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Gaston d'AUDIFFRET-PASQUIER
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Gaston d'AUDIFFRET-PASQUIER
(Paris, 21 octobre 1823 - Paris,
4 juin 1905)
Français.
Homme
politique.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1845, nommé auditeur au Conseil d’État.
... membre du conseil
d’administration des mines d’Anzin.
1871, élu député.
1875, élu président de
l'Assemblée nationale.
1876, élu président du
Sénat.
1878,
élu à l'Académie
française.
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Edme Armand
Gaston d’Audiffret naît à Paris, le 21 octobre 1823. Il est le fils de
Florimond Louis, comte d'Audiffret, à l’époque Receveur général des
Finances, et de Gabrielle Zoé Pasquier, nièce et héritière du duc
Pasquier. Ce dernier, préfet de police de Paris à la fin de l’Empire
devenu chancelier de France sous la Monarchie de Juillet, adopte son petit
neveu. Sans héritier direct, il vient d’obtenir en 1844 la
réversibilité de son titre nobiliaire sur le chef du comte d’Audiffret.
En 1862, à la mort du chancelier, celui-ci devient donc duc d’Audiffret-Pasquier.
Suivant l’exemple familial, Gaston d’Audiffret entend faire carrière
dans un des grands corps de l’État. En 1845, il est ainsi nommé
auditeur au Conseil d’État. La même année, il épouse, le 5 juillet,
Jemmy-Mary Fontenillat, qui n’est autre que la belle-sœur de Casimir-Périer.
Un beau mariage donc pour celui qui est promu Maître des requêtes en
1848. Entre temps, Gaston d’Audiffret est entré en politique. En 1846,
il est élu maire de sa commune, Saint Christophe-le-Jajolet, où se
trouve la propriété de Sassy, acquise par son grand oncle.
Sous le Second Empire, Gaston d’Audiffret, membre du conseil d’administration
des mines d’Anzin, fait toujours figure de grand notable et est un des
principaux représentants de l’opposition orléaniste. En 1861, il est
élu conseiller général du canton de Mortrée, dans le département de l’Orne.
Cependant, malgré ces succès locaux, le duc d’Audiffret-Pasquier
échoue par deux fois, en 1866 ainsi qu’en 1869, à la députation face
au baron de Mackau, candidat officiel du Second Empire. Il doit attendre
la chute de Napoléon III pour faire son entrée à l’Assemblée
nationale, le 8 février 1871.
S’il revendique une certaine indépendance d’esprit, l’élu de la
quatrième circonscription de l’Orne, n’en défend pas moins les
intérêts des princes d’Orléans. Ceci lui permet d’effectuer des
alliances politiques, à droite comme à gauche, et ainsi de se voir
confier la présidence de quelques commissions parlementaires. Le duc d’Audiffret-Pasquier
est ainsi chargé d’examiner les marchés passés par les
administrations depuis le mois de juillet 1871. L’année suivante, il se
propose d’étudier la condition de la classe ouvrière française. L’ancien
commis de l’État, qui est également directeur du complexe industriel
de Decazeville, entend ainsi donner une dimension sociale au programme du
parti orléaniste.
A l’Assemblée nationale, le duc d’Audiffret-Pasquier s’empresse de
dénoncer les malversations du Second Empire. Les députés décident de
faire afficher le texte de son discours dans toutes les communes, ce qui
permet au représentant de l’Orne de se faire également connaître des
Français. Après que le " chef du Pouvoir Exécutif "
se fut prononcé en faveur de la République, il contribue activement à
la chute d’Adolphe Thiers, le 24 mai 1873. Fidèle à ses idées et à
son parti, le duc d’Audiffret-Pasquier est en effet toujours favorable
à la restauration d'une monarchie constitutionnelle. Cependant, le refus
du comte de Chambord de tout compromis le conduit à voter pour le
septennat présidentiel du maréchal de Mac-Mahon, au mois de novembre
1873. L’intransigeance du prétendant vis-à-vis de l’adoption du
drapeau blanc est en effet ressentie comme une provocation par les
orléanistes, qui avait auparavant reconnu la primauté de la branche
aînée.
D’ailleurs, celui qui est à présent président du centre droit
approuve les lois constitutionnelles qui fondent le nouveau régime
républicain. Le 15 mars 1875, le duc d’Audiffret-Pasquier est élu
président de l'Assemblée nationale. Neuf mois plus tard, il est cette
fois-ci désigné comme sénateur inamovible, puis, le 15 mars 1876,
président de cette chambre haute. Audiffret-Pasquier est ainsi le premier
des quinze présidents du Sénat de la Troisième République. Au mois de
janvier 1879, après trois années d’exercice et à la suite du succès
de la gauche républicaine aux élections législatives, il doit
abandonner cette fonction. Quelques semaines auparavant, le 24 décembre
1878, le duc d’Audiffret-Pasquier est élu à l'Académie française, au
fauteuil de Monseigneur Dupanloup, l’évêque d’Orléans.
Au mois d’octobre 1877, le président du Sénat avait décidé de ne pas
donner suite aux poursuites contre Victor Hugo initiées par le président
du Conseil, le duc de Broglie. L’écrivain venait en effet de publier
des extraits de son Histoire d’un crime, à propos du coup d’État
du 2 décembre 1851, dans le journal La République française.
Ceux-ci mettaient notamment en cause l’attitude de l’armée pendant
ces journées. Il s’agissait en effet pour le duc d’Audiffret-Pasquier
de protéger un élu, en l’occurrence le sénateur de la Seine, pendant
son mandat, suivant les prescriptions qu’imposaient les institutions. Au
cours de ses vingt-cinq années de présence à la Chambre haute,
sénateur, Audiffret-Pasquier participe aux principaux débats, aux cotés
de la minorité conservatrice. Au mois de mars 1880, il s'élève contre
le premier des décrets anticléricaux du cabinet Ferry concernant les
congrégations non autorisées, et proteste, en juin 1886, contre le sort
réservé aux princes d'Orléans suite au vote de la loi interdisant le
séjour en France aux chefs des familles qui ont précédemment régné.
Très affecté par le décès de son épouse, au mois de novembre 1903,
puis l’année suivante par celui de son fils Denis suite à un accident
automobile, le duc d’Audiffret-Pasquier décède à Paris, le 4 juin
1905.
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