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François-René de CHATEAUBRIAND
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François-René
de CHATEAUBRIAND
(Saint-Malo, 4 novembre
1768 - Paris, 4 juillet 1848)
Français.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1789,
assiste aux premiers événement
révolutionnaires à Paris.
1791, voyage en Amérique.
1797, Essai historique, politique et moral sur les révolutions.
1801, Atala, René, le Génie du christianisme.
1804, rupture définitive avec l’Empereur Napoléon Ier.
1811, Itinéraire de
Paris à Jérusalem.
élu à l’Académie Française.
1814, De Buonaparte et
des Bourbons.
1818, fonde un journal semi- périodique, Le Conservateur.
1822, nommé Ministre des Affaires Étrangères.
1841, Mémoires d’outre-tombe.
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François-René de Chateaubriand naît le 4 novembre 1768 à
Saint-Malo, au premier étage d'une maison sise rue des Juifs, l'Hôtel de
la Gicquelais. Il est le dixième enfant d’une
famille de la noblesse bretonne. Son père est le cadet d'une des plus
anciennes baronnies de la province. Après avoir été confié aux bons
soins d'une nourrice de Plancoët, aux environs de Dinan, il suit
l’enseignement des pères Eudistes du collège de Dol en 1777, puis,
dès 1781,
celui des Jésuites du collège de Rennes. En 1783, le jeune homme se présente à
Brest à l’examen de garde de la marine, une épreuve ardue qui lui
donnerait accès, après quelques années de formation, au prestigieux
corps des officiers de la marine royale. Chateaubriand échoue et se décide alors à
entrer dans les ordres, au collège de Dinan, projet auquel il renonce
bientôt en 1785.
Suivant les vœux de son père, Chateaubriand est ensuite nommé sous-lieutenant au régiment de Navarre,
à Cambrai.
Il effectue à partir de 1786 de fréquents séjours à Paris et assiste
ainsi en observateur attentif aux premiers événement révolutionnaires
de 1789. S'effrayant à la vue des violences de la rue, il fréquente également dans la capitale les milieux littéraires
et forme le projet d’un voyage en Amérique. Le départ a lieu en avril
1791, après une mise en demi-solde suite à la réorganisation de
l’armée. Ce séjour, qui dure cinq mois pendant lesquels il visite
Philadelphie, New York, les chutes du Niagara et la région des Grands
Lacs, inspirera ses premières productions littéraires.
De retour en France en 1792, Chateaubriand se marie avec Céleste du Buisson de la Vigne, une héritière, amie de sa sœur
aînée Lucille qu’il connaît à peine. En Belgique dès le mois
de
juillet suivant, l'aristocrate
émigre vers Trèves et s’enrôle dans l’armée des Princes pour
combattre la République naissante et ses " défenseurs ". Il est blessé
peu après pendant le siège de Thionville. Sa compagnie étant licenciée,
Chateaubriand se réfugie en Angleterre. Cette vie de misère le met en
contact avec les monarchistes émigrés. Il publie en 1797 un Essai
historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes
considérées dans leurs rapports avec la Révolution française.
Enfin, après huit années d’émigration, Chateaubriand revient en
France avec l'identité d'un " sieur Lassagne, natif de Neufchâtel,
en Suisse ". Il
obtient à Paris un permis de séjour puis est radié, en 1802, de la
liste des émigrés. Auparavant, il publie en 1801 Atala puis René
et un essai d'apologétique, le Génie du christianisme. Ces œuvres
qui obtiennent un grand succès lui valent la célébrité et feront de
son auteur le chantre de la jeune génération romantique. Au mois d'avril
1802, la présentation
au Premier Consul grâce à l’appui d’une de ses connaissances, ainsi
qu'une dédicace opportune, lui permettent d’obtenir les faveurs de
Bonaparte. Celui-ci cependant attendra une année et de multiples demandes
de la part de l'écrivain avant de lui confier à un poste de secrétaire d’ambassade à Rome,
puis de chargé d’affaires à Sion, dans le Valais.
