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René CAILLIÉ
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René CAILLIÉ
(Mauzé, 19 novembre 1799 -
Saint-Symphorien-du-Bois, 17 mai 1838)
Français.
Explorateur.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1816, premier voyage au Sénégal.
1818, second voyage au Sénégal.
1828, à Tombouctou. 1830, Journal d’un voyage à
Tombouctou et dans l’intérieur de l’Afrique.
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René Caillié est né
le 19 novembre 1799 à Mauzé, dans le département des Deux-Sèvres. Sa mère décède, son
père auparavant a été envoyé au bagne
alors qu’il n’est qu’un enfant. Il est alors recueilli et élevé
par un oncle, modeste boulanger de village. Après quelques études à l’école du village, il est mis
en apprentissage chez un cordonnier du voisinage. Ses lectures - le Robinson
Crusoé de Defoe que lui prête l'instituteur - lui permettent cependant
de s’ouvrir les horizons et de rêver à des terres plus lointaines. La
fin de l'Empire lui offre bientôt une opportunité. Il apprend ainsi que
quatre navires en partance de La Rochelle vont rejoindre le Sénégal et
Saint-Louis pour reprendre possession au nom de la France et à
l'initiative du gouvernement de Louis XVIII des comptoirs rétrocédés
par l'Angleterre à l'issue du traité de Paris.
A seize ans, le 27 avril 1816, René Caillié décide de
s’embarquer pour l’Afrique. Il obtient l’accord de son tuteur et
gagne le Sénégal après s’être embarqué à Rochefort sur la gabare Loire.
Peu après son arrivée, le jeune homme apprend que le major Gray a pour
projet de traverser le massif du Fouta-Djalon dans l’intérieur des
terres. Désireux de le rejoindre en Gambie, il entame le trajet à pied
en suivant le littoral. Mais René Caillié doit bientôt renoncer après
avoir atteint le village de Dakar. Il est
épuisé, ses pieds sont en sang et le martyrisent. Il regagne Gorée où
un compatriote lui offre le passage jusqu’en Guadeloupe. Il accepte et
passe ainsi six mois aux Antilles avant de regagner Bordeaux et la métropole.
De retour au Sénégal en 1818, il se met enfin aux service du major Gray.
Deux années d’errance l’attendent avant que les projets de
l’explorateur finalement ne tournent court.
A Saint-Louis, René Caillié
souffre d’une fièvre tenace. Il lui faut six mois de séjour à
l'hôpital pour se rétablir. Celle-ci le contraint à regagner la France,
non sans s'être employé pour cela comme cuisinier à bord du navire lui
offrant le voyage de retour. A Bordeaux, un négociant le prend à son
service en tant qu'aide-comptable. Quatre années durant, René Caillié
classe des récépissés et des factures. Ses déboires passés n’ont
cependant pas pour autant atteint ses désirs d’aventures. L'explorateur est
de nouveau au Sénégal en 1824.
Il tente d’intéresser le gouverneur français à une
exploration de l’intérieur des terres, le but du voyage étant
d’atteindre la cité mythique de Tombouctou. Caillié prétendant voyager
déguisé en indigène, le baron Roger lui conseille alors de se rendre
chez les Maures Braknas afin de s’initier à l’Afrique. Le séjour
dure deux années complètes, d’août 1824 à mai 1826, où il est sous
la protection du chef Maure Arnet Dou à Podor. Là, il se familiarise avec la langue arabe et la culture musulmane. A son
retour, le gouverneur oppose à ses désirs à nouveau formulés un refus
catégorique. René Caillié décide alors de s’expatrier vers la Gambie
afin de tenter de se concilier les bonnes grâces des autorités
anglaises. Nouveau refus. L’expédition sera donc montée à partir de
ses propres économies réunies grâce à ses activités commerciales dans
la région.
Parti de Kakoudy, René Caillié quitte enfin le littoral le 19 avril 1827.
Il voyage en compagnie d’un petit groupe de Mandingues. L'explorateur se
fait passer pour un Égyptien emmené par des soldats de Bonaparte et désireux
de retrouver les siens. Le 25 avril, les premiers contreforts du
Fouta-Djalon sont en vue. Cependant cette région est en ébullition. Deux
branches rivales du peuple Peul sont en guerre. Le petit groupe atteint néanmoins
sans encombre les rives du Bafing puis celles du Tinkisso, deux affluents
du fleuve Niger. L’explorateur se sépare alors de ses compagnons de
route. Avec l’aide d’un guide, il atteint Kankan, la ville des Dialonkés,
le 17 juin. Il reprend la route le 16 juillet et gagne Timé en pays
bambara (dans le nord-ouest de l’actuelle Côte d’Ivoire) le 13 juin.
Des accès de fièvre et bientôt le scorbut terrassent alors René Caillié
.
Quelques mois de repos dans la cité sont nécessaires à son rétablissement.
Le 9 janvier, il reprend enfin sa marche. Celle-ci s’effectue cette
fois-ci en compagnie d’une caravane composée d’une centaine de
marchands. Il parvient en leur compagnie à Djenné, après avoir traversé
le Niger sur une pirogue, à la mi-mars. Le chef de la ville lui accorde
sa protection et bientôt, le 23 mars, c’est le grand départ vers
Tombouctou. Après un voyage d’un mois en barque sur le fleuve,
l’explorateur français est en vue de Tombouctou, le 20 avril 1828.
René Caillié est déçu par la vision que lui procure la ville marchande.
Celle-ci décline sous la tutelle des Peuls et la menace des Touaregs,
ceux-ci contrôlant son ravitaillement par le fleuve Niger. Après
quelques semaines d’observation, il décide de s’en retourner vers le
littoral méditerranéen en traversant le Sahara. Après avoir fait
l’acquisition d’un chameau avec les quelques piastres qui lui restent,
il se joint le 4 mai à une caravane. Au terme d’une marche harassante
de 1.200 kilomètres à travers le désert agrémentée par les brimades
et autres vexations de ses compagnons de route, il est enfin à Fez le 12
août, puis à Tanger, le 7 septembre. Soigné au consulat, René Caillié
rejoint la France grâce à l'aide du Consul Delaporte. A Paris, la Société de Géographie fait un triomphe
à celui qui a vu Tombouctou et lui offre un prix de 10.000 francs.
L’explorateur en fait la description dans le Journal d’un voyage à
Tombouctou et dans l’intérieur de l’Afrique, publié en 1830.
Atteint de la tuberculose, René Caillié est décédé le 17 mai 1838 au domaine
de l'Abadaire sur la commune de Saint-Symphorien-du-Bois (actuelle La
Gripperie-Saint-Symphorien), en Charente-Maritime.
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