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Georges CUVIER
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Georges CUVIER
(Montbéliard, 23 août 1769 -
Paris, 13 mai 1832)
Français.
Paléontologue.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1795,
chargé de l’enseignement de l’anatomie comparée au
Muséum d'Histoire Naturelle.
1796, entre à l’Académie des Sciences.
1799, au Collège de France.
1800, Leçons d'anatomie
comparée.
1808, Rapport historique sur les
progrès des sciences naturelles depuis 1789.
se voit confié la direction du Muséum d’Histoire Naturelle.
1812, Recherches
sur les ossements fossiles des quadrupèdes.
1813, nommé maître des requêtes au Conseil d'État.
1815, Discours
sur les révolutions du globe.
1817, Le Règne
animal distribué d'après les progrès de son organisation.
1818, élu à l'Académie française.
1819, vice-président du Comité de l'Intérieur.
nommé président du Conseil
royal de l'Université.
1820, fait baron par Louis XVIII.
1830, élevé à la pairie par Louis-Philippe d’Orléans.
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Georges Cuvier naît à Montbéliard, alors rattachée au duché
de Wurtemberg, le 23 août 1769. Il est le fils cadet d'une vieille
famille bourgeoise et protestante de la cité. L’enfant entre au collège
de la ville ; ses parents ayant décidés de son avenir : leur fils
Georges sera pasteur. En vacances chez l'un de ses oncles demeurant à
Roche-les-Blamont, il découvre cependant quelques-unes des planches de L'histoire
naturelle de Buffon et se prend bientôt de passion pour les dessins
d'animaux et la zoologie. N’ayant pu obtenir une bourse, Georges Cuvier
doit renoncer à suivre des études de théologie à Tubingen. L’adolescent
est alors remarqué pour ses qualités intellectuelles par le duc
Charles-Eugène de Wurtemberg. En 1784, ce dernier l'envoie à l’académie
Caroline de Stuttgart.
En 1788, et après quatre années d’études, Georges Cuvier devient
précepteur du fils du comte d'Héricy en Normandie. Il poursuit
également son travail de recherche biologique et part fréquemment
à la recherche de spécimens remarquables dans les campagnes des
environs. A Paris, la révolution jette à bas l’ordre ancien - l'Ancien
Régime - et, à
Fécamp, Cuvier fait son entrée au Club Patriotique. Au sein de ce cercle
d’érudits, il fait la rencontre décisive de l'abbé Tessier, le
médecin-chef de l’hôpital militaire de la ville. Ancien membre de
l'ancienne Académie royale des Sciences, celui-ci s'était réfugié en
Normandie pour échapper à la Terreur. Intéressé par une étude du
jeune homme sur les mollusques de la région, le naturaliste de renom fait
connaître son protégé aux savants parisiens, à Etienne Geoffroy
Saint-Hilaire, alors directeur du Jardin des Plantes, notamment. Monté à
Paris, celui-ci commence alors une brillante carrière d’homme de
sciences.
En 1795, Cuvier est nommé suppléant de Mertrud et donc chargé de l’enseignement
de l’anatomie comparée au Muséum. L’année suivante, il entre à l’Académie
des Sciences, une institution dont il devient le secrétaire en 1803. Au
cours de ces années, le jeune savant accède successivement à tous les
grades de la hiérarchie scientifique. En 1799, il entre au Collège de
France, succédant à Daubenton à la chaire d’Histoire naturelle, puis
professeur d’anatomie comparée en 1802. Ses Leçons d'anatomie
comparée sont d’ailleurs publiées entre 1800 et 1805. A présent
professeur titulaire au Jardin des Plantes, Georges Cuvier est nommé l’année
suivante secrétaire perpétuel de la classe des sciences de l'Institut. A
ce titre, il publie en 1808 un Rapport historique sur les
progrès des sciences naturelles depuis 1789, défendant dans l’ouvrage
l’utilité
de la science. La même année, Georges Cuvier se voit
confié la direction du Muséum d’Histoire Naturelle, alors qu’à l’époque
il s’emploie également en parallèle à l'Instruction publique, en tant
conseiller de l'Université.
Déjà célèbre dans le monde des sciences, Cuvier publie en 1812 ses Recherches
sur les ossements fossiles des quadrupèdes. S'appuyant sur le
principe de la corrélation des formes issu de ses travaux d’anatomie,
il parvient, à partir de quelques ossements, à reconstituer des
squelettes entiers et à ressusciter toute une faune ignorée jusqu’à
présent. Selon le savant en effet, les organes des animaux ne sont pas
seulement juxtaposés, ils dépendent les uns des autres. Et donc si
l'on possède une pièce essentielle de l'animal, les dents en
particulier, on peut reconstituer le reste du corps. Dans son Discours
sur les révolutions du globe en 1815, Georges Cuvier explique ensuite
la disparition de ces espèces animales par des cataclysmes naturels.
Deux années plus tard, l’homme de sciences rédige Le Règne
animal distribué d'après les progrès de son organisation où il
développe des théories fixistes. Il s'oppose violemment à son ami
Geoffroy Saint-Hilaire, plus nuancé, ainsi qu'à Lamarck, tenant de la
théorie transformiste. Une ardente polémique met aux prises les savants,
Georges Cuvier s’appuyant sur son autorité intellectuelle et sa
renommée universelle. Il est à cette époque membre de plus de 120
sociétés savantes à travers l’Europe. A son domicile parisien, sa
belle-fille, Sophie Duvaucel, anime les " samedis" où
Cuvier reçoit les étrangers de marque, ainsi que ses confrères
scientifiques.
Élu à l'Académie française en 1818, Georges Cuvier est fait baron en
1820, sous le règne de Louis XVIII. Le scientifique est également
sollicité par les autorités. Membre du Comité de l'Intérieur, il en
devint le vice-président en 1819. Le 14 avril 1813 enfin, Napoléon Ier avait nommé Cuvier maître des requêtes au Conseil d'État. Au
cours des années qui suivent, celui-ci s’attache à défendre l’institution,
en mettant notamment en lumière le rôle qu'elle avait à
exercer comme défenseur des droits des citoyens face à l'administration.
Sous le règne de Charles X, Cuvier demeure attaché à ses
convictions libérales, se montrant hostile à la censure de la presse.
Président par deux fois du Conseil royal de l'Université, il favorise en
1819 l’introduction de cours de droit administratif dans les facultés,
projetant d’ailleurs la création d'une école supérieure
d'administration. Un projet qui n'aboutit pas. Le 26 août 1824, Georges Cuvier
est également nommé " pour exercer les fonctions précédemment
attribuées au grand maître de l'Université à l'égard des facultés de théologie
protestante ". Il est
ainsi directeur des cultes dissidents à partir de 1828. Ainsi malgré les
changements de régimes et de souverains, les honneurs et autres
distinctions viennent toujours au devant de l’homme de sciences. Le 19 novembre 1831, peu après
les Trois Glorieuses, Louis-Philippe d’Orléans désormais au
pouvoir l’élève à la pairie.
Georges Cuvier décède le 13 mai 1832, atteint par le choléra qui sévit
depuis quelques semaines dans la capitale parisienne.
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