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Sarah BERNHARDT
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Sarah BERNHARDT
(Paris, 22 octobre
1844 - Paris, 26 mars 1923)
Français.
Actrice.
par Marc Nadaux &
Dominique Petrignani
Quelques dates :
1862, entre à la Comédie Française.
1869, Ruy
Blas de Victor Hugo lui assure son
premier triomphe parisien.
1880,
part pour une tournée à l’étranger (Russie, Etats-Unis...).
1893, devient la directrice du Théâtre de la Renaissance.
1900, créée L’Aiglon, une pièce écrite pour elle par Edmond
Rostand.
1914, reçoit la Légion d’honneur.
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Henriette Rosine
Bernhardt est née le 22 octobre 1844 à Paris. Sa mère, une courtisane
d'origine hollandaise, confie très tôt l'enfant à une nurse, en
Bretagne. Sarah y reçoit peu de visites de ses parents. A l’âge de
sept ans, elle est ensuite placée en pension avant d’entrer au couvent
des Grands-Champs, à Versailles. L'adolescente apprécie cette existence
de recluse et la chaleur de la vie en communauté parmi les religieuses,
à tel point qu’elle songe bientôt à prendre le voile. En 1858
cependant, lors de la visite effectuée au couvent par l’archevêque de
Paris, son interprétation de l’ange Raphaël dans une pièce de théâtre
écrite par une des sœurs en l’honneur du prélat est remarquée.
Le comte
de Morny, haut dignitaire du Second Empire et ami de sa mère, lui
suggère de décider Sarah à se lancer dans une carrière d'artiste. En
1859, celle-ci entre au Conservatoire après avoir fait le choix incongru,
lors de l'épreuve d'admission, de réciter Les Deux Pigeons, une
fable de La Fontaine,. Cependant, son apprentissage de l’art de la comédie
ne s’effectue pas sans heurts avec ses professeurs. Enfin, en 1851,
Sarah obtient le second prix de tragédie grâce à son interprétation de
Zaïre, une œuvre de Voltaire. L'année suivante, un premier
accessit de comédie lui est également décernée.
Avec l’appui de Camille Doucet, ministre des
Beaux-Arts à l’époque, Sarah Bernhardt entre en 1862 à la Comédie
Française. L'actrice débute sur les planches le 1er septembre lors d'une
représentation d'Iphigénie de Racine. Elle quitte cependant
l’institution l’année suivante, après avoir giflé une autre actrice
… Sarah Bernhardt s’essaie alors dans des œuvres plus légères de
vaudeville au Théâtre du Gymnase. Elle connaît bientôt le succès en
1869 au théâtre de l’Odéon en interprétant le rôle de Zanetto dans Le
Passant, une pièce de François Coppée. Les succès se suivent
alors. L’actrice brille de nouveau dans une œuvre de Racine, Phèdre,
puis dans Hernani de Victor Hugo. Ruy
Blas du même auteur, joué quelques temps plus tard, lui assure son
premier triomphe parisien grâce à sa prestation dans le rôle de la
reine d’Espagne.
Les multiples idylles de la
comédienne avec les hommes en vue du tout-Paris alimentent alors les
chroniques. De ses liaisons amoureuses naît le 22 décembre 1864 un fils
unique, Maurice. Afin de préserver son indépendance, Sarah Bernhardt
choisit pourtant le célibat et l'indépendance. Pendant le siège de
Paris, elle se dévoue auprès des blessés. En 1872, la comédienne
quitte l’Odéon et est bientôt de retour au sein de la Comédie française.
Elle devient sociétaire de l'institution en 1875. Pourtant Sarah
Bernhardt se heurte au directeur de l’époque, Émile Perrin. Celui-ci
ne parvient qu'à grand peine à s'imposer auprès de l’actrice qui
multiplie les caprices. Son statut de vedette de la scène parisienne lui
autorise d’ailleurs quelques excès. Émile Perrin n'accorde bientôt
plus à l'actrice que des rôles secondaires. La mort d’une de ses sœurs,
Régina, affecte alors profondément Sarah Bernhardt. Elle connaît alors
une crise morale. La comédienne prend l’habitude à cette époque de
sommeiller dans un cercueil pour se rappeler la fatalité de son destin de
mortel au delà de l'illusion que lui procure la gloire.
