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Jules BARBEY d'AUREVILLY
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Jules BARBEY d'AUREVILLY
(Saint-Sauveur-le-Vicomte, 2 novembre 1808 -
Paris, 23 avril
1889)
Français.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1854, Les Œuvres et les Hommes.
1863,
Le Chevalier des Touches.
1874,
Les Diaboliques.
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Jules Barbey d’Aurevilly
naît le 2 novembre 1808 à Saint-Sauveur-le-Vicomte dans le département
de la Manche. Sa mère est issue d’une famille de magistrats anoblis au
siècle précédent tandis que par son père l’enfant est lié à la
bourgeoisie caennaise, tous deux étant très attachés à la monarchie.
Après avoir vainement tenté de le faire entrer dans une école
militaire, ceux-ci placent l’enfant auprès de son oncle, un notable de
Valognes. Barbey grandit dans ce milieu libéral et athée où il
travaille à se cultiver par de fréquentes lectures.
Monté à Paris en 1827, le jeune homme entre en classe de rhétorique au
Collège Stanislas. Reçu bachelier deux années plus tard, il entreprend
ensuite son droit à la Faculté de Caen à partir du mois de novembre.
Cette époque qui voit son retour en Normandie est également celle de la
rupture avec sa famille. A la mort de son oncle en effet, Barbey refuse de
reprendre la dénomination de d’Aurevilly. Ses convictions l’entraînent
d’ailleurs vers la sympathie pour les républicains. Passionné par la
lecture des écrits de Lord Byron, il s’essaie à la littérature.
La fin de ses études, Barbey obtient sa licence de droit le 22 juillet
1833, correspond avec un heureux héritage dont il bénéficie et qui lui
procure une rente. Barbey s’installe alors à Paris où il fréquente,
en habile causeur, les salons en vogue et mène une vie de bohème. En
1834 paraissent ses premiers articles dans La Revue de Paris.
L’année suivante est celle de la rédaction d’un roman, Germaine.
En 1838 commence également sa collaboration avec le journal d’opinion Le
Nouvelliste, dirigé par Adolphe Thiers.
Alors qu’il effectue la rencontre de Georges Sand
et de Charles de Sainte-Beuve, la publication d’une de ses nouvelles, La
Bague d’Annibal, n’est remarquée que par un cercle d’initiés.
Bientôt le dandy se fait également critique dans Le Moniteur de la
Mode en 1843 puis avec Le Constitutionnel en 1845, le Journal
des Débats refusant sa collaboration malgré l’appui de Victor
Hugo.
Aussi, las de cette existence faite d’excès et qui lui mine la santé,
conscient de l’échec patent de sa carrière littéraire, Barbey se décide
à changer de vie. Influencé par la lecture des écrits de Joseph
de Maistre, il s’engage au service du catholicisme et fonde en
1846 la Société catholique, celle-ci se destinant à renouveler
l’art religieux en France. Un périodique, La Revue du monde
catholique, paraît d’ailleurs à partir du mois d’avril 1847
avant de disparaître l’année suivante. Avec l’avènement de la
Seconde République, Barbey publie dans le journal La Mode une série
d’articles d’inspiration ultraroyaliste. Irrité par ces excès, Louis
Veuillot l’écarte bientôt du cercle des rédacteurs de L’Univers.
En 1852 paraît en feuilleton L’Ensorcelée dans L’Assemblée
nationale. Dans ce journal, Barbey fait d’ailleurs bientôt campagne
pour le rétablissement de l’Empire. Fréquentant les salons royalistes
et conservateurs, il y fait la rencontre de la baronne de Bouglon, dont il
s’éprend. Prenant délibérément parti pour le poète Charles
Baudelaire rencontré en 1854 et en démêlés avec la justice,
Barbey effectue avec la jeune veuve un voyage dans le Midi de la France. A
son retour, il se réconcilie avec sa famille puis s’installe de manière
définitive au n°25 de la rue Rousselet à Paris, un modeste logis. La même
année, commence la publication de son œuvre de critique intitulée Les
Œuvres et les Hommes.
Celle-ci prend une nouvelle dimension dans les années qui viennent,
Barbey s’élevant contre les institutions littéraires de la capitale.
En 1862, il s’attaque à un succès d’édition programmé, le nouveau
roman de Victor Hugo Les Misérables, " cette pauvreté "
dira t-il. Entré au journal Le Figaro l’année suivante, il malmène
alors le directeur de La Revue des Deux Mondes, ce qui lui vaut une
condamnation. Ses piques se dirige ensuite vers l’Académie française.
Enfin en 1863, alors qu’il connaît quelques difficultés financières,
la parution de son roman, Le Chevalier des Touches, lui assure une
certaine notoriété. L’année suivante est également édité Un Prêtre
marié. En ces années où l’Empire se libéralise, l’écrivain
poursuit son travail de critique, égratignant au passage les Parnassiens
dans le revue Le Nain jaune.
Alors que la République est proclamée, un nouvel héritage lui assure de
nouveau une relative aisance financière. Barbey met celle-ci à profit
pour louer, à partir de 1872, à Valognes un appartement qui sera son
pied-à-terre lors des fréquents séjours effectués en Normandie dans
les années qui suivent. Celles-ci sont marquées par l’amitié qui le
lie désormais au poète François Coppée, à Paul Féval ou à Paul
Bourget. Alors que paraît au mois de novembre 1874 un recueil de
nouvelles, Les Diaboliques, les 450 exemplaires que possèdent
l’imprimeur Dentu sont saisis ainsi que le manuscrit. L’écrivain fait
d’ailleurs l’objet de poursuites.
Celui-ci poursuit son activité. Le Gil Blas publie Une Histoire
sans nom en 1881 puis Ce qui ne meurt pas en 1883. Cependant
Barbey souffre de plus en plus du foie. Au mois d’avril 1888 une crise
de douleur le laisse abattu. Jules Barbey d’Aurevilly décède le 23
avril 1889 à Paris.
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