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COLETTE
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Sidonie-Gabrielle
COLETTE
,
dit
COLETTE
(Saint-Sauveur-en-Puisaye,
28 janvier 1873 -
Paris, 3
août 1954,)
Française.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1893,
se marie à Henri Gauthier-Villars, dit " Willy ".
1900,
Claudine à l'école.
1907, fait scandale au Moulin rouge, en apparaissant dans
un léger déshabillé.
1920, se voit bientôt confiée la
direction littéraire du journal
Le Matin.
1920,
Chéri.
1922, Le Blé en herbe.
1945, élue à l'Académie Goncourt
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Sidonie-Gabrielle Colette naît le 28 janvier 1873 à
Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne. Sa mère, Sidonie Landoy, avait épousé Jules Robirieau-Duclos
de qui elle eut deux enfants : Juliette (" ma sœur aux longs cheveux
") et Achille (" l'aîné sans rivaux "). Après le décès
de ce premier mari, elle épouse le capitaine Joseph-Jules Colette le 20
décembre 1865. Ce dernier est un ancien officier de carrière. Blessé
durant la campagne d'Italie et amputé de la jambe gauche, il a quitté
l'armée et a été nommé percepteur de Saint-Sauveur. De ce second
mariage, avant le futur écrivain, était né Léo. La jeune fille
fréquente l'école communale et cette éducation s'achève au moment où
elle passe avec succès son brevet élémentaire, les 1er et 2 juillet
1889 dans la ville voisine d'Auxerre. La même année, la maison familiale
de Saint-Sauveur est vendue par autorité de justice. Les Colette sont à
présent très endettée, Joseph-Jules Colette ne s’étant pas montré
à la hauteur des responsabilité financières qui lui incombent. Ils
doivent quitter la ville et se réfugier à Châtillon-Coligny, dans le
Loiret, chez Achille, devenu médecin. L’adolescente regrettera
longtemps l’éloignement et la disparition de la maison de son enfance.
Trois années plus tard, le 15 mai 1893, Sidonie-Gabrielle Colette se
marie à Henri Gauthier-Villars, dit " Willy ", le fils cadet d'Albert-Gauthier-Vilars,
ancien camarade de promotion du Capitaine Colette devenu un grand
éditeur. Le couple s'installe peu après au 28 rue Jacob à Paris, puis
rue de Courcelle en 1901. A l'époque, Willy collabore à L'Écho de
Paris, à La Revue blanche, à la Revue encyclopédique...
Le journaliste est aussi un homme de lettres, qui s'est fait connaître
par le passé en publiant une série de romans " légers " : La
Môme Picrate, Un petit Vieux bien propre, Suzette veut me
lâcher... Fort goûté pour son esprit et ses calembours dans les
salons à la mode, Willy initie sa femme à la vie du Tout-Paris
littéraire. Celle-ci fait d'ailleurs bientôt partie de ses "
nègres ", une équipe de tacherons des lettres, à l'origine d'une
abondante production. En 1900, est ainsi publié Claudine à l'école,
sous le seul nom de Willy, puis Claudine à Paris, un volume signé
cette fois ci " Willy et Colette Willy ", Claudine en ménage
en 1902 et enfin Claudine s'en va l'année suivante, qui clôt la
série. Colette rédige et publie ensuite sous son seul nom Dialogues
de bêtes en 1904. Ce dernier volume, où elle montre pour la
première fois toute la tendresse qui la lie au monde des animaux, est
préfacé par le poète Francis James.
Colette s'éloigne à présent de son mari. Avec la fille du duc de Morny,
" Missy " la scandaleuse, divorcée d'avec le marquis de Belbeuf,
qui fume le cigare et s'habille en homme, elle vit à présent au 44, rue
Villejust. Le divorce d’avec Willy ne sera cependant prononcé que le 21
juin 1910, après une séparation de corps et de biens. Dès le début de
l'année 1906, Colette prend des leçons de pantomime avec Georges Waag,
dit " Wague ", un comédien de renom qui a renouvelé
l'art du mime. Dans les années qui suivent, de 1907 à 1912, elle joue en
sa compagnie de nombreuses pièces sur les scènes parisiennes : Le
Désir, L'Amour, L'Oiseau de nuit... Enfin, le 3 juillet
1907, la comédienne fait scandale au Moulin rouge, en apparaissant dans
un léger déshabillé avec Missy dans une autre pantomime baptisée Rêve
d'Égypte. Deux années plus tard, elle joue également dans la pièce
En camarades, au théâtre des Arts. Colette poursuit également
son activité d'écrivain. Elle publie Les Vrilles de la vigne en
1908, qui raconte notamment son expérience de la scène, puis L'Ingénue
libertine l'année suivante et La Vagabonde en 1910. A ce
dernier volume, le jury du prix Goncourt attribue trois voies.
Elle prête également sa plume au journal La Vie parisienne.
