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Charles BUDELAIRE 

(Paris, 9 avril 1821 - Paris, 31 août 1867)


Français.

Ecrivain.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1852, Edgar Allan Poe, sa vie et ses ouvrages.
1857, Les Fleurs du mal.
1860, Les Paradis artificiels.


 






Charles-Pierre Baudelaire naît à Paris le 9 avril 1821. Après le décès de son père, chef de bureau au Sénat, le 10 février 1827, sa mère, Caroline Archenbaut-Dufays, se remarie l’année suivante, le 6 novembre, avec le commandant Aupick. Ceci affecte beaucoup l’enfant qui considère cette nouvelle liaison comme un abandon. De plus, Charles Baudelaire n’apprécie que peu ce militaire qui est entré dans sa vie. Une mutuelle incompréhension les sépare. En 1832, il entre à la pension Delorme et suit dès lors les cours du Collège royal de Lyon, ville où sont beau-père vient d’être affecté. Après un séjour de quatre années dans la cité lyonnaise, la famille Aupick est de retour à Paris. Au mois de mars 1836, Baudelaire poursuit ses études au Collège Louis-le-Grand où il est interne. S’occupant à la lecture, brillant latiniste, le jeune homme obtient son baccalauréat le 12 août 1839, après avoir été renvoyé quelques temps plus tôt de l’institution pour indiscipline.

Il s’inscrit alors à la Faculté de droit. Cependant, faisant fi des souhaits parentaux, sa mère forme le beau projet qu’il devienne ambassadeur, Baudelaire mène une vie de dandy au Quartier latin. Son beau-père, maintenant général à l’État-Major, se scandalise en apprenant la liaison qu’entretient le jeune homme avec une prostituée juive, Sarah dite " la Louchette ". Après la réunion d’un conseil de famille, il décide de l’embarquer sur un navire en partance pour les Indes et Calcutta. Quittant les quais de Bordeaux, le 9 juin 1841, le Paquebot-des-Mers-du-Sud arrive à l'île Bourbon (aujourd’hui La Réunion) au mois de septembre suivant. Baudelaire décide d’arrêter là son voyage. De retour à Paris au mois de février 1842 et ayant atteint sa majorité, il s’empare de l'héritage paternel, une somme de 75.000 francs !

Charles Baudelaire réside maintenant au n°10 du quai de Béthune puis, à partir du mois de juin 1843, à l’hôtel Lauzun, au n°15 du quai d’Anjou. A cette époque, il fait la connaissance de Jeanne Duval, une figurante dans un petit théâtre parisien. La mulâtresse devient sa " Vénus noire ". Baudelaire s’essaie alors à l’opium et au hachisch, les " paradis artificiels " qu’il célébrera bientôt. Le 20 septembre 1844 cependant, sa famille, indignée de cette vie de débauche lui impose un conseil de tutelle qui le prive de ses dividendes. Me Ancelle, notaire à Neuilly, devient son conseil judiciaire, chargé d’examiner la moindre de ses dépenses. Le 30 juin 1845, Charles Baudelaire tente de se suicider d’un coup de couteau.



Il vit maintenant dans la gène, croulant sous les dettes et poursuivi par les créanciers. Devenu journaliste, Baudelaire publie de nombreux articles de critique. Le poète salue ainsi l’art d’Edgar Manet ou de Camille Corot, les dessins d’Honoré Daumier. Il rend d’ailleurs compte des œuvres exposées au Louvre dans le Salon de 1845, portant aux nues Eugène Delacroix. La musique de Richard Wagner l’enthousiasme également, Thannhauser en particulier dont il fera l’analyse. Au cours de ces années, le poète se lie d’amitié avec l’écrivain Charles Augustin Sainte-Beuve mais également avec des membres de la bohème artistique comme le photographe Félix Nadar ou le poète Théodore de Banville.

Au mois d’août 1847, Charles Baudelaire fait la rencontre d’une actrice, Marie Daubrun, à qui il fait la cour et qui deviendra sa maîtresse. C’est à cette époque qu’il se lance dans la traduction des œuvres d'Edgar Poe. Baudelaire voit dans l’écrivain américain un frère de pensée. Une conception identique de l'art ainsi qu'une fascination commune du mal les réunis dans la création. En 1852, paraît ainsi dans La Revue de Paris un essai intitulé Edgar Allan Poe, sa vie et ses ouvrages puis, au mois de mars 1856, les Histoires extraordinaires, en 1858 Les Aventures d'Arthur Gordon Pym.

Entre temps, le poète participe aux Journées de Février 1848 qui voient la chute de la Monarchie de Juillet et la déchéance du roi Louis-Philippe Ier. Il se montre sur les barricades et s’active pendant l’insurrection qui doit selon lui mettre fin au règne des valeurs bourgeoises, celles de son beau-père, qui l’étouffent. Baudelaire aide d’ailleurs à la création d'un journal socialiste, Le Salut Public, et poursuit ainsi son activité militante. Il s'éloigne cependant bien vite de la politique, dénonçant tout de même avec véhémence le coup d'état du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte.



L’année suivante commence sa liaison avec Apollonie Sabatier. A partir du mois de décembre 1852, Baudelaire rédige alors de nombreux poèmes qui lui sont adressés. Le 25 juin 1857 enfin, alors que décède son beau-père, sont publiées Les Fleurs du mal, dont le plus ancien des poèmes a été rédigé en 1841. Cependant, l’ouvrage, tiré à 1.300 exemplaires, est saisi le 17 juillet suivant sur ordre du Parquet. Le 20 août, un procès en moralité est instruit contre leur auteur. Malgré l'appui de Sainte-Beuve et de Jules Barbey d'Aurevilly, Charles Baudelaire et son éditeur, Auguste Poulet-Malassis, sont condamnés. Le poète est contraint de verser 300 francs d’amende. Cette somme est bientôt revue à la baisse, Baudelaire sollicitant avec succès la clémence des autorités dans une lettre adressée à l’Impératrice Eugénie. Six poèmes devront tout de même être retirés du recueil.

En 1860 sont publiés Les Paradis artificiels. Au mois de février 1862, celui qui est devenu l’idole de la jeune génération des littérateurs renonce bientôt à sa candidature à l’Académie française, suivant les conseils d’Alfred de Vigny. Quelques années plus tard, en 1864, Baudelaire s’exile en Belgique où il donne au mois de mai une tournée de conférences. L’entreprise est un échec complet. Alors qu’il réside à Bruxelles, dans une chambre louée à l’hôtel du Grand Miroir, le pays lui devient bien vite insupportable. Son amertume s'épanche alors dans un pamphlet intitulé Pauvre Belgique ! Atteint par la syphilis, le poète a de plus en plus recours à la drogue.

Au mois de février 1866, Baudelaire fait une chute sur les dalles de l'église Saint-Loup de Namur et perd connaissance. Il est alors hospitalisé à Bruxelles, victime à la fois d'hémiplégie et d'aphasie. De retour à Paris, le poète décède le 31 août 1867 dans la clinique du docteur Duval à Chaillot. Charles Baudelaire est inhumé quelques jours plus tard, le 2 septembre, au cimetière Montparnasse.