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Harriet BEECHER-STOWE
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Harriet BEECHER-STOWE
(Litchfield, 14 juin 1811 -
Hartford, 1er juillet 1896)
Américaine.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1843,
The Mayflower.
1851,
Uncle Tom’ Cabin, or Life among the Lowly.
1853, A Key to
Uncle Tom's Cabin.
1862, reçue par Abraham Lincoln, président des États-Unis.
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Harriet Beecher
naît le 14 juin 1811 à Litchfield, dans l’État du Connecticut. Elle est
la dernière née d’une famille qui compte sept enfants. Son père, Lyman
Beecher, qui devient veuf de manière précoce, est pasteur de l'Église Congréganiste de la tradition de Jonathan
Edwards. Il est d’ailleurs réputé à l’époque pour ses talents de
prédicateur. C’est peut être ce qui explique que les frères de la jeune
fille suivront la même voie. Celle-ci est élève, puis professeur de
littérature biblique au Hartford Female Seminary jusqu'en 1832, un
établissement fondé par sa sœur aîné Catherine. L’année suivante et
forte de ses premières expériences pédagogiques, Harriet Beecher publie
un ouvrage de géographie à l’usage des enfants. La famille Beecher
s'installe ensuite à Cincinnati, dans l'Ohio, où Lyman Beecher assure la
présidence du Lane Theological Seminary.
En 1836, Harriet Beecher se marie avec Calvin Stowe, pasteur et professeur
de littérature biblique au sein de l’institution. Le couple aura sept
enfants ; quatre décéderont dans des circonstances tragiques. Marqué
par le puritanisme de la Nouvelle-Angleterre qui a fait son éducation,
Harriet Beecher-Stowe mène une existence austère, scandée par ces drames
familiaux. Sa correspondance est ainsi marquée de la monotonie de cette vie
quotidienne. Dotée d’une solide culture classique, celle-ci s’occupe à
composer des récits publiés dans les journaux locaux. Cette activité
littéraire apporte en outre un appoint financier substantiel aux revenus de
son mari et améliore d’autant l’ordinaire de la famille Stowe. En 1843,
est ainsi publié en volume The Mayflower, or Sketches and Characters
among the Descendants of the Pilgrims.
A l’époque, Cincinnati, qui est située à proximité du Sud
esclavagiste, est une première étape importante pour les esclaves en
fuite. La ville n’est séparé du Kentucky, où perdure la traite, que par
le fleuve Ohio. Cependant, avec le vote du Compromis Clay par le Congrès,
le 18 septembre 1850, une loi qui se destine notamment à freiner le "
maronnage ", les habitants de la ville doivent à présent dénoncer ou livrer
les fugitifs aux autorités. Au sein même de la communauté calviniste, on
s’interroge sur leur sort. Certaines situations sont autant de dilemmes
moraux. Au delà, se pose la grande question : faut-il abolir l’esclavage ?
En 1850, Harriet Beecher-Stowe et son mari, nommé professeur à Bowdoin
College, s'installent à Brunswick, dans l’état du Maine. Ce départ de
Cincinnati ne les éloigne aucunement du problème de l’esclavage. Car de
leur nouvelle habitation où ils ont trouvé refuge, de nombreux esclaves
Noirs gagneront le Canada et la liberté.
Harriet Beecher-Stowe prend d’ailleurs publiquement position en rédigeant
Uncle Tom’ Cabin, or Life among the Lowly. Ce texte est présenté
au Dr Bailey, le directeur du National Era, une feuille
anti-esclavagiste de Washington. Celui-ci accepte de le publier dans les
colonnes de son journal et offre même 300 $ à son auteur. Livré en
quarante feuilletons à partir du mois de juin 1851, ce roman demeure
confidentiel au milieu du lectorat habituel de l’hebdomadaire. Il suscite
cependant l’attention de J. P. Jewett, un éditeur de Boston, qui en
assure l’impression en deux volumes, le 10 mars 1852. La Case de
l'oncle Tom connaît alors un succès prodigieux. 3.000 ouvrages sont
vendus le premier jour. Traduit rapidement en une vingtaine de langues, il
est édité à 305.000 exemplaires aux États-Unis la première année, à
plus de deux millions et demi au-delà. Si ce triomphe commercial s’appuie
sur l’esprit du temps, il permet néanmoins une plus grande diffusion des
thèses abolitionnistes, grâce aux Tom Shows notamment. Ces
spectacles de théâtre, où sont mis en scènes des épisodes du roman
Harriet Beecher-Stowe, jouent sur la sensibilité du public en forçant le
grotesque et la violence du récit. En Angleterre, des éditions populaires
à six pence proposent également le texte à la lecture d’un public
nombreux.
Dans son Oncle Tom, Harriet Beecher-Stowe fait voler en éclat le
mythe de la bonté de certains maîtres, les planteurs, et de la condition
appréciable de leurs esclaves. En 1853, alors que l’on met en doute la
vraisemblance de certaines scènes de son roman, elle donne A Key to
Uncle Tom's Cabin, une série de documents sur l'esclavage qui justifie
son discours. La même année, le couple séjourne pour la première fois en
Europe, grâce notamment aux énormes droits d’auteur que touche Harriet
Beecher-Stowe. A deux autres reprises, celle qui est devenue une militante
de l’anti-esclavagisme, admirée ou décriée, reviendra sur le
" vieux continent ", en 1856 et 1859. En 1856, elle
donne une suite à son roman avec Dred, a Tale of the Great Dismal Swamp.
Quelques années plus tard, en 1862, Harriet Beecher-Stowe est reçue par
Abraham Lincoln, lecteur attentif de ses œuvres. A la Maison Blanche, le président
des États-Unis félicite alors l’écrivain, affirmant à l’assemblée
qu’elle était " the little lady who made this big war "
(autrement dit : " Voici la petite femme qui a commencé une
grande guerre "). Élu au mois de novembre 1860, ce dernier mène
en effet depuis deux années la lutte meurtrière contre les États du Sud
qui avaient fait sécession. Nord et Sud s’opposent en particulier à
propos de ce que l’on a baptisé l’ " institution
spéciale ", l’esclavage des Noirs. En 1862, le Nord
abolitionniste est en passe de mettre un terme à cette guerre civile qui
déchire la jeune nation. Le 31 janvier 1865, quelques mois avant la
reddition sudiste à Appomattox, est voté le treizième amendement à la
Constitution qui abolit l'esclavage sur l'ensemble du territoire américain.
A cette époque, Harriet Beecher-Stowe est devenue une écrivain prolixe.
Elle rédige un ouvrage par an. En 1859, The Mister's Wooing et The
Pearl of Orr's Island, publié trois années plus tard, sont deux
œuvres qui évoquent la Nouvelle-Angleterre. Agnes of Sorrerrto a
pour cadre l'Italie. Dans les années qui suivent, dominent toujours des
romans : Oldtown Folks en 1869, Fireside Scories en 1871,
Poganuc People en 1878. La plupart de ces textes sont auparavant
édité en feuilletons dans quelques-uns des journaux de l’époque, comme The
Atlantic Monthly, The Christian Union ou The New York Independant.
Enfin, un essai intitulé The True Story of Lord Byron's Life est à
l’origine d’un grand scandale. Harriet Beecher-Stowe entend dans ce
texte établir qu'il y avait eu inceste entre le poète, à qui elle voue
une profonde admiration, et sa sœur…
L’écrivain est
décédée le 1er juillet 1896, à l’âge de quatre-vingt cinq
ans.
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