|
A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.
|
|
| |
sur 19e.org |
|
|
|
Vous êtes ici :
>
Pierre SAVORGNAN DE BRAZZA
|
|
Pierre SAVORGNAN DE BRAZZA
(Castel Gandolfo, 25
janvier 1852 -
Dakar, 14
septembre 1905)
Français.
Explorateur.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1868, admis au
concours d’entrée à l'École navale.
1875 ... explore le fleuve
OOgoué.
1882, ratification des traités signés entre le roi Makoko.
1885, commissaire général de la République dans
l’Ouest africain.
|
|
Né à Castel Gandolfo près de Rome le 25 janvier 1852, Pierre Savorgnan de Brazza est le septième fils
d’une famille de la noblesse italienne. L’enfant a une âme
aventureuse. Il est partagé entre les récits de son père, homme de
culture ayant parcouru les contrées du bassin méditerranéen, et la
bibliothèque familiale où abondent les atlas géographiques et les récits
des grands voyageurs.
Grâce à l’appui de l’amiral de Montaignac, le jeune homme prépare
à Paris le concours d’entrée à l’École navale. Il y est admis, à
titre d’étranger, en décembre 1868. La guerre franco-allemande de
1870-18711 surprend l’élève aspirant. Il demande néanmoins à être
affecté à une unité combattante de la flotte.
A la fin du conflit et après l’instauration de la Troisième République,
Brazza reçoit l’ordre de rallier le navire la Vénus. Celui-ci
croise au large des côtes du Gabon pour réprimer la traite des Noirs désormais
illégale. En 1874, il est ainsi à l’embouchure du fleuve Ogooué.
Germe alors en lui l’idée de remonter le cours du fleuve afin de
prouver que celui-ci et le Congo ne font qu’un. Cependant le jeune
Italien obtient à cette époque la naturalisation française. Celle-ci le
prive de ses grades. Pour demeurer dans la marine française, il lui faut
maintenant obtenir le brevet de capitaine au long cours afin d’être réintégré
en tant qu’enseigne de vaisseau auxiliaire. Un court séjour à Paris
lui permet de surmonter ces obstacles à sa carrière. Brazza est bientôt
de retour sur le continent africain muni de l’ordre du ministère de la
Marine lui enjoignant de réaliser l’exploration de l’Ogooué.
L’expédition part de Libreville le 3 novembre 1875. Sur un petit bateau
à vapeur, Brazza et ses compagnons remontent le fleuve jusque Lambaréné.
Deux mois plus tard, ils disposent enfin des pirogues et pagayeurs nécessaires
à la poursuite du voyage. L’expédition aborde bientôt à Lopé, le 10
février 1876. Elle atteint en juillet 1877 le confluent de l’Ogooué
avec la rivière Passa, après de multiples palabres avec les rois et
chefs de tribus locaux. Au delà cependant, Brazza ne rencontre que chutes
d’eau et rapides sur le cours du fleuve. C’est une double déception
pour l’explorateur. Désormais l’Ogooué ne peut plus être confondu
avec le Congo. Cela signifie également que le fleuve, qui n’est plus
navigable désormais, n’est donc pas la grande voie de pénétration
vers l’intérieur du continent qu’espéraient les autorités françaises.
Le voyage se poursuit cependant et Brazza remonte maintenant le cours du
N’Gambo, un affluent d’un autre fleuve important appelé Alima par les
indigènes. Dans cette région, ceux-ci sont hostiles aux membres de
l’expédition. Il faut se protéger ou fuir car les réserves de
munitions s’épuisent peu à peu. Enfin le 11 août, exténués et rongés
par la maladie, Brazza et ses compagnons, décident de prendre le chemin
du retour.
Quelques temps plus tard, l’explorateur s’occupe à Paris de monter
une nouvelle entreprise. Le temps presse d’autant plus que la
concurrence étrangères aux ambitions colonialiste des Français dans
l’Afrique équatoriale se précise. En effet, Léopold II, le roi des
Belges, s’entend avec Stanley, le journaliste du New York Herald,
devenu un héros pour avoir parcouru le bassin du fleuve Congo à la
recherche de Livingstone dont on était sans nouvelle. Brazza obtient
alors l’aval de son gouvernement, du ministre de l’Instruction
publique Jules Ferry notamment. Celui-ci, fervent partisan de
l’expansion coloniale, accorde au projet de l’explorateur un soutien
financier de 100.000 franc. Celui-ci embarque bientôt pour l’Afrique le
27 décembre 1879 afin de préparer une expédition de plus grande
ampleur.
Celle-ci est rapidement mise sur pied. Au cours de la remontée du cours
de l’Ogooué, Brazza reçoit une invitation de Makoko, roi des Batékés.
Celui-ci réserve à l’explorateur un accueil princier. A cette
occasion, Brazza obtient de la part du potentat local la concession de son
territoire à la France. L’expédition fonde alors à proximité un
poste sur le fleuve baptisé N’Tamo. Il donnera naissance à
Brazzaville. Après avoir traversé les plateaux Batéké et rejoint le
Congo, Brazza tente de rallier l’océan depuis le poste de Franceville.
Sur son chemin, l’explorateur découvre les sources de l’Ogooué tant
recherchées.
De retour en France via le port anglais de Portsmouth, Brazza est fort
occupé à faire reconnaître ses découvertes. Il parvient cependant à
ameuter l’opinion publique en multipliant les communications aux sociétés
savantes ainsi que les interviews aux grands journaux français et étrangers.
Finalement, le 30 novembre 1882, est promulguée la loi par laquelle les
Chambres ratifient les traités signés entre le roi Makoko et
l’explorateur. Les régions découvertes par Brazza sont donc
officiellement placées sous protectorat français, celui-ci usant
davantage de la persuasion, de la diplomatie avec les indigènes que de la
force armée. Un mois plus tard, de nouveaux crédits sont votés afin
d’organiser une troisième expédition, toujours placée sous
l’autorité de l’explorateur. Elle a cette fois-ci pour but de créer
de nouveaux postes afin de sécuriser les voies de communication. Brazza
est nommé lieutenant de vaisseau. En 1885 enfin, l’Acte général
de la conférence de Berlin reconnaît tous les droits de la France sur le
Congo.
Au mois de novembre 1885, l’explorateur est nommé commissaire général du
gouvernement dans le Congo français. Il occupe cette fonction jusqu’en
1897. Tout en poursuivant ses explorations, Brazza s’attache alors
au cours de ces années à organiser la colonie qu’il a contribué à créer.
Critiqué dans ce rôle d'administrateur, il est bientôt mis en
disponibilité en 1898 avant de démissionner au mois de mai 1901.
Quelques années plus tard, l'explorateur est cependant mis à nouveau à
contribution. A la suite de scandales financiers, il est sollicité
pour se rendre au Congo y effectuer un voyage d'inspection. Pierre
Savorgnan de Brazza meurt à son retour à Dakar, le 14 septembre 1905.
|