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CHARLES-ALBERT DE SAVOIE
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Charles-Albert
de Savoie,
Roi de Piémont-Sardaigne
(Turin, 7 octobre 1798 -
Porto, 28 juillet 1849)
Italien.
Homme
politique.
par Marco Baratto
Quelques dates :
1815,
de retour dans ses États du
Piémont.
1831, sur le trône de Savoie.
1833,
réprime la conspiration dirigée par le mouvement de la Jeune
Italie.
1848, organisateur d'une ligue italique.
accorde une constitution.
proclame la fin des discriminations
législatives attachées aux communautés protestante et juive.
déclare la guerre à l'Autriche
voisine.
1849,
abdique en
faveur de son fils, Vitcor-Emmanuel II.
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Charles-Albert de Savoie-Carignano
naît à Turin, le 7 octobre 1798. Il
est le fils de Charles-Emmanuel de Savoie, Prince de
Carignano et d'Albertina Marie-Christine de Saxe. Son père, qui mourra
deux anées plus tard, en 1800, dans des circonstances
mystérieuses, appartient à la branche cadette de la maison de Savoie et
est un fervent partisan des idées révolutionnaires.
Ainsi il se refusera à abandonner la capitale piémontaise à
l'arrivée des armées de napoléon en 1796 et s'offrira même, sans
succès cependant, en tant que volontaire dans les armées de la
France révolutionnaire.
Avec la disparition de ce dernier, Charles-Albert ,
sa sœur, ainsi que leur mère quitte le Piémont afin de trouver refuge
à Genève où la famille s'établit. Pendant cet exil en Suisse, et après
les noces de sa mère avec le comte Joseph Maximilien Thibaut de Montléart,
Charles-Albert effectue
quelques études classiques, avant de s'initier à l'art militaire.
A Genève, le futur Roi de Sardaigne entrer également en contact avec les
milieux protestants, la culture de l'Église réformée, plus sensible à
cette époque aux influences libérales et au changement politique. Cette initiation
sera par la suite déterminante, quant à l'âge de la maturité, Charles-Albert
évoluera dans le champ politique, lors de ses fréquents contacts
notamment avec la sphère religieuse.
Pendant le mois de mars 1814, Charles-Albert,
et sa famille, se rendent à Paris auprès des autorités impériales.
Napoléon lui accorde le rang de
comte de l'Empire, un viager, mais avec la défense d'utiliser désormais
les armoiries de Savoie. L'Empereur accorde ainsi au Prince de Savoie un
nouveau emblème constitué d'un cheval blanc, sur un fond azur.
Après le congrès de Vienne,
Charles-Albert
est de retour dans ses États du
Piémont. Mais la politique, très fortement réactionnaire
du roi, son cousin, Victor-Emmanuel, à laquelle il n'adhère que fort
peu, l'éloigne de la cour de Turin. Il est également étroitement
lié avec les jeunes libéraux piémontais, qui logent fréquemment dans le palais
Carignano (aujourd'hui siège du musée du Risorgimento), au centre de
Turin.
Le 18 mars 1817,
lors
d'un voyage à Rome, Charles-Albert, fait étape à Florence et fait la
connaissance de celle qui deviendra, le 30 septembre de la même année,
son épouse. Il s'agit de la princesse Maria Teresa Giuseppa Benette
Ausburgo Lorena, fille du grand-duc de Toscane Léopold, née à Vienne
pendant l'exil imposé par l'Empereur des Français à sa famille. Cette
jeune femme plait beaucoup aux Turinois et à l'aristocratie subalpine,
qui apprécie son caractère discret, sa grande ferveur religieuse. Après
quelques années de vie commune, en 1820, le couple a un fils, un garçon
prénommé Victor-Emanuel Marie Alberte Eugénie Ferdinand Thomas,
celui-là même que son destin appellera quelques décennies plus tard à
achever l'unité italienne sous le nom de Victor Emmanuel II.
En 1821, à Turin, une révolte éclate. Il s'agit pour les insurgés de protester
contre la politique répressive de Victor Emmanuel. Les militants libéraux,
qui gravitent autour du prince de Carignano, y participent. Ces événements
contraignent le souverain piémontais à abdiquer.
Charles-Albert
se voit confier la régence du royaume, au nom du
nouveau souverain Charles-Félix. Fidèle à
ses idéaux, le prince de Carignano, accorde, le 14 mars 1821, une
constitution semblable à celle accordée en Espagne. Il est cependant immédiatement
désavoué par le roi, qui révoque immédiatement le texte et oblige
Charles-Albert à quitter le Piémont. Avec sa famille, il se retire alors
pour quelque temps à Florence. Charles-Félix songe alors à lui retirer
son droit à la succession au trône. Suivant les injonctions Metternich,
il n'en fait cependant rien. Charles-Albert lui s'engage auprès
chancelier autrichien à ne pas modifier le régime absolutiste rétabli
depuis peu au Piémont. En 1823, on le prie également de participer à
l'expédition française, destinée à réprimer la révolution libérale
en Espagne.
En 1831, Charles-Félix décède, sans avoir de descendance masculine capable de lui
succéder. Cet événement fait donc accéder au trône la branche cadette
de la dynastie. Dans les années qui suivent, Charles-Albert poursuit la
politique absolutiste et réactionnaire de son prédécesseur. Il réprime
ainsi avec violence la conspiration dirigée par le mouvement de la Jeune
Italie en 1833 et 1834, qui parvient à soulever la Savoie et le Piémont.
Viscéralement adversaire de l'Autriche, Charles-Albert initie également
une série de réformes, qui font de son royaume le plus dynamique de la péninsule.
A cette époque, les écrits de Gioberti, de Balbo ou de d'Azeglio font du
Piémont l'espoir des patriotes italiens. Ce dernier apparaît alors
comme
le seul
État capable de réaliser l'unification de la
péninsule.
En 1848, Charles-Albert, sur la vague des insurrections populaires qui
bouleversent l'Europe, se fait l'organisateur d'une ligue italique formée
des États de l'Église, du grand-duché de Toscane et du Piémont. Le 4
mars de la même année, il accorde une constitution (qui sera la Charte constitutionnelle
en vigueur en Italie jusqu'au 1er janvier 1948 !). Le roi du Piémont-Sardaigne
proclame également la fin des discriminations législatives attachées
aux communautés protestante et juive. Il déclare ensuite la guerre à
l'Autriche voisine, un conflit qui s'achèvera tragiquement sur le champ
de bataille de Custoza, puis à Novare, le 23 mars 1849. La guerre est
perdue pour le Piémont.
Le même jour,
Charles-Albert de Savoie-Carignano abdique
en faveur de son fils, Vitcor-Emmanuel II. Las et déçu du tour pris par
les événements, il se résigne à l'exil dans le royaume voisin
du Portugal, où il décède,
à Porto, le 28 juillet 1849.
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