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Léon BRIOT 

(Saint-Hippolyte, 9 février 1827 - Paris, 9 février 1877)


Français.

Militaire
.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1843, admis au concours d’entrée à l'École navale.
1845, ppromu Aspirant de 1ère classe.
1852, à Tahiti, dirige les affaires indigènes, le « Bureau indigène ».
1855, promu au grade de lieutenant de vaisseau.
1859, affecté à l'état-major du yacht impérial l'Aigle.
1864, nommé capitaine de frégate.

1866, nommé commandant en second à bord de la Magnanime, frégate de 1er rang.
1867, dans l'escadre qui rapatrie en France les troupes militaires de l'expédition du Mexique.
1870,
à Civita-Vecchia, à bord de L’Orénoque
1874, obtient sa nomination au grade de capitaine de vaisseau.
1876,
il est nommé au commandement de la station de Terre-Neuve.  

 

 






Pierre-Hippolyte-Léon Briot naît le 12 août 1827, à Saint-Hippolyte, dans le département du Doubs. Installés depuis le XVIIème siècle dans la commune, au pied de la montagne jurassienne, à la confluence du fleuve et de son affluent le Dessoubre, les Briot sont tanneurs de père en fils. Devenus sujets du roi de France, ces notables locaux voient l’un des leurs accéder à la députation, aux Cinq-Cents, sous le Directoire. Vingt années plus tard, alors qu’un Bourbon est de nouveau sur le trône de France, le père de Léon, très considéré dans le pays, est nommé adjoint de la municipalité de Saint-Hippolyte. Il occupera ensuite les fonctions de maire sous la monarchie de Juillet, de 1830 à 1838.

Léon Briot est le cadet d’une nombreuse famille. L’aîné, Charles, est né en 1817, suivi, l’année suivante par Constant, puis Auguste en 1820, et enfin Marie-Louise, dite Lise, en 1822, à qui Léon restera toujours très attaché. Constant et Auguste font prospérer l’entreprise familiale, qui emploie une main-d’œuvre abondante à Saint-Hippolyte, aux côtés de leur père. Charles a lui choisi une carrière atypique chez les Briot. Blessé au bras à l’âge de seize ans, il enseigne les mathématiques à l’Ecole navale, puis au Lycée d’Orléans, avant d’être nommé à la Faculté des Sciences. Une brillante carrière scientifique et parisienne.

Après quelques études effectuées non loin de Saint-Hippolyte, c’est auprès de lui que Léon poursuit son apprentissage intellectuel, à partir de 1841. A Orléans, sous l’influence de son frère aîné, l’adolescent prépare le concours d’entrée à l'École navale. L’épreuve est ardue, notamment en mathématiques, mais il a « l’esprit vif et éveillé » et « jouit d’une santé florissante ». C’est du moins l’avis de l’enseignant. Léon Briot fait donc un candidat idéal pour la Royale. Admis au mois d’octobre 1843, au cinquante-quatrième rang sur quatre-vingt dix, Léon Briot est à Brest un mois plus tard. A bord du Borda, le navire-école, un ancien vaisseau de 1er rang à trois ponts, commence pour le franc-comtois cette existence si particulière des élèves-officiers.

Il lui faut en effet faire l’apprentissage de la vie en collectivité, dans le cadre contraignant du règlement de l’Ecole. Ajoutons que les anciens ne sont pas toujours tendres avec les jeunes recrues… La sélection y est drastique et les examens fréquents. La marine exige en effet une haute qualification pour ses cadres. La camaraderie, l’émulation à l’intérieur de sa promotion aident le jeune homme qui réussit brillamment sa première année. Le 1er novembre 1844, Léon Briot est promu élève-aspirant de 2ème classe. C’est alors que son père, pourtant éloigné du besoin, doit solliciter une demande de bourse afin de financer la fin des études de son fils cadet. Le trousseau de l’élève ne lui avait-il pas déjà coûté six-cent francs l’année précédente ? Une fortune à l’époque. Bien lui en pris, ce dernier se trouve bientôt classé deuxième de sa promotion



