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Claude BERNARD
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Claude BERNARD
(Saint-Julien-sous-Montmelas,
12 juillet 1813 -
11 février 1878)
Français.
Médecin.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1843, reçu docteur en médecine.
1847, nommé suppléant de
Magendie à l’Hôtel-Dieu.
1848,
découverte de la fonction du pancréas dans l’acte de la
digestion.
1853,
Recherches sur une nouvelle fonction du foie.
1852, professeur à la Sorbonne.
1854, nommé membre de
l’Académie des sciences et de médecine.
professeur à la
Faculté des Sciences de Paris.
1855,
professeur au Collège de France.
Introduction à l’étude
de la médecine expérimentale.
1866, Leçons
sur les propriétés des tissus vivants.
1868, enseigne au Muséum
d’Histoire naturelle.
élu à l’Académie française.
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Claude Bernard naît
le 12 juillet 1813 à Saint-Julien-sous-Montmelas, une commune située
dans le département du Rhône. Ses parents sont de modestes vignerons,
exploitant le domaine du Chevalier de Quincieux. C’est le curé du
village qui apprend à l’enfant le latin, à lire et à écrire. En
1827, celui-ci entre au collège de Villefranche-sur-Saône. Au collège
de Thoissey par la suite, l’enseignement qui lui est dispensé est de la
même teneur. On ne lui apprend que les lettres, le jeune homme étant
tenu de faire ses humanités. Bientôt contraint à gagner sa vie, il
quitte l’institution en 1831 et s’emploie bientôt dans une officine
tenue par le pharmacien Millet à Vaise, dans les faubourgs de Lyon.
Dès 1832 cependant, Claude Bernard s’essaie à la littérature. Pendant
les maigres temps de distraction que lui laisse son employeur, il rédige
ainsi un vaudeville, Rose du Rhône, joué sur une petite scène
lyonnaise, puis une tragédie, Arthur de Bretagne, qui paraît en
1833. Ces deux œuvres n’obtenant que peu de succès, le jeune homme se
décide alors à monter à Paris en 1834. Présentant son drame en prose
à Saint-Marc Girardin, professeur de littérature à la Sorbonne et
critique reconnu, ce dernier lui conseille alors de ne faire de la littérature
qu’une activité de distraction, un " violon d’Ingres "
et de prendre un métier. Claude Bernard entre alors à la Faculté de médecine
de Paris, donnant aussi en dehors de ses heures de cours quelques leçons
lui permettant d’assurer son quotidien. Devenu en 1837 externe des hôpitaux
de Paris puis interne en 1839 à l’âge tardif de vingt-six ans, il
obtient alors son concours en étant placé au 26ème rang sur 29 reçus.
Le 7 décembre 1843, l’étudiant est enfin reçu docteur en médecine.
Sa thèse s’intitule Du suc gastrique et de son rôle dans la
nutrition. L’année suivante cependant, Claude Bernard échoue à
l’agrégation de médecine, sa leçon sur le sang ayant été jugée
" au-dessous de médiocre " par le docteur Faure, membre du
jury. En 1845, il ouvre un laboratoire rue Saint-Jacques, en collaboration
avec Charles Lasègne. Le projet échoue par manque d'argent. Claude
Bernard entre alors dans le service du physiologiste François Magendie à
l’Hôtel-Dieu, assistant à ses cours avant de devenir son préparateur
au Collège de France. En 1847, il est nommé suppléant de Magendie au
sein de l’institution. A cette époque, l’homme de sciences se détourne
ainsi de plus en plus de ses activités à l’hôpital au profit du
laboratoire, se consacrant essentiellement à la recherche.
Claude Bernard se marie en 1845 avec Françoise Marie Martin, fille d’un
riche médecin. Le couple aura deux enfants : Jeanne-Henriette naît
en 1847, Marie en 1849. Cependant la vie familiale du savant se détériore
rapidement, celui-ci ne se consacrant qu’à son art. Les publications se
multiplient dans les années qui suivent. La découverte de la fonction du
pancréas dans l’acte de la digestion lui vaut le prix de physiologie
expérimentale en 1848, une récompense qui lui est de nouveau décernée
en 1850 pour ses travaux sur le foie et ses fonctions, ainsi qu’en 1853.
La même année, au mois de mars, il soutient une thèse de doctorat es
sciences naturelles à propos de ses Recherches sur une nouvelle
fonction du foie considéré comme organe producteur de matière sucrée
chez l’homme et les animaux. Cette nouvelle notoriété lui permet
de devenir professeur à la Sorbonne en 1852 puis à la Faculté des
Sciences de Paris en 1854, ainsi qu’au Collège de France où Claude
Bernard succède à son maître au mois d’octobre 1855.
