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Guillaume APOLLINAIRE
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Guillaume
APOLLINAIRE
(Rome,
26
août 1880 - Paris,
9
novembre 1918)
Français.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1902,
ses contes sont publiés par La Revue blanche.
1903,
fonde sa propre revue, Le Festin d'Ésope.
1910,
L'Hérésiarque et
Cie.
1911,
Bestiaire ou cortège d'Orphée.
1913, Alcools.
1917, Mamelles de Tirésias.
1918, Calligrammes.
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Guglielmo
Alberto Kostrowitzky naît à Rome, le 26 août 1880. Sa famille cependant
est d’origine polonaise. Son grand-père, Apollinaire Kostrowitzky,
d’illustre ascendance aristocratique, quitte le domaine familial, aux
environs de Minsk, pour participer à la guerre de Crimée. Blessé en
1855 lors du siège de Sébastopol, l’officier, pensionné désormais
par le tsar, se marie à une jeune italienne, Julia Floriani. Celle-ci lui
donne une fille prénommée Angelina Alexandrina, en 1858. Commence à
cette époque pour les Kostrowitzky une longue période d’errance, de dénuement,
de mésentente conjugale, en Europe.
Apollinaire
Kostrowitzky échoue dans la ville des Papes, avec sa fille, en 1866.
Celle-ci entre au couvent des Dames françaises du Sacré-Cœur. Après y
avoir reçu une éducation religieuse, la jeune femme quitte
l’institution en 1874, à l’âge de vingt ans, pour indiscipline.
Quelques années plus tard, un enfant lui naît, fruit d’une liaison
avec un officier, Francesco Flugi d’Aspermont. Le petit Guglielmo aura un
frère, prénommé Alberto, en 1882. Ensemble, ils passent leur petite
enfance en Italie.
En
1887 cependant, Angelina Kostrowitzky et ses deux fils s’installent à
Monaco. Guillaume effectue ses études au collège Saint-Charles, de 1887
à 1895, année de sa fermeture, puis au collège Stanislas de Cannes au
cours des deux années qui suivent, et enfin au lycée de Nice en 1897.
Pieux – il effectue sa première communion en 1892 - et studieux, l’étudiant
montre des dispositions pour la littérature et les arts. Cependant, il
n’obtiendra pas le Baccalauréat.
Au printemps 1899, les Kostrowitzky, couverts de dettes, arrivent à
Paris. Angelina, qui se fait appeler Olga à présent, ne bénéficie plus
des subsides que lui versait son père, devenu Camérier - Officier de la
Chambre - du Pape. Dans la capitale, Guillaume Kostrowitzky mène une vie
laborieuse, prêtant sa plume à divers écrivaillons, avant de faire ses
débuts journalistiques à Tabarin, une feuille politico-satyrique.
A partir du mois d’août 1901, il effectue une long voyage en Allemagne,
qui le mène jusqu'à Berlin. Le jeune homme a en effet été engagé par
Mme de Milhau, pour être le précepteur de sa jeune fille. Le périple se
poursuit au cours du printemps 1902, époque pendant laquelle le jeune
homme découvre Prague, Munich, Vienne.
Son contrat achevé, Guillaume Kostrowitzky est de retour en France.
Quelques-uns de ses contes sont alors publiés par La Revue blanche :
L’Hérésiarque en mars, Le Passant de Prague en juin.
Celui qui prend à cette époque le pseudonyme de Guillaume Apollinaire
collabore également à La Grande France, à L'Européen,
une revue de politique internationale, ainsi qu’à La Revue d'art
dramatique. Dans cette dernière feuille, il assure une chronique des
publications périodiques. Au mois de novembre 1902, Apollinaire fonde sa
propre revue, Le Festin d'Ésope, toute entière consacrée à
la poésie. Celle-ci aura neuf livraisons. Grâce à Max Jacob, il fait à
cette époque la connaissance de Picasso, Vlaminck, Derain. En ces années
1903 et 1904, Apollinaire rejoint aussi fréquemment à Londres Annie
Playden, une jeune anglaise rencontrée alors qu’il était auprès de
Mme de Milhau. Sans grand succès amoureux cependant.
Résidant au Vésinet, le poète fréquente de plus en plus Montmartre, où
il s’installe en 1907, abandonnant au passage son emploi dans une banque
pour vivre de sa plume. La même année, Guillaume Apollinaire fait la
rencontre de Marie Laurencin, à qui l’unira au cours des cinq années
suivantes une liaison orageuse et discontinue. Le poète publie beaucoup
à présent, dans diverses revues, et en particulier dans les pages de La
Phalange, dédiée au mouvement néo-symboliste, en 1908. Son premier
livre, L'Enchanteur pourrissant, parait l’année suivante, qui
fait néanmoins suite aux Onze Mille Verges, un roman érotique qui
circule sous le manteau dans Paris. Vient ensuite L'Hérésiarque et
Cie, un recueil de contes, en 1910, le Bestiaire ou cortège d'Orphée
en 1911.
