’origine des espèces
et la sélection naturelle. Conscient de l’importance de ses travaux, il
demande ensuite à sa femme de publier l’ouvrage s’il mourait avant
d’avoir signé un traité complet sur le sujet. En effet Charles Darwin
hésite à publier ses idées, redoutant la polémique que celles-ci
pourraient provoquer. Lyell le prévient par courrier qu’il ferait
pourtant mieux de le faire avant qu’un autre scientifique ne le devance.
Au mois de juin 1856, c’est le choc. Darwin reçoit le manuscrit d’un
jeune naturaliste, Alfred Wallace, qui fait état d’une théorie de la sélection
naturelle résumant parfaitement ses propres idées. Le 1er
juillet 1858, Sir Charles présente bientôt ce texte en même temps que
des extraits de l’essai inédit de son ami Darwin à la Société linnéenne
de Londres. Ceci pousse l’homme de sciences à achever à la hâte Sur
l’origine des espèces, un ouvrage qu’il présente au public le 24
décembre 1859. Celui-ci connaît un succès immédiat.
Dans ses écrits, Charles Darwin s’oppose au fixisme (" les
espèces présentes en 1859 ont toujours été là ") et au créationnisme
(" les espèces ont été créées par Dieu au cours de la Genèse ").
Il avance ainsi qu’il existe une parenté entre les espèces actuelles,
qui sont issues d’ancêtres communs, et qu’il y a évolution du monde
vivant. Le naturaliste reprend par là même les idées professées en
1809 par Lamarck dans La philosophie
zoologique, avec cependant une certaine originalité. L’illustre
savant proposait en effet que l’animal lui même était la cause de la
diversification : par son propre comportement, il se transforme et
transmet sa transformation à ses descendants.
Charles Darwin pense quant à lui que le moteur de l’évolution est extérieur
à l’animal. Selon lui, il existe une pression de sélection, due à
l’environnement, une lutte pour la vie qui entraîne une compétition
entre les jeunes d’une même espèce. Les survivants donnent alors
naissance à la génération suivante, un peu mieux adaptée à son
milieu. L’évolution agit donc graduellement et elle est orientée vers
la survie du plus apte. Aussi le terme d’ " évolution "
devient synonyme de " progrès ". Par son travail,
Darwin améliore la définition de l’espèce, en parlant de caractères spécifiques
ou nouveaux et de caractères génériques ou ancestraux.
Les réactions provoquées par la diffusion de ses théories viennent
rapidement. On demande ainsi au scientifique de prouver ce qu’il avance
mais c’est pour lui chose impossible. Il parle bientôt de " caractères
héritables " ce qui amène des ambiguïtés dans son discours.
Il faudra en fait attendre l’année 1866 et la publication des travaux
de Johann Mendel pour confirmer sa théorie. Au cours de ces années,
Charles Darwin poursuit ses études sur le vivant. Il publie en 1862 La
fécondation des Orchidées puis Variation des animaux et des
plantes domestiques en 1868. En 1871, l’homme de sciences rencontre
une opposition encore plus importante à ses idées quand il fait paraître
La lignée humaine. Dans cet ouvrage en effet, Darwin place alors
l’Homme au niveau de l’animal et va jusqu’à dire que ce dernier
descend du singe ! Les milieux ecclésiastiques notamment sont
profondément choqués. L’Église pourtant admettra à la fin du siècle,
sous le pontificat de Léon XIII, qu’il
n’y a pas de contradiction fondamentale entre le concept d’évolution
et les théories bibliques.
L’expression des émotions
chez l’Homme et les animaux paraît
en 1872. Viennent ensuite Les plantes insectivores en 1875 puis Les
îles volcaniques en 1876. Avec son fils, Francis, Charles Darwin réalise
à cette époque les premières expériences sur le phototropisme, c’est
à dire sur la croissance des végétaux conditionnée par la lumière.
Ensemble; ils observent une plantule de graminée, qui se plie ou demeure
statique, en fonction de la lumière que celle-ci reçoit au niveau de
l’apex de son coléoptile, autrement dit la gaine qui entoure la pousse
de la plantule. C’est la première fois que l’on met en évidence la
notion de messager ou d’hormone végétale. Les travaux des Darwin, père
et fils, sont publiés dans Le mouvement chez les plantes en 1880.
En 1881, Charles Darwin écrit ensuite La formation de l’humus végétal
par l’action des vers de terre.
Jusqu’à sa mort, survenue le 19 avril 1882, le
scientifique développe ses thèses, s’attachant à leur donner une base
scientifique solide en trouvant une origine naturelle à la diversité du
vivant. Depuis lors, lorsque l’on parle d’évolution, il y a " l’avant "
et " l’après " Darwin.
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