Ses travaux de recherche, qui
sont aussi la matière de ses cours au sein de l’institution, se
poursuivent. Il publie ses Leçons de physiologie expérimentale
appliquée à la médecine en 1855 et 1856, ses Leçons sur les
effets des substances toxiques et médicamenteuses en 1857, des Leçons
sur la physiologie et la pathologie du système nerveux en 1858 et
enfin l’année suivante les Leçons sur les propriétés
physiologiques et les altérations pathologiques des liquides de
l’organisme. L’activité du savant au cours de cette décennie
fait du Collège de France un des principaux de l’actualité
scientifique et intellectuelle du Second Empire. Son enseignement n'a
alors rien de solennel et d’académique. Comme son prédécesseur
Magendie, Claude Bernard ne prépare jamais son cours. Il expérimente
devant son public, peu soucieux de mesurer les affres de la vivisection,
qui assiste alors à un véritable spectacle. A partir de 1864, Claude
Bernard se voir confier dans La Revue des Deux-Mondes une chronique
de vulgarisation où il laisse libre cours à sa plume.
Souffrant des atteintes du choléra, l’homme de sciences quitte Paris en
1865 et regagne son village natal de Saint-Julien afin de prendre un peu
de repos. Il achève alors la rédaction de l’Introduction à l’étude
de la médecine expérimentale, un ouvrage auquel il travaille depuis
une dizaine d’années. Celle-ci est une préface méthodologique à une
œuvre de plus grande ambition, les Principes de médecine générale
qui ne seront publiés que bien plus tard en 1947. Ce texte devient le bréviaire
de l’école naturaliste qui, autour d’Émile
Zola, se reconnaît dans ce nouveau Discours de la méthode
scientiste. L’ouvrage expose ainsi la méthode empirique du savant dont
le raisonnement empreinte toujours le même cheminement :
observation, hypothèse, confirmation ou infirmation. Enseignant
maintenant à la Faculté des Sciences, Claude Bernard publie en 1866 des Leçons
sur les propriétés des tissus vivants. L’année suivante et à
l’occasion de l’Exposition universelle, le ministre de l’Instruction
publique, Victor Duruy, lui commande une étude publiée sous le titre de Rapport
sur les progrès et la marche de la physiologie générale en France.
C’est aussi le moment pour le savant de recevoir les honneurs. Dès
1854, il est nommé membre de l’Académie des sciences et de médecine.
Renonçant à sa chaire à la Sorbonne où il est remplacé par Paul Bert,
Claude Bernard enseigne au Muséum d’Histoire naturelle à partir de
1868. La même année, le 7 mai, il est élu à l’Académie française
puis nommé au Sénat par décret impérial en 1869. En 1867, l’Empereur
Napoléon III le fait commandeur de la Légion
d’honneur. Séparé de sa femme et de ses deux filles alors que la
guerre franco-prussienne est bientôt déclarée, Claude Bernard regagne
de nouveau sa propriété de Saint-Julien qu’il s’attache à mettre en
valeur. Celle-ci apparaît en effet comme un complément de revenu
indispensable au professeur, à qui le Collège de France alloue 5.000
francs par an. Claude Bernard est de retour à Paris, peu après l’écrasement
de la Commune par les Versaillais, au mois de juin 1870. Dans les années
qui suivent, une nouvelle série de cours au Collège de France est alors
publiée : les Leçons de pathologie expérimentale en 1871,
les Leçons sur les anesthésiques et sur l’asphyxie en 1875, les
Leçons sur la chaleur animale, les effets de la chaleur et la fièvre
l’année suivante et enfin les Leçons sur le diabète et la glycogenèse
animale en 1877.
Claude Bernard décède le 11 février 1878 des
suites d’une maladie des reins. Il souffrait d’ailleurs depuis de
nombreuses années de l’insalubrité de son laboratoire au Collège de
France, situé à l'angle de la rue Saint Jacques et de la rue des Écoles
à Paris. Par la suite, Maurice Barrès
s’emploiera d’ailleurs à dénoncer cette " misère des
laboratoires ". Le 16 février suivant, la Troisième République,
à l’initiative de Léon Gambetta, offre
des funérailles nationales au savant qui a consacré son existence à la
recherche scientifique, soit quelques années avant celles de son confrère
Louis Pasteur. Celles ci se déroulent à
l’église de Saint-Sulpice. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise,
une statue le représentant étant placée peu de temps après devant le
Collège de France.
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