Promu Aspirant de 1ère classe le 1er août 1845, Léon Briot est affecté le 3 octobre suivant sur la Loire, commandée par le lieutenant de vaisseau Barbet. A bord de cette corvette, il débute dans la navigation active et effectue sa première traversée de l’Océan Atlantique. A son arrivée aux Antilles, l’élève-aspirant rejoint l’équipage de la Baucis, en station dans ces îles. Sur cette goélette, commandée par le lieutenant de vaisseau Bizien, il occupe les fonctions de second et est chargé en particulier des montres. Une tâche importante et de confiance sur un navire à voile. Dans les semaines qui suivent, lors d’un voyage à Cayenne, en Guyane, Léon Briot perfectionne son éducation maritime. Il collecte également nombre de souvenirs, de visages et de paysages, de quoi faire rêver sa sœur Lise, déjà avide de ces visions exotiques. Leur correspondance qui commence se poursuivra trois décennies durant. De retour à Brest au printemps 1847, Léon Briot est promu élève de 1ère classe, avant d’être affecté sur la Reine blanche, le 17 octobre suivant. En compagnie d'une trentaine d'Aspirants, il est donc de nouveau envoyé à la mer, sur le seul bâtiment qui est alors prêt pour une navigation lointaine. Dirigée par le commandant Page, la frégate de 2ème rang appareille depuis Cherbourg, son port d’attache. Le jeune officier effectue son second voyage à destination de l’île Bourbon (La Réunion), où son supérieur, Capitaine de vaisseau, vient d’être promu Commandant de la division navale. Après une escale à Santa-Cruz (l’actuel Tenerife), la Reine blanche gagne Rio de Janeiro. Ebloui par la beauté de l’immense baie, Léon Briot inscrit l’événement en sa mémoire. Une fois arrivé à bon port, seul un court voyage à Bombay, au mois de septembre 1848, le distraira de la monotonie du séjour à terre, jusqu’à son retour en France, au mois d’octobre 1851. Promu Enseigne de vaisseau entre temps, Léon a pu observer pendant ces quatre années cette société en pleine mutation, au moment où l’abolition de l’esclavage, décidée par la Seconde République, est proclamée par le Commissaire du gouvernement, Sarda Garriga.

« M. Briot sera sans aucun doute un excellent officier », tel est le jugement prononcé par son supérieur le capitaine de vaisseau Page. S’il demeure attaché à sa famille, Briot, qui songe à faire carrière, est également avide de présence en mer. L’évolution du métier d’officier de marine lui permet de satisfaire ce désir. Avec la multiplication des théâtres d’opération, les besoins de l’armée de terre en transports de troupes, il navigue beaucoup. Léon Briot accepte avec empressement la proposition du commandant Page, nommé, en 1851, gouverneur de Tahiti et commandant de la division navale de l'Océanie. Il sera son aide de camp. A ses côtés, au moment où la France se substitue par sa présence dans ces îles lointaines à l’Angleterre, l’enseigne de vaisseau, qui à bord fait fonction d’officier en second, est occupé pendant trois années à des tâches délicates. En effet, malgré son jeune âge, quelques mois après son arrivée à Tahiti, le commandant Page lui confie la direction des affaires indigènes, le « Bureau indigène », ainsi que le commandement de la milice tahitienne. A ce titre, l’officier français se voit honoré du titre de « Capitaine des Gardes de Sa Majesté ». Il devient ainsi le commandant de la garde d’honneur de la reine Pomaré IV, celle-là même qui, en 1842, avait décidé de placer Tahiti sous le protectorat français. Briot se découvre également un talent caché, une aptitude particulière pour l’apprentissage des langues étrangères. Il acquiert assez vite une connaissance de la langue tahitienne, qui lui permet notamment de s’occuper de la publication d’un journal local bilingue, français et tahitien. Te Vea No Tahiti (Le Messager de Tahiti) se fera le rapporteur de l’effort législatif et administratif des autorités. Ces contacts au sein de la population tahitienne de Papeete lui permettent aussi de s’attacher au développement des chantiers maritimes de Faré-Uté, sur l’initiative du commandant Page. Celui-ci ambitionnait ainsi d’augmenter le trafic du port et de développer l’économie de l’île.