Cependant, l’exécution du
duc d’Enghien au mois de mars 1804 provoque une rupture définitive avec
l’Empereur, marquée par une démission rendue publique. Chateaubriand
ne se consacrera désormais qu’aux Lettres jusqu’en 1815. Suivant la
mode du temps et poussé par son désir d'effectuer le voyage de Jérusalem, il effectue, à partir de juillet 1806, un long voyage oriental autour
de la Méditerranée qu’il relate en 1811 dans son Itinéraire de
Paris à Jérusalem. Il s’en inspirera également pour la rédaction
de son épopée en prose, Les Martyrs, publiée en 1809. Entre
temps, dans la presse, l'écrivain s'en prend au " tyran "
qu'il compare à Sylla, ce qui lui vaut d'être poursuivi par la police impériale.
Chateaubriand est élu à l’Académie Française en 1811. Il contribue néanmoins
au retour de Louis XVIII au pouvoir en
publiant au mois de mars 1814 un pamphlet intitulé De Buonaparte et
des Bourbons. L'écrivain joue désormais un rôle dans la vie
politique de la Restauration en soutenant la droite légitimiste par son
action dans la presse parisienne. Au mois d'octobre 1818, aux côtés de Louis
de Bonald et Félicité de Lamennais,
il fonde ainsi
un journal semi- périodique, Le Conservateur. Cette feuille
politique, au tirage modeste (7.000 à 8.000 exemplaires), a néanmoins
une grande influence sur l'opinion. Elle paraîtra
pendant les deux années qui suivent. Nommé pair de France, Chateaubriand effectue de fréquents
séjours à l’étranger comme ministre plénipotentiaire à Berlin en
1820, puis en tant qu’ambassadeur à Londres en 1822.
L’année 1823 constitue l’apogée de sa carrière politique. Nommé
Ministre des Affaires Étrangères, le 8 décembre 1822, il organise l'année
suivante une expédition de l’armée française en Espagne, destinée à
restaurer le roi Alphonse VII dans ses droits face à la poussée libérale.
Chateaubriand contribue ainsi, suivant ses convictions politiques, à la réaction
absolutiste dans l’Europe du Congrès de Vienne. Déchu
de ses fonctions le 6 juin 1824 " tel un laquais ", il se place à la tête des opposants de
droite au ministère Villèle. L'écrivain mène alors dans Le Journal
des Débats une inlassable campagne d’opposition à sa politique
trop mesquinement financière, à sa volonté de limiter la liberté de la
presse. L'écrivain se consacre
également à la publication de ses œuvres complètes. Nommé ambassadeur
à Rome par Charles X en 1828, il démissionne
l’année suivante pour s’opposer à la formation du ministère
Polignac.
Après la chute de Charles X en 1830,
Chateaubriand refuse de se rallier à Louis-Philippe
Ier et à l’orléanisme, pour rester fidèle à la légitimité.
Il publie ainsi quelques opuscules politiques, De la Restauration et de
la monarchie élective en 1831 notamment. Inquiétée lors de l’équipée
de la duchesse de Berry à qui il apporte son soutien, Chateaubriand est
accusé de complot contre l'État au mois de juin 1832. Il effectue d'ailleurs
un cours séjour en prison quelques mois plus tard à la suite de la
publication de son Mémoire sur la captivité de la Duchesse de Berry.
L'écrivain se rend ensuite à plusieurs reprises en Bohème
auprès de Charles X exilé. Cette activité légitimiste se poursuit en
1843 et en 1845, lorsqu’il rejoint le Comte de Chambord à
Londres, puis à Venise. Cette période est également celle de la
publication de ses dernières œuvres : les Mémoires
d’outre-tombe (1841) auxquelles il travaille depuis plus de trente
ans et une Vie de Rancé (1844).
François-René de Chateaubriand décède à Paris le 4 juillet 1848 après
avoir vu la chute du dernier des rois de France et l’avènement de la
Seconde République. Solitaire et symbolique, sa tombe se dresse conformément
à ses vœux près de Saint Malot, dans l’îlot du Grand Bé, face à la
mer.
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