Celui,
qui a servi de modèle au Douanier Rousseau en 1910, se fait critique
d'art dans L'Intransigeant, ce qui lui assure quelques revenus réguliers.
Dès le 1er avril 1911, Apollinaire anime également la rubrique « La Vie
anecdotique » dans le Mercure de France. A l’automne cependant
le poète est incarcéré une semaine durant à la Santé. Il est en effet
accusé de complicité de vol pour avoir restitué des statuettes dérobées
au Louvre par Géry Pieret, qu’il hébergeait jusque là. Après la
disparition de La Joconde dans le même musée, l’opinion
cherchait en effet un coupable. Au mois de février 1912, paraît le
premier numéro des Soirées de Paris, consacrées à l’art
moderne. Seize autres suivront jusqu’au mois de juin 1913, année où
parait Alcools, le premier grand recueil du poète.
Guillaume
Apollinaire effectue quelques séjours en Normandie, à La Baule puis à
Deauville. Il est de retour à Paris à l'annonce de l'imminence d'une
mobilisation générale, et y rencontre Louise de Coligny-Chatillon,
« Lou ». Désireux de s’engager, Guglielmo Kostrowitzky
passe le conseil de révision à fin du mois de novembre. Le 5 décembre
1914, le poète est incorporé au 38ème régiment d'artillerie de
campagne à Nîmes. Deuxième cannonier-conducteur, il est admis à un
peloton d’élève-officiers créé à l’intérieur du régiment. Le 2
janvier 1915, de retour d'une permission passée à Nice, le poète
rencontre dans le train Madeleine Pagès, une nouvelle liaison commence
pour le poète. Au mois d’août 1915, la jeune femme deviendra sa fiancée.
Le 4 avril 1915 enfin, c’est le grand départ pour le front. Deux jours
plus tard, il est à Mourmelon-le-Grand. Brigadier, Apollinaire est désigné
comme agent de liaison. Son régiment est ensuite transféré aux Hurlus,
puis près de Perthes. Nommé maréchal des logis, il occupe à présent
les fonctions de chef de pièce. Le 1er novembre 1915 cependant, pour
pallier au manque d’officiers dû aux pertes, Apollinaire est transféré
dans l'infanterie comme sous-lieutenant et est affecté, le 20 novembre,
au 96ème Régiment de ligne. En première ligne, il connaît à présent
la vie des Poilus, dans la tranchée, face à l’ennemi. Ayant obtenu une
permission, l’officier est à Oran, chez Madeleine Pagès depuis le 26 décembre
jusqu'au 11 janvier 1916. De retour sur le front, Apollinaire est à
Damery, en seconde ligne, quand, le 9 mars, il prend connaissance de la
publication de son décret de naturalisation.
Quelques jours plus tard, le 14 mars 1916, l’officier monte en ligne
avec son unité au Bois-des-Buttes, dans le secteur de la vallée de
l'Aisne, au nord-ouest de Reims. Le 17, il est blessé à la tête d’un éclat d’obus qui perce
son casque. Alors qu’il est évacué vers le Val-de-Grâce, un abcès
provoque des paralysies partielles, son état nécessitant une trépanation.
L’opération est un succès, mais suit une longue convalescence à l'hôpital
du Gouvernement italien du quai d'Orsay. Au cours de cette période
difficile, Apollinaire s'éloigne de Madeleine Pagès. Au mois d’octobre
1916, le Poète assassiné est publié, Avec ce recueil de
nouvelles, le poète fait sa rentrée littéraire, ses amis profitant de
l’évènement pour organiser un banquet en son honneur, le 31 décembre
suivant.
L’année 1917 est particulièrement féconde. Les Mamelles de Tirésias
paraissent le 24 juin, puis, en novembre, Vitam impendere amori.
Apollinaire prépare également une édition de ses Calligrammes,
auxquels il travaillait déjà avant la déclaration de guerre, et qui
parait au mois d’avril 1918. Toujours tenu par ses obligations
militaires, le poète est affecté au Bureau de Censure, jusqu’en avril
1918, moment où le ministre des Colonies Henri Simon le prend à son
service dans son cabinet. Le 1er janvier 1918, Apollinaire est atteint
d’une congestion pulmonaire. Hospitalisé à la villa Molière,
transformé en hôpital, le poète y demeurera deux mois. Quelques temps
plus tard, le 2 mai, il se marie à Louise Emma Kolb.
Atteint
par la grippe espagnole, le poète décède le 9 novembre 1918. Il est
inhumé le 13, au Père-Lachaise, alors que dans les rues de la capitale,
les Parisiens fêtent l’armistice et la victoire sur l’Allemagne de
Guillaume II.
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