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Augustin-Louis CAUCHY
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Augustin-Louis
CAUCHY
(Paris,
21 août 1789 - Sceaux,
23 mai 1857)
Français.
Mathématicien.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1802,
entre à l’École Centrale du
Panthéon.
1807, intègre l’École des Ponts et Chaussées.
1814, publie un mémoire sur les
intégrales définies.
1815, professeur d'analyse à l'École Polytechnique.
1816, élu à l'Académie des Sciences.
1829, Leçons sur le Calcul Différentiel.
1834, devient le précepteur du comte de Chambord.
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Augustin-Louis
Cauchy naît le 21 août 1789 à Paris. Peu après les événements de
juillet, son père, premier commis du Lieutenant de Police de Paris, se
sentant menacé par la vindicte populaire, choisit de s’éloigner de la
capitale. Il s’installe avec sa famille non loin de là, à Arcueil. Son
fils Augustin y passera son enfance. De santé fragile, il est élevé par
sa mère dans les préceptes de la religion, tandis que son père se
charge de lui enseigner les humanités. L’élève est brillant. De
retour à Paris en 1800, alors que la Révolution s’est stabilisé avec
le Consulat de Bonaparte, il entre en 1802 à l’École Centrale du
Panthéon afin d’étudier les langues classiques. Augustin-Louis Cauchy
se fait également remarquer par les plus grands savants de l’époque,
le Marquis de Laplace et Joseph Lagrange, deux mathématiciens. Fort de
leur appui, il est admis à la déjà prestigieuse École Polytechnique en
1805.
Diplômé de l’institution
en 1807, Cauchy intègre l’École des Ponts et Chaussées, devenu un des
grands corps de l’État sous l’Empire. En 1810, il est nommé aspirant
ingénieur et, à ce titre, le novice participe à l’aménagement du
port militaire de Cherbourg. Car Napoléon projette toujours d’envahir
la perfide Albion. Augustin-Louis Cauchy y passera trois années, une
période féconde où il commence ses recherches mathématiques. L’ingénieur
publie d’ailleurs quelques articles dans les revues scientifiques, à
propos notamment des groupes de substitutions (appelés de nos jours
permutations). Ses travaux concernant les polyèdres aboutissent
également. En 1811, il parvient ainsi à démontrer que les angles d'un
polyèdre convexe sont déterminés par ses faces. Cependant, le cumul de
la charge d'ingénieur et des longues veillées de ce travail dans la plus
haute abstraction le fatigue. Cauchy connaît un état dépressif qui dure
et le pousse à retourner vivre au mois de septembre 1812 auprès de ses
parents dans la capitale.
A Paris, il se
met en quête d’une situation qui lui permettrait de se consacrer
entièrement à la recherche en mathématique pure. Les relations de son
père se révèle cependant inefficaces. Cauchy se voit devancé par
d'autres pour plusieurs postes, avant d'être élu, en 1814, à la
Société philomathique, l’antichambre de l'Institut. La même année,
le jeune savant publie un mémoire remarqué sur les intégrales
définies. Celui-ci, qui devient la base de la théorie des fonctions
complexes, obtient le prix de l’Académie. Avec la chute de l'Empire,
Augustin-Louis Cauchy, royaliste et dévot, voit nombre de ses protecteurs
accéder au pouvoir. Dès 1815, leur entreprise permet sa nomination comme
professeur d'analyse à l'École Polytechnique. Entre-temps, le
mathématicien prolixe vient d'achever un brillant mémoire dans lequel il
démontre un célèbre théorème de Fermat sur les nombres polygonaux.
Ceci fera beaucoup pour sa notoriété, et en 1816, il accède à
l'Académie des Sciences, en remplacement de Gaspard Monge touché par
l'épuration. Cauchy accède ainsi aux honneurs ; il
est âgé de vingt-six ans.
En 1818, le
savant épouse Aloïse de Bure, une jeune fille issue d’une famille de
célèbres libraires parisiens. Le couple aura deux filles. A l'École
Polytechnique, son enseignement, aussi brillant qu’il soit, ne fait pas
l’unanimité, loin s’en faut dans ce bastion de l’opposition à la
Restauration. Cauchy s’est aliéné la plupart de ses pairs en acceptant
d’entrer sous la Coupole. Le cours d'analyse qu’il professe est
décrié, tant par ses élèves que par ses collègues. Cependant, après
sa publication entre 1821 et 1823, celui-ci deviendra la référence dans
le domaine de la méthode analytique jusqu’à la fin du siècle. Car les
raisonnements d’Augustin-Louis Cauchy - sur les fonctions d'une variable
complexe ou la théorie des groupes finis notamment - se construisent avec
la rigueur, et plus seulement l'intuition. En 1826, il publie un nouveau
mémoire, Sur un nouveau genre de calcul analogue au calcul
infinitésimal, suivi en 1829 par des Leçons sur le Calcul
Différentiel. A cette époque, Cauchy fait la rencontre d’Évariste
Galois, qui lui envoie son mémoire sur la théorie des équations. le
savant n’y prête que peu d’attention. D’ailleurs le professeur,
bigot et supérieur, n’est pas toujours d’un contact aisé pour ses
étudiants.
Ceux-ci participent activement à la
révolution de Juillet qui pousse à l’exil le roi Charles X. Ayant
toujours affirmé son opposition au courant libéral, Augustin-Louis
Cauchy refuse de prêter le serment au nouveau souverain Louis-Philippe d’Orléans,
imposé au membres de l’Académie. Il choisit même de s’exiler dans
la Suisse voisine au mois de septembre 1830. Ayant gagné l’Italie l’année
suivante, le savant français accepte la proposition du roi du Piémont et
enseigne quelques temps à l’Université de Turin. Peu après, le
monarque déchu, en exil près de Prague, lui demande de venir le
rejoindre au Hradschin, le château des rois de Bohème où il demeure
avec sa cour. Charles X souhaite en effet lui confier l’éducation de
son petit-fils. En 1834, le mathématicien devient le précepteur du comte
de Chambord, l'héritier du trône. Sa famille le rejoint alors. Quatre années plus
tard cependant, les Cauchy sont de retour en France. Le mathématicien
doit en effet se rendre au chevet de sa mère mourante. Élu au Bureau des
longitudes, Cauchy refuse de nouveau de prêter serment
d'allégeance au roi des Français. Il ne touche donc aucun revenu de ses
nouvelles fonctions. Ce n’est qu’en 1848, avec les événements de
Février et l’avènement de la Seconde République, que le savant peut
reprendre ses cours, à la Sorbonne désormais.
Augustin-Louis Cauchy décède dans
la nuit du 22 au 23 mai 1857 à Sceaux, des suites d'un état de fatigue
généralisé.
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