La Comédie française commence alors une tournée outre-Manche. Celle-ci
connaît un franc succès. Sarah Bernhardt est plébiscitée par le public
anglais. De retour à Paris, elle doit pourtant subir à nouveau les
assauts de la critique. Celle-ci atteint son paroxysme au moment où Sarah
doit interpréter Clorinde dans L’Aventurière d’Émile Augier.
Ce rôle antipathique ne lui convient guère et la prestation de l'actrice
lors de la première est décevante. Elle décide, le 17 avril 1880, de
quitter définitivement l’institution. Le 15 octobre suivant, Sarah
Bernhardt part alors pour une nouvelle tournée à l’étranger, aux États-Unis
cette fois-ci puis en Russie et dans le reste de l’Europe l’année
suivante. A son retour en 1882, elle se marie avec un aristocrate grec,
Ambroise Aristide Ramala. Le couple se séparera l’année suivante.
Libérée alors des contraintes précédentes, elle se lance dans
l’interprétation de rôles tels que La Dame aux camélias d’Alexandre
Dumas fils ou Adrienne Lecouvreur d’Augustin Eugène. Ceux-ci lui
permettent d’affirmer son jeu d’actrice. Ils laissent place à
d'avantage de féminité et de fantaisie. La sensualité de sa voix et la
grâce de son jeu de scène fascine alors les foules. Sarah Bernhardt,
adulée, devient alors une star. Dans les années qui suivent, la comédienne
collabore avec un écrivain, Victorien Sardou. Le duo multiplie les drames
historiques à succès : Fédora en 1882 au Vaudeville, Théodora
en 1884 puis La Tosca en 1887 au Théâtre de la Porte-Saint-Martin
dont elle prend la direction. Jeanne d’Arc de Jules Barbier en
1890 puis Cléopâtre également de Victorien Sardou lui apportent
également le succès.
En 1893, Sarah Bernhardt devient la directrice du Théâtre de la
Renaissance. Elle crée alors La Princesse lointaine d’Edmond
Rostand en 1895 puis Lorenzaccio d’Alfred
de Musset, La Samaritaine également d’Edmond Rostand en
1897 et enfin La Ville morte de Gabriele d’Annunzio en 1898. La même
année, la comédienne obtient de la mairie de Paris le bail du théâtre
des Nations, auquel elle donne bientôt son nom. Elle y joue Hamlet
de Shakespeare en 1899. Sarah Bernhardt créée également L’Aiglon
le 15 mars 1900, une pièce écrite pour elle par Edmond Rostand et pour
laquelle elle sacrifie sa chevelure afin de jouer le rôle du duc de
Reichstadt. Elle reprend ensuite Angelo en 1905 puis Lucrèce
Borgia de Victor Hugo en 1911.
Depuis quelques années, la comédienne participe à l’aventure nouvelle
du cinéma muet en reprenant quelques uns de ses succès devant la caméra.
L’actrice reçoit la Légion d’honneur le 14 janvier 1914. Elle est
amputée d’une jambe en février 1915. Sarah Bernhardt décède à Paris
le 26 mars 1923. Celle qui fut la première des stars n’est pas jugée
digne des funérailles nationales. Cependant 30.000 parisiens viennent se
recueillir devant son cercueil dans son hôtel du boulevard Pereire. De
nombreuses personnalités se retrouvent dans le cortège funèbre qui
parcourt les rues de la capitale trois jours plus tard. Celle que l’on
surnomme " la Divine " était parvenu grâce à son
talent et malgré les frasques de son existence à donner de la
respectabilité à la profession de comédienne.
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