De retour en France, Léon Briot est promu au grade de lieutenant de vaisseau, le 7 juin 1855. Des éloges émanant de son supérieur hiérarchique, le bilan d’une action efficace menée à Tahiti, dressent le portrait d’un jeune officier dynamique à l’Amirauté. A l’époque, celle-ci est tout entière occupée à répondre au défi technique qu’impose le conflit en Crimée. En Europe en effet, la France est depuis le mois de mars 1854 en guerre aux côtés des Britanniques contre la Russie. Ainsi la qualité de la logistique pourrait s’avérer décisive, le succès de l’entreprise dépendant de la capacité à amener des troupes jusqu’au théâtre lointain des opérations. Léon Briot ambitionne ainsi d’être affecté, à destination de la Mer noire, sur une de ces nouvelles frégates en acier et à vapeur, les fameuses « batteries flottantes » de l’ingénieur Dupuy de Lôme, qui vont bientôt révolutionner la tactique navale et donner naissance à la guerre navale moderne. Alors qu’en Crimée s’ouvre l’ère du cuirassé, c’est à bord de l’Alcibiade, un brick de 1er rang commandé par M. Marye de Marigny, qu’est affecté le jeune lieutenant de vaisseau. A la déception s’ajoute la lassitude, celle qui naît de l’éloignement des siens. Le voici de nouveau sollicité comme officier en second pour une campagne en Océanie. Celle-ci dure deux années, au cours desquelles Léon Briot aborde à Tenerife, à Rio de Janeiro, puis à Honolulu, aux îles Sandwich (Hawaii), à Lima, et enfin à San Francisco, où la Ruée vers l’or bat son plein. Les honneurs l’attendent cependant à son retour à Brest. Le 30 décembre 1858, Léon Briot est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Son commandant, fort satisfait de son second, le désigne également au choix du capitaine de vaisseau Dupouy pour faire partie de l'état-major du yacht impérial l'Aigle.



La corvette à vapeur, qui vient d’être lancée le 23 décembre 1859, doit être le fleuron de la flotte de guerre française, le pendant du Victoria-and-Albert, le yacht de la reine Victoria. A bord du navire, l’officier côtoie la famille impériale, qu’il conduit de Toulon à Valence puis à Alger pendant l’été 1860. Nommé Contre-amiral, M. Dupouy fait ensuite affecter au printemps suivant à son lieutenant de vaisseau la Guêpe, une canonnière qui venait d'être adjointe à l'Aigle et à la Reine-Hortense pour former, sous le commandement de cet officier général, la division des yachts impériaux. Quelques mois plus tard, le 27 janvier 1864, Léon Briot, dont l’avancement s’accélère, est nommé capitaine de frégate. Dans ce nouveau grade, il est affecté à bord de L’Impétueuse pour son sixième voyage. Ayant à présent l’expérience des nouveaux bâtiments, l’officier est le second du commandant de Marye de Marigny à bord de cette frégate de 1er rang à vapeur et à hélices ! En stationnement sur les côtes de Syrie, celle-ci rejoint Alexandrie, puis à Beyrouth. Léon Briot sollicite cependant un congé, interrompant cette mission en Méditerranée. De retour à Marseille à bord du paquebot le Danube, il rejoint Brest. Là, après avoir obtenu l’autorisation de l’Amirauté, l’officier épouse le 27 janvier Adèle Bizien, la fille de celui sous les ordres duquel il avait débuté dans la carrière maritime.

