|
A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.
|
|
| |
sur 19e.org |
|
|
|
Vous êtes ici :
>
Fréderic CHOPIN
|
|
Fréderic CHOPIN
(Zelazowa
Wola, 1er mars 1810
- Paris, 17 octobre
1849)
Polonais.
Compositeur.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1826,
fait également son entrée au Conservatoire de Varsovie.
1829,
donne une série de concerts au théâtre de la Porte-de-Carinthie à
Vienne.
1831, à Paris.
1832,
rencontre du prince polonais Radziwill.
conclut avec l'éditeur Schlesinger un contrat pour la publication de
ses œuvres.
1838, début de sa liaison avec George Sand.
|
|
Frédéric Chopin naît le 1er mars 1810 dans le village de Zelazowa Wola, près de
Sochaczew, dans la région de Mazovia. A l’époque de l’apogée de la
domination napoléonienne en Europe, celle-ci fait partie du duché de
Varsovie. Mikolaj (Nicolas) Chopin, son père est un Polonais de fraîche
date. Ayant quitté la France en 1787, il s’est installé à Varsovie,
avant d’entrer en 1802 au service de la comtesse Skarbeck et de se
marier en 1806 à Tekla Justyna Krzyzanowska, une des nombreuses
domestique. Le couple aura quatre enfants : trois filles, Ludwika, Izabela
et Emila, et un fils Fryderyk. Au cours de l’automne 1810, la famille
Chopin quitte les Skarbeck et gagne Varsovie. Mikolaj Chopin vient en
effet d’obtenir un poste d'enseignant de langue et de littérature françaises
au Lycée de la ville. Quelques années plus tard, il ouvre un pensionnat
destiné à accueillir les fils de famille.
Au sein du milieu familial, le jeune Frédéric est initié à la musique ;
sa mère notamment est une pianiste de valeur. C’est cependant auprès
de Wojciech Zywny que l’enfant progresse véritablement. De 1816 à
1822, ce dernier, qui enseigne aux pensionnaires de l’institution
familiale, donne ses premières leçons à Frédéric Chopin. Celui-ci
est bientôt connu dans Varsovie pour sa précocité et sa virtuosité. Il
se produit dès lors fréquemment dans les salons de la haute noblesse, y
faisant admirer son art de l’improvisation, sa dextérité au piano. En
1823, Chopin est admis en classe de quatrième au Lycée de Varsovie. Au
cours des années qui suivent, l’adolescent se rend pendant ses vacances
d’été en villégiature dans des domaines appartenant à ses camarades
de classe. Là, dans différentes régions du pays et auprès des
populations locales, il enrichit sa culture musicale. Chopin s’imprègne
ainsi de musiques folkloriques polonaises, le vieux fond musical et
traditionnel, celui des fêtes paysannes.
Ayant obtenu son Baccalauréat, Chopin fait également son entrée en 1826
au Conservatoire. C’est auprès de Wilhelm Wurfel, un pianiste
renommé, qu’il poursuit son apprentissage de la musique. Bientôt
cependant, devant la virtuosité de l’élève, le directeur Josef Elsner
lui impose uniquement d’assister à ses cours de composition. Celui-ci
étudie sous sa direction la théorie musicale, le contrepoint notamment.
Depuis quelques années d’ailleurs, Frédéric Chopin a composé
quelques œuvres personnelles, pour le piano. Il quitte le Conservatoire
en 1829 et se rend pendant l’été à Vienne. Son père a organisé
un voyage d’éducation, une pratique courante à l’époque, à
destination de son unique fils. Introduit dans les cercles musicaux de la
capitale autrichienne, le jeune prodige donne une série de concerts au théâtre
de la Porte-de-Carinthie (Kartnertortheater). Malgré les insuffisances de
l’accompagnement de l’orchestre, ceux-ci obtiennent un grand succès,
qui confèrent au musicien polonais une première réputation. Peu après
d’ailleurs, ses Variations sur un thème de Mozart sont éditées.
Celles-ci vaudront à son auteur des critiques élogieuses de Franz
Schubert et de Robert Schumann, qui croit dès lors au génie du pianiste
polonais.
De retour à Varsovie, Chopin se consacre entièrement à son art et à la
composition. De cette époque, datent ses deux premiers concertos pour
piano et orchestre, des Polonaises. En 1832, seront également édités
par Kistner à Leipzig deux recueils de Mazurkas, des musiques de danse.
Le musicien donne également quelques représentations dans la capitale
polonaise. Du 17 mars au 11 octobre 1830, il se produit ainsi au Théâtre
National de Varsovie, en soliste ou avec un accompagnement, avant de
gagner de nouveau Vienne. Là, il apprend la nouvelle du soulèvement
polonais contre l’autorité russe. Son ami Tytus Woyciechowski le quitte
alors afin de rejoindre ses compatriotes en lutte avec l’oppresseur. Désormais
seul huit mois durant, Frédéric Chopin compose de nouvelles œuvres, le Scherzo
en si mineur et les Études de l'opus 10 notamment.
