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Honoré de BALZAC 

(Tours, 20 mai 1799 - Paris, 18 août 1850)


Français.

Ecrivain.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1829, Les Chouans ou la Bretagne en 1799.
1831, La Peau de Chagrin.
1832, entame une correspondance avec Eveline Hanska.
1834, Le Père Goriot .
1846, signe un contrat de publication de la Comédie humaine.



 






Honoré Balzac naît à Tours le 20 mai 1799. Son père est un fonctionnaire de l’Empire, directeur des Vivres et Subsistances de la 22ème division militaire de Tours. Il est de trente-deux ans plus âgé que sa mère avec laquelle il s’est marié quelques années plus tôt en 1797. L’enfant est placé en nourrice chez l’épouse d’un gendarme de Sacy-sur-Loire Deux sœurs et un frère, adultérin, naissent ensuite au sein du couple Balzac dont le nom prend en 1802 la particule.

Externe depuis 1804 dans un établissement scolaire de Tours, Honoré est inscrit le 22 juin 1807 comme pensionnaire au collège de Vendôme. Ses parents l’en retirent sept années plus tard, le 22 avril 1813, l’adolescent étant atteint d’une sorte d’encéphalite, d’hébétude que l’on attribue à un excès de lecture.

Son père, alors administrateur de l’Hospice général de Tours, est nommé à Paris en 1814. La famille Balzac s’installe alors le 1er novembre dans la capitale, au n°40 de la rue du Temple. Honoré entre au mois de janvier de l’année suivante en pension à l’Institut Lepître puis à l’Institut dirigée par l’abbé Ganser au mois de novembre.



Inscrit à la Faculté de Droit le 4 novembre 1816, faute de devenir polytechnicien, il s’emploie également depuis le mois de septembre précédent chez l’avoué Jean-Baptiste Guillonnet-Merville. Deux années plus tard, en mars, il quitte celui-ci et entre dans l’étude de Me Édouard-Victor Passez. Au mois de janvier 1818, Balzac est admis au Baccalauréat de droit. Son père étant placé à la retraite, les Balzac s’installent à Villeparisis pendant l’été 1819. Destiné au notariat, Honoré quitte alors cette carrière, son emploi de clerc et obtient de l’autorité paternelle de loger dans une mansarde, rue Lesduguières dans le quartier de l’Arsenal, afin de faire de la littérature.

Au mois de septembre 1820, il tire un " bon numéro " ce qui le dispense du service militaire. Au cours des années qui suivent, Balzac publie ses premières œuvres, outre des études de spéculation philosophique, une tragédie Cromwell jugée insipide ainsi que huit romans, sous les pseudonymes de Lord R’Hoone et Horace de Saint-Aubin. Ces volumes à trois francs, appelés par leur auteur " cochonneries littéraires ", assurent à celui-ci de modestes revenus. L’écrivain s’installe alors au mois d’octobre 1824 au n°2 de la rue de Tournon.

Tandis qu’il entretient depuis 1822 une liaison avec Laure de Berny, Balzac est également en 1825 auprès de la duchesse d’Abrantés. Celles-ci l’initient à la sensualité et à la vie mondaine. Il multiplie alors les travaux de librairie. Du Droit d’aînesse est publié au mois de février 1824, une Histoire impartiale des Jésuites deux mois plus tard et enfin un Code des gens honnêtes, sous-titré l’Art de ne pas être dupe des fripons, au mois de mars de l’année suivante. En 1825 d’ailleurs, il abandonne son activité d’écrivain et s’installe, au n°17 rue des Marais-Saint-Germain (aujourd’hui rue Visconti), en tant que libraire. Balzac se fait ensuite imprimeur, obtenant son brevet le 1er juin 1826, et enfin fondeur de caractère l’année suivante. Cependant l’entreprise fait de mauvaises affaires. La faillite est prononcée en 1828 ; Balzac a maintenant 60 000 francs de dettes.



Logeant à présent au n°1 de la rue Cassini, il se remet à la littérature et publie au mois de mars 1829 Les Chouans ou la Bretagne en 1799, premier roman signé de son nom, ainsi qu’une étude analytique, La Physiologie du mariage, quelques temps plus tard. L’écrivain livre également de nombreux articles à destination de la presse périodique. Il collabore ainsi à La Caricature, au Temps, à La Silhouette… En avril 1830, on trouve en librairie les six premières Scènes de la vie privée, parmi lesquelles figure Le Bal de Sceaux. Cette année-là, les Trois Glorieuses et la chute de Charles X réveillent ses convictions politiques. Balzac rédige l’année suivante une Enquête sur la politique des deux ministères. Alors que s’installe la Monarchie de juillet et le gouvernement de Louis-Philippe Ier, il se convertie en 1832 au légitimisme.

