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Emmanuel CHABRIER
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Emmanuel CHABRIER
(Ambert, 13 janvier 1841-
Paris, 18 août 1850)
Français.
Compositeur.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1877,
création de son Étoile
aux Bouffes-parisiens.
1881, rédige Dix pièces pittoresques créé à la Société
nationale.
1883, Espana.
1891, Bourrée
fantastique.
1893, ovation de Gwendoline à l’Opéra de Paris.
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C’est à Ambert,
chef-lieu de canton du Puy-de-Dome, que naît le 13 janvier 1841 Emmanuel
Chabrier. Son père, qui exerce la profession d’avocat, fait suivre à
l’enfant des leçons de piano dès l’âge de six ans. Son professeur,
l’espagnol Manuel Zaporta, l’aide alors à composer de petites danses,
une polka intitulée Euphrasie notamment. La famille Chabrier déménageant
à la ville voisine de Clermont-Ferrand, le petit pianiste se voit alors
confié à un nouveau maître, le violoncelliste russe Tarnowski.
Soucieux de voir son fils unique embrasser comme lui la profession de
juriste, Jean Chabrier décide en 1856 de l’installation définitive de
son ménage à Paris. Son fils est inscrit au Lycée Saint-Louis où il
passe avec succès le baccalauréat en 1857. Ce dernier consacre alors
l’essentiel de son temps libre au piano en compagnie d’Édouard Wolff,
son professeur. Tandis que Richard Hammer l’initie au violon, le jeune
homme prend également des cours de composition auprès d’Aristide
Hignard, ancien prix de Rome, et d’Émile Sermet, professeur au
Conservatoire.
Ses études de droit achevées, Emmanuel Chabrier entre au Ministère de
l’Intérieur où il n’a que le statut de fonctionnaire surnuméraire.
Il s’occupe cependant à la composition, obtenant d’ailleurs la
collaboration du poète Paul Verlaine pour deux œuvres lyriques Fish-Ton-Kan
et Vaucochard et Fils Ier. Ses amitiés parisiennes,
l’influence de Gabriel Fauré, lui permettent à l’époque de
perfectionner son art et d’affiner son style. Chabrier se lie également
aux peintres impressionnistes. En 1873, il dédie ainsi sa nouvelle création,
un Impromptu en ut majeur pour piano, à l’épouse d’Édouard
Manet.
La même année, il se marie à Alice-Marie Dejean. Le couple aura deux
enfants. En 1877 est jouée son Impromptu à la Société nationale
de musique sur l’initiative de Camille Saint-Saëns. Peu après, la
critique parisienne salue également la création de son Étoile
aux Bouffes-parisiens. L’œuvre est un succès et tient l’affiche à
quarante-huit reprises. Pour construire son succès, Emmanuel Chabrier
recourt à la création grâce à l’association original de notes.
Suivant le même exemple, le compositeur écrit en 1879 une brève opérette
intitulée Éducation manquée avant de se décider l’année
suivante à quitter son emploi au Ministère de l’Intérieur. Le 12
novembre 1880, le rond-de-cuir sollicite en effet sa mise à disposition.
Chabrier vit désormais dans l’amitié du tout-Paris musical. A son
domicile et en compagnie de son ami Camille Saint-Saëns, se multiplient
les concerts privés où l’artiste se laisse aller à la fantaisie. Il
fréquente également ses compatriotes de la Société des Auvergnats de
Paris qui se réunissent à la Soupe aux choux. Emmanuel Chabrier
divertie cette société par ses improvisations musicales. A cette époque,
Charles Lamoureux l’engage comme chef des chœurs et secrétaire de ses
Concerts. Ceci permet au musicien d’assurer l’ordinaire de sa famille,
récemment agrandie.
En 1881, Emmanuel Chabrier rédige un recueil de morceaux musicaux pour
piano intitulé Dix pièces pittoresques et créé à la Société
nationale. Un voyage effectué en Espagne l’année suivante révèle
ensuite au compositeur un univers de rythmique, celui des musiques
populaires, qui l’enthousiasme. A son retour, il compose Espana,
créée aux Nouveaux Concerts le 4 novembre 1883. C’est un succès
retentissant et l’ovation du public tourne au délire. Pendant quelques
semaines, le nom de Chabrier est sur toutes les bouches du public musical
de la capitale.
Le compositeur travaille à un opéra, Gwendoline. Achevée au
printemps 1885, celui-ci doit être monté à Bruxelles, Chabrier ne
trouvant pas preneur sur les scènes parisiennes. L’œuvre, aux accents
wagnériens, est montée le 10 avril et ne sera joué que bien plus tard
en France. Reprenant les ingrédients de ce qui a fait sa célébrité,
Chabrier compose alors un nouvel ouvrage lyrique, Le Roi malgré lui.
Celui-ci est créé en mai 1887 à l’Opéra-Comique. Cependant un
incendie qui ravage la scène met un terme aux représentations et étouffe
donc le succès de l’œuvre qui s’annonçait prometteur. L’année
suivante, Chabrier doit s’éloigner de la capitale et se consacrer à la
direction de l’orchestre de l’Association artistique d’Angers qui a
inscrit à son programme quelques-unes de ses productions. La Joyeuse
Marche et la Habanera seront donc données en province pour
l’occasion.
A Paris, le compositeur fait de nouveau parler de lui en faisant interpréter
quelques-unes de ses mélodies, parmi lesquelles l’Ode à la musique pour
solistes, chœur de femmes et orchestre. Emmanuel Chabrier vit pourtant
mal des succès que rencontrent sa musique lyrique. Il est ainsi contraint
de donner des leçons de piano ou de composition pour assurer ses fins de
mois. De plus, l’artiste commence alors à souffrir de malaises
chroniques. A partir de 1888, il s’attelle néanmoins à la rédaction
d’un nouvel opéra, Briséis, sur un médiocre livret de Catulle
Mendés et selon un programme initié par Richard Wagner. Celui-ci ne
correspond donc pas à son tempérament. En 1891 et malgré les difficultés,
Emmanuel Chabrier compose une étonnante page pour piano, la Bourrée
fantastique.
Le compositeur est maintenant atteint de fréquentes crises de paralysie
et d’accès de sénilité. L’insistance de ses amis conduisent enfin
l’Opéra de Paris à donner Gwendoline au mois de décembre 1893.
Assistant à la représentation, Chabrier ne reconnaît pas son œuvre et
pleure comme un enfant alors que la foule se lève pour l’ovationner. Il
décède le 13 septembre 1894.
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