L'écrivain fait ainsi la connaissance du rédacteur en chef du grand
quotidien, Henry de Jouvenel des Ursins, avec lequel elle se marie le 19
décembre 1912. Le couple aura une fille, prénommée également Colette
mais surnommé par sa mère " Bel-Gazou ", qui nait le
3 juillet 1913. Peu après le commencement du premier conflit mondial,
Colette assure les gardes de nuit auprès des blessés soignés au Lycée
Janson-de-Sailly, qui est transformé en hôpital. La Paix chez les
bêtes paraît en 1916, puis Les Heures longues en 1917 et
enfin Dans la foule, à l'heure où l'armistice du 11 novembre met fin aux
combats. C’est l’heure de la reconnaissance. Le 25 septembre 1920,
Colette se voit décernée la Légion d'honneur. Grâce à son talent de
plume , elle se voit bientôt confiée la direction littéraire du journal
Le Matin. Pendant quatre années, jusqu’au mois de décembre
1923, Colette se rend ainsi chaque jour de la semaine à son bureau,
situé au quatrième étage et qui donne sur le boulevard Poissonnière,
afin d’y préparer les pages qui sont de son ressort. Outre la chronique
dramatique et le panorama des dernières nouveautés littéraires, elle
doit ainsi sélectionner les manuscrits que lui font parvenir divers
auteurs et qui alimentent sa rubrique des " Mille et un
matins ".
En 1920, paraît Chéri. C’est un nouveau succès, qui se
prolonge avec La Fin de Chéri. Vient ensuite Le Blé en herbe en
1922, un court roman consacré aux amours de jeunesse. L'écrivain se
sépare bientôt d'André de Jouvenel. Le divorce sera prononcé le 6
avril 1925. Elle entame une tournée de conférences dans le Midi de la
France, à partir du 9 novembre 1923, et adopte à cette époque le simple
nom de " Colette " pour signer ses ouvrages. D'avril
à septembre 1924, poursuivant une collaboration jusque là fructueuse
avec la presse parisienne, elle donne chaque dimanche un article de
chronique pour Le Figaro dans une rubrique intitulée " L’Opinion
d'une femme ". Au mois de mars 1925, a lieu la première
représentation à l'Opéra de Monte-Carlo de L'Enfant et les
sortilèges, un opéra de Maurice Ravel dont l'écrivain a rédigé le
livret. L'œuvre suscite l'enthousiasme du public et Colette s’illustre
ainsi dans un nouveau registre. A cette époque, elle se lie à Maurice
Goudeket, un homme d'affaires. De retour d’un voyage au Maroc, Colette
quitte son appartement du boulevard Suchet et s'installe près du
Palais-Royal, au 9 rue du Beaujolais, où elle résidera définitivement
en 1938. L'écrivain acquiert également une villa, La Treille muscate,
à Saint-Tropez, " au bord d'une route que craignent les
automobiles ".
De nouveaux romans sont édités dans les années qui suivent : La
Naissance du jour en 1928, La Seconde l'année suivante, Sido
en 1930. Colette, qui est maintenant reconnu comme une des grandes femmes
de lettres de son temps, reprend également ses tournées de conférences,
d'abord au Maroc puis en Europe - en Allemagne, en Suisse et en Belgique.
L'écrivain se casse la jambe le 5 septembre 1931, un accident dont elle
conservera quelques séquelles. Le 1er juin 1932, elle ouvre un institut
de beauté, à Paris, rue Miromesnil. Précédent Duo, La Chatte
est publiée en 1933, année où Colette renoue avec la critique
dramatique dans les colonnes du Matin. Le 9 mars 1935, l’écrivain
féministe se marie pour la troisième fois, à Maurice Goudeket. Au mois
de juin, les deux époux sont à bord du paquebot Normandie, qui
effectue sa première traversée de l'Atlantique à destination de New-York.
Peu après la déclaration de guerre à l'Allemagne nazie, Colette anime
une émission radiophonique à Paris-Mondial, à destination des pays
d'outre-mer. A la fin du printemps 1940, elle fuie Paris, comme des
milliers de français jetés dans l’Exode, et gagne Curemonte, en
Corrèze, où réside sa fille. Le 11 septembre, après la signature de
l'armistice, l'écrivain est de retour dans la capitale, alors que
commence l'Occupation. En 1941, ses souvenirs paraissent sous le titre de Journal
à rebours. Bientôt cependant, Colette est clouée au lit par les
crises d'arthrite. Une nouvelle épreuve l’attend ensuite. Au mois de
décembre 1941, son mari est arrêté et interné au camp de Compiègne,
en raison de ses origines juives. L’écrivain, à force de démarches,
parvient à le faire libérer le 6 février 1942. De ma fenêtre en
1942, puis Le Képi et enfin Trois-six-neuf sont publiés
pendant la guerre. En 1945, Colette est élue à l'Académie Goncourt,
devenue après un demi-siècle d’existence une institution du monde des
lettres. Elle en devient la présidente en 1949. Cette année-là, les Éditions
du Fleuron fondées par son mari entament la publication de ses œuvres
complètes.
Le 3 août 1954, Colette décède à Paris. La Quatrième République lui
rend hommage par des funérailles nationales, non religieuses, qui sont
organisées au Palais royal, le 7 août suivant, tandis que l'écrivain
est inhumée au cimetière du Père-Lachaise.
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