Entre-temps, l’écrivain a publié La Peau de Chagrin et ajouté neuf scènes à la série commencée en 1830, Le Curé de Tours et La Femme de trente ans notamment. Balzac fréquente maintenant les salons élégants. Habillé en dandy, le romancier impressionne ses contemporains. Son imposante canne acheté sept cent francs fait sensation auprès du tout-Paris. En 1832, alors qu’échoue ses projets de mariage avec deux de ses connaissances, Eléonore de Trumilly et Caroline Deurbreucq, il entame une correspondance avec Eveline Hanska, une admiratrice polonaise. Balzac rencontre d’ailleurs la jeune femme au mois de septembre de l’année suivante à Neufchâtel. D’une autre de ses liaisons avec Marie Daminois, naît une fille prénommée Marie-Caroline le 4 juin 1834. Cette même année, sortent en librairie Eugénie Grandet, Le Médecin de campagne, L’Illustre Gaudissart puis l’année suivante Le Contrat de mariage.

En 1835, Balzac transporte son domicile au n°13 de la rue des Batailles à Chaillot. Tandis qu’il retrouve sa belle étrangère à Vienne, commence également à Paris une liaison avec la comtesse Guidoboni-Visconti. Édité en feuilletons dans La Revue de Paris dès le mois de décembre 1834, Le Père Goriot est maintenant disponible en volume le 2 mars suivant. Avec ce roman qui obtient un grand succès prend naissance l’idée décisive d’une réutilisation des personnages dans d’autres textes, l’ensemble formant ce que l’écrivain appellera par la suite La Comédie humaine.



Celui-ci effectue quelques séjours en Italie au cours des deux années qui suivent, échafaudant des projets chimériques d’exploitation des mines de plomb argentifère de Sardaigne. En 1836, le romancier s’occupe à la direction d’un journal politique et littéraire, La Chronique de Paris, dont il vient de racheter la majorité des parts. Celui-ci fait bientôt faillite. Balzac est de nouveau endetté. Les pertes se chiffrent cette fois-ci à 46.000 francs. Il multiplie alors les productions littéraires : Le Lys dans la vallée, L’Interdiction, Illusions perdues, César Birotteau, Le Contrat de mariage, La maison Nucingen, Splendeur et misères des courtisanes. Après un séjour auprès de George Sand à Nohant pendant l’hiver 1838, il s’installe au mois de juillet aux Jardies, à Sèvres, une propriété somptuaire.

Nommé président de la jeune Société des gens de lettres le 16 d’août 1839, Balzac mène campagne en faveur de la propriété littéraire et des droits des auteurs. Il échoue cependant dans sa candidature à l’Académie française. L’Institution repoussera de nouveau à trois reprises l’auteur du Cabinet des Antiques et des Secrets de la princesse de Cadignan. Couvert de dettes, celui-ci s’essaie au théâtre, sans succès. Il lance alors la Revue parisienne, un périodique mensuel et littéraire où il prend notamment la défense de La Chartreuse de Parme et de Stendhal. Celle-ci s’effondre après la publication de trois de ses numéros. L’écrivain déménage de nouveau, à Passy cette fois-ci, rue Basse (actuelle rue Raynouard). Le 2 octobre 1841, il signe un contrat de publication de la Comédie humaine. Seize volumes seront mis en vente jusqu’en 1846.

Avec la mort de son mari, le 10 novembre 1841, madame Hanska est devenue veuve. Balzac la rejoint à Saint-Pétersbourg au cours de l’été 1843. L’année suivante est faite d’un dur labeur : l’écrivain passe seize heures par jour à sa table de travail, en compagnie de sa cafetière. Celui-ci s’avère productif. Citons entre autres Un Début dans la vie, Une Ténébreuses affaire, La Muse du département, Modeste Mignon, Le Curé de village. Nommé chevalier de la Légion d’honneur au mois d’avril 1845, Balzac est en villégiature avec son admiratrice Outre-Rhin, en Hollande et en Belgique, à Naples au cours de cette même année. On retrouve les deux amis en Suisse et en Italie au printemps suivant. Au mois de novembre 1846, l’écrivain est désespéré : sa compagne accouche d’un enfant mort-né.



Installée maintenant rue Fortunée à Paris, le romancier rédige son testament le 28 juin 1847. Au mois de septembre suivant, il part pour Wierzchownia, la résidence ukrainienne d’Eveline Hanska. Balzac effectuera de longs séjours chez son hôtesse en 1848 et en 1849. Ces années ont vu la parution de nouveaux romans : La Cousine Bette, Le Cousin Pons, Le Député d’Arcis. Le 14 mars 1850, les deux amants se marient enfin en Ukraine.

Cependant l’écrivain est soufrant. Il est de retour à Paris le 20 mai suivant, en compagnie de celle qui est maintenant sa femme. Honoré de Balzac décède le 18 août 1850 à 23 heures trente après avoir reçu l’extrême-onction. Il est inhumé dans les jours qui suivent au cimetière du Père-Lachaise, dans un convoi de troisième classe. Au cours de la cérémonie, les quelques assistants parmi lesquels figurent Alexandre Dumas et Charles-Augustin Sainte-Beuve ont pu entendre Victor Hugo prononcé l’oraison funèbre de son ami défunt.