A trente-huit ans, âge où beaucoup de ses camarades de promotion ont démissionné, Léon Briot songe enfin à prendre quelques distances avec sa carrière de marin au long cours. Dans les mois qui suivent, le jeune couple est en voyage de noce. L’Italie les accueille : Venise, Naples, Rome, chères à Stendhal et aux amoureux. Cependant, rapidement, trop rapidement, vient le moment où le congé accordé par les autorités maritimes s’achève. Le 13 mars 1866, Léon Briot est nommé commandant en second du capitaine de vaisseau Perigot à bord de la Magnanime, frégate de 1er rang. Fort de ses états de service, lui est donc confiée la bonne marche d’un « grand navire », qui plus est d’un nouveau genre. La Magnanime est la première à accueillir sur le pont supérieur ces énormes pièces d’artillerie qui caractérisent de nos jours les navires de guerre. La vitesse, et le roulis qui en découle, rendent en effet nécessaire désormais la surélévation des canons. Ceux-ci tirent, non plus des boulets cylindriques, mais des obus, et sont rayés afin d’éviter à ces derniers de tourner sur eux-mêmes de manière inadéquate. Le chargement des projectiles s’effectue par la culasse par les hommes d’équipage. Léon Briot doit donc faire face à ces nouvelles obligations, qu’impose la transformation incessante du matériel naval, à leur fragilité aussi, les possibilités techniques de l’époque ayant atteint leur limite. Au mois de janvier 1867, la Magnanime gagne Vera Cruz, au Mexique. Sa mission, aux côtés des autres bâtiments de la division cuirassée, est d’accompagner les troupes placées sous le commandement du général Bazaine, de retour en France. 28.000 Hommes, 8.000 tonnes de matériel, 500 mulets et chevaux sont évacués vers la France, l’Algérie, l’Egypte… par une escadre de trente navires, sur plus de 6.000 mille nautiques et en l’espace de cinq semaines. Une véritable prouesse effectuée par la marine française. « C’est un officier remarquable », note le Contre-Amiral de La Roncière, commandant l’escadre, à propos de Briot. Et voilà que lui est attribué à présent la croix d'officier de la Légion d'honneur. A Cherbourg, le 27 juillet 1867, Léon Briot est décoré des mains même de l'Impératrice Eugénie. 

A la fin de l’été, Léon Briot et son épouse s’installent à Brest, au 26 rue Voltaire. Pendant les deux années qui suivent, l’officier est affecté à bord du Magenta, puis du Solférino, deux frégates cuirassées à vapeur et à hélices de l’escadre d’évolution lancées en 1861. Celle-ci croise le plus souvent en Méditerranée. A l’Etat-major général, le capitaine de frégate devient ensuite le premier aide de camp du vice-amiral commandant en chef Jurien de la Gravière, futur auteur de La Marine d’aujourd’hui. Cette existence plus sédentaire lui permet notamment de profiter davantage de sa vie de famille, après ces longues années passées en mer. Vient pour lui le temps des responsabilités à l’Amirauté. Léon Briot, dont l’expérience en la matière fait autorité, est nommé rapporteur des commissions d’artillerie, un chapitre d’importance ! Il est également chargé des questions de la justice maritime. Enfin, en ces années où le nouveau matériel dont dispose la Royale a donné des preuves incontestables de son efficacité et est de ce fait devenu incontournable, Briot préside la commission chargée de réviser la tactique navale. Celle-ci se doit de tenir compte des nouvelles conditions des combats de mer. C’est alors que le 19 juillet 1870, la France du Second Empire déclare la guerre à la Prusse.



Une mission de confiance, le commandement du Daim, est donné à Briot. Chargé du rapatriement des derniers soldats français présents à Rome, il est envoyé à Civita-Vecchia. Les troupes françaises évacuent le territoire pontifical, le 19 août, avant que la cité des Papes ne soit proclamée le mois suivant capitale de l’Italie de Victor-Emmanuel II. L’unité du royaume, sous la férule du Piémont-Sardaigne, est donc achevée. Quelques jours plus tard cependant, le 30 octobre 1870, sur l’Orénoque, Léon Briot quitte une dernière fois le port de Toulon pour son huitième et dernier voyage. La destination : Civita-Vecchia de nouveau où le Pape Pie IX se considère comme prisonnier des Italiens. Là, que faire, sinon attendre. Et si le souverain pontife devait comme en 1848 fuir son palais… A bord de cette frégate à vapeur, qui compte seize canons, deux cent soixante-sept hommes d’équipage sont placés sous son commandement.

