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Gustave CAILLEBOTTE
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Gustave CAILLEBOTTE
(Paris, 19 août 1848 - Gennevilliers,
21 février 1894)
Français.
Peintre.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1873,
admis à l’École des Beaux-Arts.
1874, se met à collectionner les œuvres d'art.
1876, participe à la seconde
exposition des impressionnistes.
1896, legs Caillebotte à l'Etat.
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Gustave Caillebotte naît à
Paris le 19 août 1848. Ses parents appartiennent à la haute bourgeoisie
parisienne et l'enfant entre, en 1857, au lycée Louis-le-Grand. Il se
montre brillant en littérature, obtenant de nombreux prix, et choisit
ainsi de faire des études de droit. Après avoir obtenu son baccalauréat
en droit au mois avril 1869, il est mobilisé l'année suivante au commencement du conflit franco-prussien. Caillebotte participe ainsi à la
défense de Paris dans la Garde mobile de la Seine. Atteint par la chute
du Second Empire et la déchéance de Napoléon III
qui avait son assentiment, il décide de se consacrer à la peinture.
Caillebotte souhaite préparer le concours de l’École des Beaux-Arts et
entre bientôt dans l’atelier de Léon Bonnat. Ce portraitiste réputé
lui enseigne son art et stimule chez l'artiste en herbe une vocation de mécène.
Dans l'atelier de son professeur, celui-ci rencontre Edgar Degas qui
l’introduit bientôt dans le groupe des impressionnistes. En 1872,
Caillebotte entreprend un voyage en Italie en compagnie de son père. Il
peint alors sa première toile qui représente une route de Naples. A son
retour, Caillebotte poursuit son apprentissage en représentant des
paysages à Yerres, où sa famille possède une résidence.
Le 18 mars 1873, Caillebotte est enfin admis à l’École des Beaux-Arts.
Il fréquente peu cependant l'institution, négligeant également la première
exposition organisée par les impressionnistes du 15 avril au 15 mai 1874,
soit quinze jours avant le Salon officiel. C’est alors que la mort de
son père, survenue quelques mois plus tard le 25 décembre suivant, le
laisse définitivement à l’abri du besoin. La fortune léguée par
celui-ci et que se partagent l’artiste et son frère est en effet considérable.
Caillebotte se met alors à collectionner les œuvres d’art. A cette époque,
il commence ainsi à fréquenter les ventes aux enchères, faisant
l’acquisition des toiles de ses amis Berthe Morisot, Claude Monet,
Auguste Renoir ou Alfred Sisley.
Parallèlement à cette nouvelle activité de mécène, Caillebotte
continue à peindre. Il participe en 1876 à la seconde exposition des
impressionnistes où huit de ses œuvres sont présentées. Certaines
d’entre elles attirent l’attention du public présent. Caillebotte est
ainsi un des artistes les moins injuriés de l’exposition !
Pourtant, le 1er mai, le jury rejette Les Raboteurs de parquet.
On reproche au peintre son réalisme parfois vulgaire ainsi qu’une
" affectation d’originalité ". Son œuvre révèle
également un goût trop prononcé pour les perspectives insolites.
L’année suivante, Caillebotte est tout de même admis dans la Société
des artistes, créée en 1873 à l’initiative de Camille Pissarro et en
marge des institutions. Il participe également à la troisième
manifestation organisée par les impressionnistes. Le peintre présente
six toiles à cette occasion, des études en plein air, dont Rue de
Paris, Temps de pluie ainsi que Le Pont de l’Europe.
Certaines de ses réalisations sont ensuite vendues la même année à
l’Hôtel Drouot. C’est le début de la reconnaissance pour Caillebotte
qui continue d’exposer aux côtés de ces artistes novateurs. Il y
renonce cependant en 1881 à la suite de différents avec Edgar Degas
avant de se trouver de nouveau à leurs côtés en 1888. La critique est
alors sévère à son encontre : Caillebotte est qualifié d’" impressionniste
fatigué et retardataire ". Il cessera désormais
d’exposer, continuant tout de même à peindre dans l’intimité de son
atelier.
Installé au Petit-Gennevilliers depuis 1880, le peintre devient
conseiller municipal, le 20 mai 1888. Il s’occupe à l’organisation
des fêtes publiques, de l’enseignement et des commissions
d’initiative. L’élu puise fréquemment dans sa cassette personnelle
pour faire réaliser des travaux et est ainsi, par son activité, vite
reconnu comme une personnalité marquante. Nommé vice-président du
Cercle de voile de la ville de Paris en 1880, Caillebotte se distrait également
en prenant part à des régates de voiliers sur la Seine. Le peintre
dessine d’ailleurs lui-même les plans de ses bateaux.
C’est au Petit-Gennevilliers que Caillebotte accueille ses amis, Renoir
notamment dont il se sent très proche. Il essaie à cette époque de
maintenir les liens qui unissaient les impressionnistes au moment où
ceux-ci avaient à s’affirmer en marge de l’art officiel. Cependant le
groupe s’est maintenant dispersé. Aussi Caillebotte tente de réunir régulièrement
ses amis artistes au café Riche, l’un des hauts lieux de la gastronomie
parisienne. Ces rencontres prennent bientôt fin avec la disparition du mécène.
A la suite d’un coup de froid attrapé dans son jardin, Caillebotte décède
d’une congestion cérébrale, le 21 février 1894. Il est enterré peu
de temps après au cimetière du Père-Lachaise.
L’artiste avait choisi de léguer l’ensemble de sa collection
personnelle à l’État français, exigeant que celle-ci soit exposée au
Luxembourg. Cependant le musée manque de place pour accueillir les
soixante-sept toiles. Les conservateurs estiment d’ailleurs que leur
entrée conférerait aux impressionnistes une place trop importante au
sein du mouvement de l’art contemporain. Les autorités refusent donc
sous la pression de l’opinion et malgré l'action d'Auguste Renoir, désigné
comme exécuteur testamentaire par le défunt, vingt-neuf tableaux, parmi
lesquels onze Camille Pissarro ainsi que les Baigneuses de Paul Cézanne.
Entrent au Luxembourg Le Balcon d’Édouard Manet, Le Bal du
moulin de la Galette et La Balançoire de Renoir, La Gare
Saint-Lazare et Les Régates d’Argenteuil de Claude Monet, Les
Toits rouges de Camille Pissarro et L’Estaque de Paul Cézanne.
L’Académie des Beaux-Arts proteste alors officiellement contre cet événement
qui constitue d’après elle, une " offense à la
dignité de notre École ".
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