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Auguste COMTE
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Auguste COMTE
(Montpellier, 19 janvier 1798 -
Paris, 5 septembre 1857)
Français.
Philosophe.
par Jean-Marc Goglin
Quelques dates :
1817,
devient le secrétaire de Saint-Simon.
collabore bientôt à la revue L’Industrie.
1844,
Cours de philosophie positive.
1852, Catéchisme positiviste.
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Auguste Comte naît le 19
janvier 1798, à Montpellier, dans une famille monarchiste et catholique.
Son père, fondé de pouvoir à la recette municipale, consciencieux et
terne, n’aura guère d’influence. D’un frère, tôt expatrié et
disparu, d’une sœur insignifiante, il ne dira presque rien En revanche,
il vénère sa mère, Rosalie Boyer.
Comte effectue d’excellentes études. Dès l’âge de seize ans, il est
admis, premier sur la liste du Midi, à l’École polytechnique. C’est
durant sa scolarité secondaire que l’étudiant perd la foi, jugée
incompatible avec la science qu’il découvre. Auguste Comte s’éloigne
en même temps des idées royalistes sans pour autant se rallier à Napoléon.
Il se rapproche même à l’époque des idées révolutionnaires. En
avril 1816, l’École polytechnique est fermée pour cause de
jacobinisme. Comte rentre alors à Montpellier où il suit quelques cours
de la faculté de médecine. Il retourne à Paris où il devient répétiteur
de mathématiques.
En août 1817, Auguste Comte devient le secrétaire de Saint-Simon
et collabore bientôt à la revue L’Industrie. De nombreux
opuscules sont également rédigés par les deux hommes. La pensée de
Comte s’élabore à cette époque. Considérant le désordre de la société
industrielle qui s’édifie, l’égarement des esprits, la misère du
prolétariat, Comte envisage une réforme. À la société théologique et
militaire doit succéder une société scientifique et industrielle. À la
foi doit se substituer la science, aux prêtres les savants, aux hommes de
guerre les entrepreneurs. L’entente de Comte avec Saint-Simon est courte :
un conflit d’auteurs les brouille à l’automne 1824.
C’est alors qu’Auguste Comte épouse Caroline Massin en 1825, une
soi-disant blanchisseuse, en réalité une prostituée. Caroline Massin
fugue. Comte en est très affecté. Il est probable que cet épisode soit
la raison de sa crise mentale et de sa tentative de suicide qui
interrompent son Cours de philosophie positive. Comte pardonne
encore une seconde incartade mais, ne pardonne pas la troisième. Le
couple se sépare en 1842.
Après son mariage, à partir du mois de novembre 1829, Auguste Comte s’efforce de gagner sa vie en ouvrant
un cours libre de philosophie, rue Saint-Jacques. En 1831, il demande, en
vain, la chaire d’analyse à l’École polytechnique. L’année
suivante, cependant, l’institution l’accueille en tant que répétiteur
d’analyse et de mécanique avant qu’il ne devienne, en 1836,
examinateur à l’entrée de l’école. Quelques années plus tôt, en
1833, François Guizot a refusé la création
en sa faveur d’une chaire d’histoire des sciences au Collège de
France. On invoque contre lui ses " opinions républicaines ",
pourtant à tel point marginales qu’il ne se reconnaît pas dans le
parti républicain. En 1844, Auguste Comte perd son poste d’examinateur
et demeure sans ressources.
C’est pourtant durant cette période agitée et malheureuse que
s’exerce son activité créatrice. De 1826 à 1844 en effet, il professe
le Cours de philosophie positive devant un auditoire
variable, mais toujours brillant, composé entre autres, d’Alexander de
Humboldt, de Lazare Hippolyte Carnot, Henri de Blainville, Louis Poinsot,
Émile Littré, John Stuart Mill… L’admiration qui entoure l’orateur
contraste avec l’hostilité officielle.