A Paris, dès l'automne 1831, Chopin y retrouve nombre de Polonais ayant
fui la répression russe. Installé dans un modeste deux pièces au 27
boulevard Poisonnière, le musicien vit quelques mois dans la gène. Grâce
aux recommandations de ses relations viennoises, il fait bientôt la
connaissance de Fernando Paer, auteur d’opéras et ancien directeur du
Théâtre italien. Celui-ci le présente à Luigi Cherubini, directeur à
l’époque du Conservatoire de Paris, ainsi qu’au pianiste allemand
Friedrich Kalkbrenner. Ce dernier lui permet de se produire pour la première
fois en public dans la capitale parisienne. Le 26 février 1832, à la
salle du facteur de pianos Pleyel, Frederic Chopin, en compagnie
d’autres virtuoses, donnent un récital qui lui vaut les critiques élogieuses
de la Revue musicale.
Ce premier succès s’accompagne d’une rencontre décisive, celle du
prince polonais Radziwill, qui avait été le témoin des premières
prouesses du pianiste. Grâce à l’appui de son illustre protecteur, les
portes des salons du boulevard Saint-Germain, de l'aristocratie française
et polonaise en exil, lui sont ouvertes. Chopin tire également quelques
revenus des leçons particulières qu’il donne ici ou là à ses
spectateurs ou à leurs proches. A lui désormais, la vie parisienne.
Installé à présent au 8 de la Chaussée d’Antin, dans ces nouveaux
quartiers, le compositeur mène grand train. Fort de ses succès, au cours
de l'été 1832, il conclut avec le prestigieux éditeur Schlesinger un
contrat le liant désormais dans l’avenir pour la publication de ses œuvres.
Initié par le pianiste irlandais John Field, Frédéric Chopin compose
notamment dix-huit Nocturnes dans les années qui suivent. Le genre acquiert
grâce à lui ses lettres de noblesse. Lié à présent à Liszt, Berlioz,
Chopin se rend au festival d’Aix-la-Chapelle au printemps 1834, en
compagnie de Mendelssohn. Installé définitivement à Paris, il retrouve
ses parents à Karlsbad l’été suivant, où ceux-ci sont venus faire
une cure de santé. L’émigré en effet se voit désormais interdire
l’entrée de sa patrie, la Pologne.
Poursuivant son périple dans l’Allemagne voisine, Chopin séjourne à
Dresde, avant de se rendre à Genève en 1835, auprès d’anciennes
connaissances la famille Wodzinski. Le compositeur s’éprend alors de la
jeune Maria, avec laquelle il correspond pendant les mois qui suivent. Ils
se rencontrent de nouveau l’année suivante, dans la ville
thermale de Marienbad, et Chopin demande cette fois-ci à la comtesse
Wodzinski la main de sa fille, le 7 septembre. Celle-ci accepte la
proposition du musicien, à la condition que ce dernier prenne davantage
soin de sa santé. Plus tard, le père de Maria provoquera la rupture
entre les deux amants. Celle-ci est vécue comme un véritable déchirement
par Chopin, qui ne s’en remet que difficilement. Pendant l’été
suivant, il est à Londres en compagnie de Camille Pleyel.
De retour à Paris, lui est présentée George Sand, avec laquelle commence
une liaison. Ensemble, ils effectuent à partir du mois d’octobre
suivant un long séjour aux îles Baléares. Dans l'île espagnole de
Majorca, Chopin est souffrant. A tel point qu’il ne quitte que rarement
l'ancien monastère de Valdemosa où il réside avec l’écrivain. De
retour à Nohant au printemps 1839, les deux amants organisent leur
existence entre Paris et la province, le Berry natal de Georges Sand, leur
vie de couple en compagnie des enfants de l’écrivain. Cette époque est
très féconde pour le compositeur, qui ne se produit plus que rarement en
public : à Saint-Cloud en 1839 pour la famille royale notamment.
Après quelques années d’un amour passionnée, vient le moment de leur
séparation au cours de l’été 1847. George Sand adresse ainsi le 28
juillet à son ancien amant une lettre se terminant par ces mots : "
Adieu mon ami ". Frédéric Chopin, qui ne montait à Paris que
l’hiver venue au cours de ces années, est de retour dans la capitale.
Pour peu de temps cependant, puisqu’une de ses élèves, Jane Stirling,
le persuade de l’accompagner au mois d’avril 1848 en l'Angleterre et
en Écosse. Celle-ci organise des concerts, des soirées où le virtuose
est plongé au milieu en compagnie de
l'aristocratie écossaise, un genre de vie qui l'épuise. Frédéric Chopin, qui fait la connaissance de l’écrivain
Charles Dickens, donne également un récital devant la reine Victoria et
le prince Albert. Celui-ci donne une dernière représentation, le 16
novembre 1848, devant un parterre d’émigrés polonais au Guildhall à
Londres. Puis, il s’en retourne à Paris, plus atteint encore par la
maladie.
Son état de santé ne permet plus à Chopin de continuer à donner des leçons,
aussi quelques-uns de ses amis et élèves lui apportent une aide financière.
Le compositeur, qui est installé à présent dans un appartement au 12,
place Vendôme, est rejoint à Paris par sa sœur aînée, Ludwika
Jedrzejewiczowa, au mois d’août 1849. Celle-ci l’assiste dans ses
derniers moments. Le 17 octobre 1849, Frédéric Chopin, depuis longtemps
rongé par la tuberculose, s’éteint. Il est enterré peu après au
cimetière Père-Lachaise, à Paris. Cependant, afin de respecter de
testament du compositeur défunt, sa sœur ramène à Varsovie le cœur de
Frédéric Chopin. Déposé dans une urne, il est placé dans un des
piliers de l'église Sainte-Croix à Krakowskie Pezedmiscie.
|