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Louis Eugène CAVAIGNAC 

(Paris, 15 octobre 1802 - Ourne, 28 octobre 1857)


Français.

Militaire et homme politique.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1828, a
vec le grade de capitaine, se distingue en 1828 pendant la campagne de Morée, en Grèce.
1832,
en Algérie, se voit confier, la garnison très exposée du Méchouar, la citadelle de Tlemcen.
1848,
nommé gouverneur général de l'Algérie et Général de division.
         ministre de la Guerre.
         organise la répression lors des " Journées de juin ".
       nommé président du Conseil des Ministres par l'Assemblée constituante. 
         candidat à l'élection présidentielle.
1852, élu député de Paris au Corps législatif.



 






Louis-Eugène Cavaignac naît le 15 octobre 1802 à Paris. Il est le second fils de Jean-Baptiste Cavaignac, député montagnard de la Convention, banni sous la Restauration car régicide, mort en exil à Bruxelles en 1829. Louis-Eugène effectue ses premières études au Collège Sainte-Barbe, avant d’entrer, après avoir suivi des cours de Mathématiques spéciales, à l’École polytechnique, le 1er octobre 1820. Il en sort lauréat deux années plus tard avec le grade de sous-lieutenant et est admis à l’École d’application d’artillerie à Metz. En 1824, Cavaignac est affecté au 2nd régiment du Génie à Metz et est nommé deux années plus tard Lieutenant. Avec le grade de capitaine, l’officier se distingue en 1828 pendant la campagne de Morée, en Grèce.

De retour en France,
Louis-Eugène Cavaignac, en station à Arras, affiche son républicanisme pendant les Trois Glorieuses. Avec l’avènement de la Monarchie de Juillet, il est placé quelque temps en disponibilité. Son frère aîné, Godefroy Cavaignac, journaliste au National, devient lui un des leaders du parti républicain, ce qui ajoute à la disgrâce de l’officier. Rappelé en 1832, Cavaignac est affecté en Algérie, un moyen commode pour les autorités d’éloigner un officier indésirable. Envoyé à Oran, le capitaine Cavaignac se voit confier par le général Clauzel, gouverneur général, la garnison très exposée du Méchouar, la citadelle de Tlemcen, après la prise de la ville le 13 janvier 1836. Relevé trois années plus tard, l’officier est nommé chef de bataillon. Ayant obtenu un congé, Cavaignac est en France quand l’émir Abd el-Kader déclare le second Djihad et rompt avec la trêve prononcée en 1837 par le traité de la Tafna.

L’officier est désigné pour commander le 2nd bataillon de Zéphirs, à Cherchell. A ce poste, ses faits d’armes le distinguent de nouveau. Nommé Lieutenant-colonel des Zouaves, puis Colonel, il est ensuite chargé en 1843 d’établir un poste à Ess-Nam. Promu Maréchal de camp, à l’initiative du duc d’Aumale, puis Général de brigade, Louis-Eugène Cavaignac est placé à la tête de la subdivision de Tlemcen, avant d’être nommé gouverneur de la province d’Oran. Après les événements de février et la proclamation de la Seconde République, le gouvernement provisoire, dès le 25 février 1848, le nomme gouverneur général de l'Algérie et Général de division. Élu représentant du peuple dans la Seine et dans le Lot, berceau de sa famille, il est à Paris, le 17 mai 1848, deux jours après les émeutes dans la capitale et l’invasion de l’Assemblée par Auguste Blanqui et de ses partisans.



La Commission du pouvoir exécutif, élue le 10 mai précédent par l’Assemblée constituante afin de prendre le relais du Gouvernement provisoire à la tête de l’État, le nomme ministre de la Guerre, en remplacement de François Arago qui avait assuré l’intérim à ce poste clé depuis le mois de mars précédent. Un mois plus tard, le 21 juin 1848, les députés décident de la fermeture des Ateliers nationaux. Cependant, ceux-ci comptent plus de 100.000 inscrits, ce qui fait autant de mécontents. L'Est de Paris se couvre de barricades et le général Cavaignac investi du commandement des forces armées, le 23 juin. Après avoir regroupé toutes les troupes militaires, la Garde nationale, il engage le lendemain la lutte avec les insurgés dans les rues de la capitale. Plus tard, au mois de novembre 1848, l’officier devra justifier de ce choix de l’attente devant une Commission d’enquête parlementaire. On l’accusera alors d’avoir laisser la situation se détériorer afin de se voir confier de pouvoirs quasi-dictatoriaux. Si toutes les barricades sont reprises le 26 au matin, après plusieurs journées de combats, ces " Journées de juin " font plusieurs milliers de victimes à Paris.

Le 28 juin, alors que Paris est pacifié, le général Cavaignac, qui «  a bien mérité de la Patrie », est nommé président du Conseil des Ministres par l'Assemblée constituante. Devenu chef du pouvoir exécutif, il forme un nouveau ministère. Celui-ci a en charge le gouvernement de la France dans les mois qui suivent, pendant lesquels est discuté par les députés le texte de la Constitution de la Seconde République. Celui-ci, enfin promulgué le 4 novembre 1848, est novateur puisque, sur le modèle des institutions américaines, le pouvoir exécutif doit être prochainement confié à un Président élu au suffrage universel. A côté du général Cavaignac et d'Alphonse de Lamartine, à l'origine au mois de février précédant de la proclamation de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de l'Empereur, se déclare candidat. S'il espère tirer profit du nom et de la légende qui entoure son oncle, celui-ci bénéficie également du soutien des conservateurs du parti de l’Ordre. Le programme du candidat se veut rassembleur. Il s'adresse à tous les Français, aux ouvriers comme aux propriétaires. Le 10 décembre suivant, avec 5.534.000 voix soit 74.2 % des suffrages, Louis-Napoléon Bonaparte distance très largement son principal rival, et est ainsi élu triomphalement.

Réélu quant à lui à l'Assemblée législative, le 13 mai 1849, Louis-Eugène Cavaignac est arrêté au moment du coup d'État du 2 décembre à son domicile, rue du Helder. Placé en détention à la prison parisienne de Mazas, il est emprisonné jusqu’au 29 du même mois au fort de Ham. Mis en retraite à sa demande, l’officier poursuit une carrière politique sous le Second Empire. Le 29 février 1852, puis le 22 juin 1857, il est élu député de Paris au Corps législatif. Cependant, comme nombre d’élus républicains, son refus de prêter serment de fidélité à l’Empire le fait considérer comme démissionnaire. Dès lors, il vit retirer en province, en compagnie de son épouse, Melle Ollier, fille d’un financier, avec laquelle l’illustre officier s’est marié en 1852. Le couple aura un enfant, un garçon - futur ministre de la Guerre du cabinet Brisson en 1898 - prénommé Jacques Marie Eugène, qui naît l’année suivante.



Louis-Eugène Cavaignac décède le 28 octobre 1857 à Ourne, dans la Sarthe.