En octobre 1844, Auguste Comte fait la rencontre d’une femme de lettres,
Clotilde de Vaux. Celle-ci est la sœur d’un de ses élèves et vit séparée
de son mari. Phtisique, elle attend peu de l’avenir. Clotilde est âgée
d’une quinzaine d’années de moins que le philosophe qui en tombe éperdument
amoureux. Elle ne lui accorde qu’une liaison platonique. Les visites
d’Auguste Comte sont pourtant mal reçues par la famille, qui les juge
compromettantes. C’est néanmoins sous les yeux du philosophe qu’elle
meurt, le 5 avril 1846 Après sa mort, la passion de Comte se transforme
en véritable culte religieux. Clotilde de Vaux devient le principal des
trois anges gardiens de la religion positiviste, la sainte majeure, une déesse
mère. Le second ange est la mère de Comte tandis que le troisième est
Sophie, sa servante, que Comte adopta. Ainsi mère, épouse et fille sont
transposées sur le plan spirituel.
Pendant cette période, Auguste Comte publie un Traité élémentaire
de géométrie analytique , un Discours sur l’esprit positif ,
préambule au Traité philosophique d’astronomie populaire
(1843), reprenant un cours gratuit professé à la mairie du IIIème
arrondissement depuis 1831 et qui durera jusqu’en 1848. Enfin, de 1844
à 1847, paraissent les quatre tomes du Cours de philosophie positive.
Ces ouvrages précisent ainsi sa pensée. Pour Auguste Comte, la science
se révèle comme le seul type de croyance efficace. En conséquence, elle
est le fondement de la réforme sociale. Cependant toute vérité doit être
prouvée. Et si seul un petit nombre d’hommes est susceptible de
comprendre les démonstrations scientifiques, cela est sans importance car
la science fournira même aux ignorants une foi suffisante pour établir
un nouvel ordre social.
Depuis 1845, Comte survit grâce à l’argent que lui versent ses
disciples. Cette gêne financière ne ralentit pourtant pas son activité.
En 1847, il annonce la fondation de la religion de l’humanité. Avec la
science, les croyances théologiques se trouvent désormais privées de
sens. Cependant les hommes ont besoin d’un objet d’amour plus haut
qu’eux-mêmes, ils ont besoin du pouvoir spirituel, bref, il leur faut
une religion Pour Comte, la solution est d’adorer l’humanité elle-même.
A Dieu, Comte substitue ainsi l’humanité Les grands hommes reçoivent
l’immortalité subjective qui se substitue à l’immortalité de l’âme
ou à la résurrection, impossibles à croire. Ils sont honorés après
leur mort et, éventuellement, célébrés dans le culte. Auguste Comte
annonce la paix et l’harmonie parfaites pour le XXème siècle.
En 1848, il fonde la Société positiviste et publie le Discours sur
l’ensemble du positivisme. Comte enseigne sa doctrine sociale qui
suscite de nombreuses réticences. Selon lui, le pouvoir doit régler la
vie intérieure des hommes pour les amener à vivre en commun. Dans la
société positive, celui-ci devra à la fois justifier la société
industrielle et ramener les puissants aux sentiments d’égalité et de
solidarité.
Comte publie alors énormément : les quatre tomes du Système de
politique positive, ou Traité de sociologie instituant la religion de
l’humanité paraissent de 1851 à 1854, le Catéchisme
positiviste, ou Sommaire Exposition de la religion universelle en
1852, l’Appel aux conservateurs en 1855, le premier volume de Synthèse
subjective, ou Système universel des conceptions propres à l’état
normal de l’humanité, en 1856. Cette dernière œuvre restera
d’ailleurs inachevée.
Auguste Comte croit au succès de sa mission. Peu amical à l’égard de
la Seconde République, très hostile à la candidature de Louis-Napoléon
Bonaparte à la présidence, il se rallie pourtant, au mois de décembre
1851, au coup d’État. Comte y voit sans
doute un espoir de rationalisation de la société. En 1856, il propose
une alliance au général des jésuites. Comte est persuadé de prêcher
la religion positive à Notre-Dame en 1860 ! Le 5 septembre 1857,
Comte meurt d’un cancer gastrique alors que sa religion ne rencontre
finalement qu’un succès restreint et inégal.
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