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Marie CURIE
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Marie CURIE
(Varsovie, 7 novembre 1867 - 4
juillet 1934)
Français.
Physicienne.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1891,
arrive à Paris.
1893,
obtient une licence de science physique à la Sorbonne.
1898, découverte du polonium, puis du radium.
1903, soutient avec succès sa thèse intitulée
Recherches sur les substances radioactives.
reçoit le prix Nobel
de physique.
1906,
titulaire de
la chaire de Sciences physiques en
Sorbonne.
1911,
se voit refuser l’entrée à l’Académie des sciences.
nouveau prix Nobel, de chimie
celui-ci.
1918, se consacre à son travail de scientifique au sein de
l’Institut du radium.
1921, voyage aux États-Unis.
1995, ses cendres ont été transférées au Panthéon.
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Maria Salomea Sklodowska est née à Varsovie le 7 novembre 1867. Élevée
au sein d’une famille nombreuse, Maria est la cinquième venue. Ses
parents sont tous deux enseignants et leurs enfants sont élevés dans le
culte positiviste de la science et du progrès. Peu après la naissance de
sa dernière fille, Wladislaw Sklodowska obtient une promotion. Il est
bientôt nommé professeur ainsi que sous-inspecteur au Lycée de la rue
Novolpiki. Un logement de fonction lui est alors attribué.
Cependant en réponse à la révolte patriotique de 1863, l’occupation
russe en Pologne se fait plus écrasante. Tandis que la langue polonaise
est interdite à partir du mois de septembre 1873, le père de Marya se
voit retirer ses avantages professionnels. Son salaire d’enseignant lui
aussi est réduit. Et la gène financière s’installe bientôt au sein
de la famille Sklodowska.
Pour faire face aux échéances, l’appartement familial est bientôt
sous-loué à d’autres locataires. L’un d’entre eux, atteint par le
typhus, contamine la mère de Marya qui décède peu après. L'adolescente
se réfugie alors dans le travail intellectuel. Le 12 juin 1883, elle
obtient ainsi le premier prix offert par son lycée. La jeune fille donne
bientôt quelques leçons dans l’établissement. Elle assiste également
aux cours clandestins dispensés par quelques intellectuels polonais.
Enfin Marya se voit confier un poste d'institutrice. Ceci lui permet
pendant les cinq années qui suivent d’économiser sur son salaire dans
le but de se rendre à l’étranger et enfin, d'y achever ses études.
Maria Sklodowska arrive à Paris au mois de
septembre 1891 et rejoint la déjà importante communauté polonaise présente
dans la capitale. Elle francise néanmoins son nom et s’inscrit aux
cours dispensés à la Sorbonne. Marie obtient bientôt une licence de
science physique en juillet 1893 puis de mathématiques l’années
suivante. Un ami, émigré polonais lui-aussi, lui présente alors Pierre
Curie, un étudiant dont les travaux sur la cristallographie et le magnétisme
sont remarqués au sein de l’Université. Ils se marient quelques mois
plus tard, le 25 juillet 1895, à la mairie de Sceaux. Le 12 septembre
1897 naît leur premier enfant, Irène.
Pierre Curie enseigne bientôt à l’École de chimie, rue Lhomond tandis
que Marie est reçu à la première place du concours de l’agrégation,
en juillet 1896. Elle décide alors d’entreprendre un doctorat de
physiques. L’année précédente, Henri Becquerel venait de découvrir
en étudiant les rayons X qu’un sel d’uranium possède la propriété
d’impressionner une plaque photographique malgré la présence d’une
enveloppe protectrice. Marie Curie prend donc pour objet de ses recherches
ce minerais et ses propriétés. Avec l’aide de son mari qui délaisse
ses propres travaux, elle installe alors son laboratoire dans un hangar
voisin de leur logement parisien. Ensemble, ils découvrent que d’autres
matières sont radioactives, terme de leur invention. Ainsi en
est-il du polonium découvert en juillet 1898 puis du radium identifié au
mois de décembre suivant. Les deux scientifiques démontrent ensuite que
la radioactivité n’est en aucun cas la résultante d’une réaction
chimique mais qu’il s’agit bien d’une des propriétés de la matière.
Le 28 mars 1902, Marie Curie parvient enfin à déterminer la masse
atomique du radium.
Le 25 juin 1903, celle-ci soutient avec succès sa thèse intitulée
Recherches sur les substances radioactives. Au mois de novembre
suivant, la Société royale de Londres lui décerne son prix d'honneur.
Puis, en compagnie d’Henri Becquerel et de son mari, elle reçoit le 10
décembre 1903 le prix Nobel de physique, suprême récompense pour un
scientifique.
Cependant au milieu de cette réussite, Pierre Curie décède le 19 avril
1906 écrasé par un fourgon à cheval. Marie Curie se voit alors confier
le 1er mai suivant la chaire en Sorbonne qui était celle de son mari. La
physicienne devient ainsi la première femme à accéder dans
l’enseignement supérieur à un poste de professeur. Malgré les avancées
scientifiques permises par ses découvertes, elle se voit refuser le 23
janvier 1911 l’entrée à l’Académie des sciences au profit d’Henri
Becquerel et après un laborieux débats sur l’éligibilité des femmes.
Et pourtant, un nouveau prix Nobel, de chimie celui-ci, lui est décerné
le 10 décembre de la même année. Marie Curie est en effet parvenue à
isoler le radium à l'état pur.
Avec l’entrée en guerre de la France au mois d’août 1914, elle
s’investit dans le soin à apporter aux blessés. Lui vient l'idée d'équiper
en matériel radiologique une automobile dans le but d'aider les
chirurgiens à estimer l’importance des blessures des combattants. Elle
se rend elle-même sur le front avec le véhicule afin de limiter le
transport des blessés. Cette initiative lui vaut d'être bientôt nommée
directrice du service radiologiques de la Croix rouge. Elle rédige également
un ouvrage intitulé La Radioactivité et la guerre destiné à
montrer les applications possibles de sa récente découverte .
A la fin du conflit, Marie Curie se consacre alors pleinement à son
travail de scientifique au sein de l’Institut du radium (aujourd’hui
Institut Curie), créé conjointement en 1914 par l’Université de Paris
et l’Institut Pasteur. Elle dirige ainsi le laboratoire de recherches.
En mai 1920 cependant, Marie Curie trouve en la personne de Marie
Mattingley Meloney, une journaliste américaine, une oreille attentive à
ses plaintes. Le prix Nobel de physique et de chimie déplore ainsi au
cours de leur entretien le manque de moyens en crédits financiers, en équipements
et en personnel qui l’accable et freine donc le progrès de la science.
Cet article accusateur déclenche une campagne de presse qui oblige bientôt
la scientifique française à se rendre aux États-Unis au mois de mai
1921. Ce voyage obtient un immense succès. Il décide de l’existence
future de Marie Curie, celle-ci se partageant désormais entre ses activités
de recherche et son rôle de personnage public. Elle participe à des
congrès et à divers autres manifestations, délaissant de plus en plus
son laboratoire et sa solitude.
Usée et trop exposée aux matières radioactives par le manque de précautions,
Marie Curie décède des suites d’une leucémie le 4 juillet 1934, à
Sallanches. Au mois d'avril 1995, les cendres de la grande scientifique ont été
transférées au Panthéon.
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