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Édouard CUQ
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Édouard CUQ
(Saint-Flour,
14
décembre 1850
- Paris,
25
mai 1934)
Français.
Ecrivain.
par Eric Labayle
Quelques dates :
1874,
obtient un doctorat en droit, avec sa thèse sur les Pactes et
Obligations naturelles.
1875, enseigne le droit romain à la faculté de Droit de
Bordeaux.
1878,
nommé hors-cadres à l'École française de Rome.
1881, De quelques Inscriptions
relatives à l'Administration de Dioclétien.
1891,
Les Institutions juridiques des
Romains, envisagées d'après leurs Rapports avec l'État social et
avec le Progrès de la Jurisprudence.
1911,
admis à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
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Edouard Cuq est né à Saint-Flour, dans le Cantal, le 14 décembre 1850. Élève
brillant, il suit un cursus scolaire et universitaire sans faute. En 1874,
il obtient un doctorat en droit, avec sa thèse sur les Pactes et
Obligations naturelles. Il n'est alors âgé que de 24 ans... L'année
suivante, il commence à enseigner le droit romain à la faculté de Droit
de Bordeaux, tout en poursuivant ses études. Il est ensuite major de sa
promotion au concours de l'agrégation en 1876, ce qui lui vaut d'être
nommé hors-cadres à l'École française de Rome. Il y séjourne de 1878
à 1879.
De retour en France, il retrouve la faculté de Droit de Bordeaux et son
emploi de professeur de droit romain. Il occupe ce poste de 1879 à 1885
et s'y fait remarquer par la qualité de son enseignement. Ses cours sur
les pandectes notamment sont particulièrement appréciés, tant par ses
élèves que par ses pairs. Cette reconnaissance lui vaut d'être nommé
titulaire de la chaire de droit romain dès 1880. En 1893, Édouard Cuq
quitte Bordeaux pour Paris, où il rejoint la faculté de Droit. Il y est
nommé professeur adjoint en 1895, puis professeur titulaire de la chaire
de droit public romain en 1898.
Cette ascension rapide dans le monde universitaire est en partie la conséquence
de ses publications. En effet, en marge de sa charge d'enseignement, Cuq
poursuit des recherches et rédige des ouvrages qui font autorité.
Travaillant sur l'épigraphie juridique (De quelques Inscriptions
relatives à l'Administration de Dioclétien, paru en 1881), sur les
juges plébéiens de Narbonne (étude publiée en 1881), sur le mariage de
Vespasien (1884), sur les crimes imputés aux chrétiens sous le
Haut-Empire (1886) ou sur l'histoire du droit français ancien, il a une
production abondante, soit sous forme de livres, soit sous celle
d'articles dans la Nouvelle Revue de Droit français et étranger
(entre 1886 et 1908).
C'est en 1891 que commence la publication de ce qui devait être l’œuvre
de sa vie : Les Institutions juridiques des Romains, envisagées d'après
leurs Rapports avec l'État social et avec le Progrès de la Jurisprudence.
Le premier tome de ce travail magistral est une colossale synthèse des
travaux consacrés au droit romain pendant le XIXe siècle. Il lui faut
ensuite dix années de labeur pour publier le deuxième tome, en 1902.
Celui-ci est d'emblée considéré comme un apport fondamental à l'étude
du droit romain et à la méthode historique appliquée au droit. En
effet, cette étude déborde largement des cadres stricts de l'histoire du
droit pour s'étendre à l'histoire sociale et politique de la Rome
antique, à la lumière de laquelle l'auteur peut produire une analyse
encore plus pertinente des textes juridiques de l'époque. Par ces
travaux, Édouard Cuq fait faire de notables progrès à la connaissance
du droit romain et à sa compréhension, mais également à la
connaissance de l'histoire romaine dans son ensemble. L'Académie des
Sciences Morales et Politiques ne s'y trompe pas, qui lui attribue en 1903
le prix Le Dissez de Penanrun. L'année suivante paraît une
nouvelle édition, remaniée, du tome 1 de l'étude.
Au fur et à mesure de ses recherches, Cuq est amené à pratiquer l'étude
comparée du droit romain et des autres systèmes juridiques de l'Antiquité.
C'est ainsi qu'il s'intéresse aux textes babyloniens comme le fameux code
d'Hammourabi, mais également au droit hittite, à celui de Suse ou à
celui de l'Élam. A partir de 1905, et en marge de ses études sur le
droit romain, il publie donc de nombreux textes sur le droit antique et
sur l'épigraphie de la Mésopotamie, passant du Mariage à Babylone d'après
la Loi d'Hammourabi (en 1905) aux Lois hittites (1924), en passant par l'étude
des Koudourrous (pierre-limites chaldéennes) du musée du Louvre... Le 8
décembre 1911, consécration d'une carrière exemplaire, ce grand érudit
est admis à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Ses deux
dernières études (Le Droit élamite d'après les Actes juridiques de
Suse et Le Rescrit d'Auguste sur les Violations de Sépultures),
publiées en 1932, sont à elles seules un résumé de l'œuvre de cet
esprit éclectique et brillant, entre Rome et l'Orient.
Édouard Cuq décède à Paris le 25 mai 1934.
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