Les propos du vice-amiral, vicomte de Chabannes-Curton La Palisse - « Il est un officier d’avenir qu’il faut employer à la mer » - se vérifient. Durant les trente-deux années de service de sa carrière, Léon Briot effectuera vingt-quatre années et sept mois « à la mer », dont quatre années et deux mois dans le port de Civita-Vecchia, dans l’attente des événements de la Papauté. Cette mission pourrait s’avérer périlleuse pour les Français. Si la population italienne ne leur est pas hostile, ceci est dû, d’après l’ambassadeur près le Saint-Siège « à la fermeté et à la sagesse » de Léon Briot. Celui-ci ne manque pas lorsque l’occasion se présente de prêter secours à des pêcheurs italiens en perdition. Il ne fait que son devoir de marin. Mais, inversement, au mois de juin 1870, alors que six hommes d’équipage sont tués en mer lors d’un exercice, la population de Civita-Vecchia ne manquera pas de s’associer à la douleur des occupants de L’Orénoque

Le 29 juillet 1872, bien qu’ayant atteint l’ancienneté dans le service à bord de la frégate, le ministre de la Marine et des Colonies Porthuau décide de son maintien à ce poste. A bord, l’existence est évidemment bien monotone, aussi, suivant une vieille tradition de la marine française, les officiers organisent des cours à destination des hommes d’équipage, l’enseignement portant sur les techniques de la navigation, le fonctionnement des machines à vapeur. Privilège du capitaine, lorsqu’il est à quai avec son navire, Adèle, son épouse le rejoint bientôt. En 1873, à Rome, une fille, Madeleine, naît de leur union. Au début de cette même année, le 2 janvier, Léon Briot obtient sa nomination au grade de capitaine de vaisseau. Le 16 octobre 1874, l’heure du retour a enfin sonné. L'Orénoque quitte Civita-Vecchia et appareille en direction de Toulon. En France, les bouleversements consécutifs à la défaite sont énormes.



La famille Briot s’installe à Paris, au 5 rue des Pyramides, dans le quartier des Tuileries. A partir de ses observations dans le port de Civita-Vecchia, l’officier rédige et fait paraître au mois de décembre 1874 un article dans la Revue coloniale qui traite du « canon de côte italien et des fonderies de Turin ». Quelques semaines plus tard, au mois de janvier 1875, le capitaine Briot est nommé à la Commission centrale des Travaux des Officiers. Il devient également membre du Conseil des travaux de la Marine, une nomination d’importance. Dans cette seconde instance consultative de la marine, il doit, aux côtés d’officiers généraux et d’ingénieurs du génie maritime ou des travaux hydrauliques, examiner les devis et les plans de travaux à effectuer, dans tous les domaines concernant la marine de guerre. Le capitaine de vaisseau y est donc admis en tant que spécialiste de l’artillerie.

Au Conseil des travaux de la Marine, sont généralement nommés ceux des officiers généraux qui sont promis à un avancement rapide. Et en effet, il est « du petit nombre des officiers qui ne doivent pas s’arrêter au grade de capitaine de vaisseau » ; c’était l’avis qu’avait émis à son sujet le vice-amiral Jurien de la Gravière, commandant en chef de l’Etat-major général, au mois d’octobre 1869. En faveur sous le Second Empire, l’avènement de la Troisième République ne nuit pas à son avancement. A quarante-huit ans, Léon Briot peut espérer faire partie un jour prochain des cadres dirigeants de la marine française. L’espérance de l’accès au grade de Contre-amiral ne lui est pas interdite. Effectivement, en 1876, il est nommé au commandement de la station de Terre-Neuve. De nouveau, après huit voyages au long cours, l’éloignement lui est promis pour deux ou trois années encore. Mais peut-être qu’à la clef, l’officier trouvera cette nouvelle nomination gratifiante…



Le 9 février 1876 cependant, Léon Briot décède subitement à son domicile parisien. Il est inhumé au cimetière parisien du Montparnasse. Ainsi s’achève la carrière de cet officier de marine, dévoué à son corps et à son pays, pur produit de la marine de guerre impériale, de la nouvelle méritocratie du XIXème siècle.