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Paul CÉZANNE
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Paul CÉZANNE
(Aix-en-Provence, 19
janvier 1839 -
Aix-en-Provence,
23 octobre 1906)
Français.
Peintre.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1863,
expose au Salon des Refusés.
1874, La Maison du pendu.
1877, Les Baigneurs.
1882, admis au Salon.
1895, le marchand Vollard lui consacre sa galerie.
1906, Montagne Sainte Victoire.
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Paul Cézanne naît à Aix-en-Provence le 19 janvier 1839, au
sein du milieu aisé de la bourgeoisie locale. Il est le fils naturel de
Louis-Auguste Cézanne, un négociant en chapeaux de feutre. Le 4 juillet
1841, celui-ci épouse Anne-Elysabeth Aubert, la mère de ses enfants – une fille prénommée
Marie nait également au couple. Le 1er juin 1848, il fonde une banque en
s’associant avec un de ses amis. A partir de 1844, son fils fréquente l’école
primaire de la rue des Épineaux, avant d’entrer en 1850 au pensionnat
Saint-Joseph. Il y demeure deux années avant d’être admis en tant qu’interne
au collège Bourbon de la ville. Paul Cézanne y fait la connaissance d’Émile
Zola, avec lequel il se lie d’amitié. L’enfant a également du goût
pour les beaux-arts. Il s’inscrit en 1857 à l’école municipale de
dessin (actuel Musée Granet). Enfin, après un premier échec l’année
précédente, Paul Cézanne est lauréat du Baccalauréat, le 12 novembre
1858. Inscrit à la faculté de droit, il obtient un prix pour un
portrait, une œuvre peinte. En 1861 d’ailleurs, celui qui rêve de
faire profession d’artiste abandonne ses études et monte à Paris,
contre la volonté de son père.
Dans la capitale, il fait la rencontre de Camille Pissaro à l’Académie
Suisse. Désireux de se consacrer entièrement à la peinture, Paul
Cézanne ne parvient cependant pas à entrer à l'École des Beaux-Arts.
Découragé par cet échec, il est de retour en Provence, s’employant
auprès de la banque paternelle. Les pensées du jeune homme ne peuvent
cependant s’éloigner bien longtemps de Paris. Jusqu’en 1870, il
passera ainsi son temps entre sa ville natale et la capitale. Ayant
quitté l’entreprise familiale, Cézanne persévère dans sa passion.
Visiteur assidu du musée du Louvre, il en arpente les couloirs, copiant
quelques-unes des œuvres des grands maîtres exposées. Ainsi en est-il
de La Pendule noire, qui imite le style de Delacroix ou de Corot. Écarté
par le Jury de l’Académie, il expose au Salon des Refusés en 1863.
Paul Cézanne réalise également des compositions plus personnelles.
Pendant l’automne 1866, à Aix-en Provence, il peint une série de
portraits et de natures mortes. Ceux-ci sont faits d’une matière
épaisse étalée au couteau. D’autres œuvres sont aussi le reflet de
ses pensées tourmentées, comme L'Orgie ou La Tentation de
saint Antoine.
A l’Académie Suisse, où il fréquente d’autres artistes – les
futurs Impressionnistes -, Paul Cézanne fait la rencontre d’Hortense
Fiquet, une modèle, en 1869. Celle-ci devient sa compagne et lui donne un
fils, Paul, trois années plus tard. A cette époque, ils s’installent
à Pontoise, puis à Auvers-sur-Oise. L’artiste se lie alors au docteur
Gachet, qui devient un des grands collectionneurs de ses œuvres.
Celles-ci s’éclaircissent. Cézanne peint à présent en plein air,
parfois en compagnie de son ami Pissarro. La Maison du pendu date
de cette époque. Cette toile est montrée à la première exposition des
Impressionnistes, organisée chez le photographe Nadar, au 35, boulevard
des Capucines, du 15 avril au 15 mai 1874. L'œuvre, qui prend place aux
cotés de L’Impression soleil levant de Claude Monet, déplaît.
On lui reproche la faiblesse de sa composition, la grossièreté de cet
étalage de peinture. En 1877, Cézanne participe néanmoins à la seconde
exposition publique du groupe. Il choisit alors de présenter dix-sept
toiles, parmi lesquelles Les Baigneurs. Le sujet, plus choisit que
les créations de ses amis, comme les techniques picturales employées ou
le soucis de structurer l’espace, le distinguent une fois de plus de ses
amis.
Dès lors, Cézanne cherchera à concilier passé et présent, les
innovations qui bouleversent l’art de la peinture, comme les leçons des
grands maîtres qu’il vénère. Ce parcours atypique lui permet d’être
admis au Salon de 1882. Il y fait scandale. L’artiste voyage et
séjourne dans différents lieux dont les paysages l’inspirent, celui de
l'Estaque notamment, un petit village de pécheurs proche de Marseille, ou
ceux de Melun et de La Roche-Guyon. En 1886, Paul Cézanne se brouillent
définitivement avec Émile Zola, son ami d’enfance devenu écrivain.
Dans L'Œuvre en effet, le romancier dresse le portrait d’un
peintre solitaire, Claude Lantier, qui est acculé au suicide après avoir
échoué dans son appétit créatif. Cézanne s’identifie en effet à
Lantier et à son destin tragique. La même année, quelques mois après
son mariage avec Hortense Fiquet, le décès de son père, qui lui laisse
un confortable héritage, le met définitivement à l’abri des soucis
matériel.
Dans les deux décennies qui suivent, Paul Cézanne se voit honoré de
quelques expositions consacrées à son œuvre. Il participe ainsi aux
Expositions universelles de 1889 et de 1900 qui ont lieu à Paris. Dans la
capitale, le marchand Vollard lui consacre également sa galerie au mois
de novembre 1895. Mais c’est désormais en solitaire que le peintre
travaille. Il s’isole de plus en plus dans la campagne qui entoure
Aix-en-Provence, peignant notamment la montagne Sainte-Victoire. Cette
série révèle une conception nouvelle de la peinture. Cézanne cherche
en effet à rendre compte de la vision qu’il a de la nature, sa "
petite sensation ". Aussi peint-il en donnant de la profondeur au
paysage, mêlant les couleurs froides, qui s'enfoncent dans le lointain,
et chaudes, qui se rapprochent de l’observateur. Le peintre utilise
également les volumes, les formes pour représenter les différents
éléments qui le composent. Parfois, un admirateur vient lui rendre
visite à Aix-en-Provence, au 23 de la rue Boulegon où il réside depuis
1899.
Le 23 octobre 1906, Paul Cézanne s’éteint d’une congestion
pulmonaire. Quelques temps plus tard, Pablo Picasso donnait naissance à
la révolution cubiste, suivant la voie que ce dernier avait tracé.
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