La lettre d'infos


A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.

S'abonner à la lettre d'infos
 

 L'actualité
sur 19e.org

 
 

 A voir sur le Web

     Vous êtes ici :   Accueil   Biographies   B    >   Georges BIZET                                           Contact

 

Georges BIZET

(Paris, 25 octobre 1838 - Paris, 3 juin 1875)



Français.


Compositeur.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1857, rejoint l’École française de Rome.
1863, Pécheur de perles, opéra en trois actes.
1875, première de Carmen à l’Opéra-Comique.


 






Alexandre César Léopold Bizet naît à Paris le 25 octobre 1838. Son parrain le prénomme Georges et cette habitude se transforme rapidement en usage familial. L’enfant est le fils d’un compositeur de faible notoriété et le neveu de François Delsarte, un des professeurs de chant les plus réputés à l’époque dans la capitale. Cet environnement le destine donc à la pratique de la musique pour laquelle il fait preuve très tôt de grandes qualités. A l’âge de neuf ans, Georges Bizet est ainsi admis en tant qu’auditeur dans la classe de piano de Marmontel au Conservatoire. Il obtient en 1852 un premier prix à cet instrument, avant de rejoindre l’année suivante la classe de composition de Fromental Halévy. Le jeune musicien complète d’ailleurs sa formation auprès du compositeur Charles Gounod qui lui dispense des cours de contrepoint. Au cours de ces années, Georges Bizet fait la connaissance de Geneviève Halévy, deuxième fille de son professeur, dont il s’éprend. Afin de briller aux yeux de celle qui devient sa fiancée, il se décide à se consacrer à la composition.

Ses premières œuvres datent de cette époque. Georges Bizet rédige ainsi un Nocturne pour piano ainsi qu’une Grande de Valse de concert en 1854, une Symphonie en ut l’année suivante. En 1856, une opérette est également jouée aux Bouffes-Parisiens que dirige Jacques Offenbach. Au mois de juillet 1857, le jeune compositeur obtient le premier prix de l’Institut pour une cantate intitulée Clovis et Clotilde. Ceci lui permet de rejoindre pour trois années l’École française de Rome. Parti de Paris le 21 décembre 1857, Bizet gagne la villa Médicis après avoir traversé la vallée du Rhône et découvert la Provence. Comme le lui impose le règlement de l’institution, le compositeur se doit d’envoyer chaque année une de ses créations à Paris. Georges Bizet composera un opéra bouffe Don Procopio, un oratorio intitulé Vasco de Gama ainsi qu’une Suite d’orchestre.



Revenu à Paris au cours de l’été 1860, il reçoit quelques temps plus tard une commande de Léon Carvalho, directeur du Théâtre-Lyrique. Un opéra en trois actes, Pécheur de perles, est créé le 30 septembre 1863. Malgré les compliments que lui accorde Hector Berlioz dans sa chronique musicale du Journal des Débats, l’œuvre de Bizet n’obtient pas le succès escompté. Et la première représentation d’un nouvel opéra en quatre actes, La Jolie fille de Perth, le 26 décembre 1867, amène au compositeur une nouvelle déception. Celui-ci est contraint de vivre d’expédients. Il s’emploie à travailler à façon chez des éditeurs parisiens, recopiant et transcrivant des œuvres musicales à la mode. Georges Bizet se remet alors en cause et tente de renouveler son écriture en rédigeant deux pièces pour piano, un Nocturne et de Grandes Variations chromatiques. Quelques temps plus tard, le compositeur devient enfin le gendre de son ancien professeur au conservatoire en épousant Geneviève Halévy, la fille de celui-ci, le 3 juin 1869. De l’union du couple naîtra un fils prénommé Jacques, le 10 juillet 1871.

La guerre franco-allemande de 1870 interrompt bientôt les travaux du compositeur. Georges Bizet s’engage dans la Garde nationale peu de temps avant la défaite de Sedan et la proclamation de l’armistice. Resté à Paris pendant le siège, il assiste en spectateur aux événements de la Commune et rédige ensuite une suite de pièces intitulée Jeux d’enfants. Du Locle, le nouveau directeur de l’Opéra-Comique, lui passe alors commande d’un opéra en un acte sur un livret de Louis Gallet et intitulé Djamileh. Celui-ci s’inspire de Namouna d’Alfred de Musset. Cette œuvre au style orientalisant, qui raconte l’histoire d’une esclave voulant à tout pris reconquérir l’amour de son maître, est dans l’air du temps. Après une dizaine de représentation cependant, elle est retirée de l’affiche. Georges Bizet est de plus en plus envahit par le doute au sujet de l’avenir de sa carrière lyrique.



Du Locle rassure le compositeur en lui passant une nouvelle commande : Carmen. Il s’agit d’un drame lyrique dont le texte est écrit par Henri Meilhac et Ludovic Halévy, les librettistes à succès de Jacques Offenbach, d’après une nouvelle de Prosper Mérimée. A la même époque, Georges Bizet est sollicité pour participer au jury du concours de fugue du Conservatoire. Le 1er octobre 1872 a également lieu au Théâtre du Vaudeville la création de L’Arlèsienne, une pièce adaptée de la nouvelle d’Alphonse Daudet et pour laquelle Bizet a rédigé une musique de scène. Par la suite, le compositeur remporte un grand succès grâce à Patrie. Cette ouverture instrumentale est jouée pendant la saison 1873-1874, aux concerts dominicaux du Cirque d’Hiver. Le souvenir proche de l’année terrible et de la défaite face aux armées allemandes est à l’origine de cette engouement populaire.

Enfin, le 3 mars 1875 a lieu la première de Carmen à l’Opéra-Comique. Le public parisien est alors choqué par le réalisme de la mise en scène. En effet, l’héroïne meurt sur scène. De plus, Célestine Galli Marrié, créatrice de ce rôle provoquant, donne beaucoup de présence à son personnage, une prostituée... Il faudra attendre quelques années encore pour que l’œuvre de Bizet connaisse le succès. Celui-ci arrive dans une version modifiée par le compositeur Ernest Guiraud qui écrivit des mélodies chantées pour les récitatifs de Carmen. Le chef d’œuvre de Georges Bizet fait bientôt le tour du monde, l’accueil qui lui est réservé étant unanimement enthousiaste.



Cependant le compositeur ne connaîtra qu’une gloire posthume. Il souffre en effet d’angines chroniques. Son oreille gauche est infectée. Le 29 mai 1875, Bizet commet l’imprudence de se baigner dans l’eau de la Seine, encore fraîche en cette saison. Le lendemain, se déclenche une crise de rhumatisme auriculaire aigu, tandis qu’apparaissent bientôt des signes de complications cardiaques. Georges Bizet décède le 3 juin suivant, au petit matin.