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Emmanuel d'ALZON
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Emmanuel d'ALZON
(Vigan,
30
août 1810 - Nimes,
21
novembre 1880)
Français.
Religieux.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1845,
fondation de la Congrégation de l'Assomption.
1855,
inaugure l'association de Saint François de Sales.
1871,
publie la Revue de l'enseignement chrétien.
1873,
à l’origine de la
création du bulletin Le Pèlerin.
1877, publie
Novissima verba.
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Emmanuel
d’Alzon naît le 30 août 1810, à Vigan, dans le département du Gard. Ses parents, notables du lieu, l’élève
dans les préceptes de la religion chrétienne. Le 13 octobre
1823, la famille d'Alzon s'installe à Paris, à l'hôtel Crapelet, au 9 de
la rue de Vaugirard. Emmanuel quant à lui suit les cours du collège
Saint-Louis. L’année suivante, il est admis, en tant qu’externe, au
collège Stanislas. C’est d’ailleurs au sein de cette institution réputée
qu’il achèvera ses études en 1828. Le jeune homme épouse à cette époque
les opinions du catholicisme libéral, porté par l’abbé Félicité de
Lamennais, Charles de Montalembert et Frédéric Ozanam, les « Pélerins
de la liberté ». Ainsi, il entre dans l’association pour la défense
de la religion catholique, créée au mois de mai 1828 par l'abbé de
Salinis. Emmanuel d’Alzon fréquente également les conférences
religieuses, la Société des Bonnes Etudes, qui se réunit dans la pension
Bailly.
Suivant
la volonté de son père, il entame des études de droit, mais montre très
tôt sa une vocation au sacerdoce. Après s’en être ouvert à ses
parents, Emmanuel d’Alzon entre au séminaire de Montpellier,
au mois de mars 1832. Le
16 juin suivant, l'abbé d'Alzon reçoit la tonsure, puis, après une année
de réflexion, les ordres mineurs, avant de se décider à gagner Rome. Dans
la cité pontificale, de l’automne 1833 au printemps 1835, il poursuit ses
études ecclésiastiques chez les religieux Minimes, à Sant'Andrea delle
Fratte. De retour en France, Mgr de Chaffoy, évêque de son diocèse
d'origine, le nomme chanoine honoraire et vicaire général honoraire de Nîmes,
le 8 novembre 1835. Résidant rue de l'Arc-du-Gras, le prêtre œuvre auprès
de la jeunesse, assurant la prédication du carême et de l'avent en 1836 et
en 1837.
L’abbé
d'Alzon se consacre également à l’enseignement à la pension Vermot,
placé sous le patronage de l'Assomption. De 1844 à 1849, de multiples
agrandissements accroissent la place qu’occupe dans la ville de Nîmes
l’institution sise avenue Feuchères. S’étant rendu entre temps à
Turin, au cours de l’été 1844, au chevet de son beau-frère de Puységur
malade, le religieux fait vœu d'humilité sacerdotale dans l’église de
la Consolata. Ayant obtenu le plein exercice pour
son établissement scolaire de Nîmes, l'abbé d'Alzon songe à présent à
un projet de plus grande ampleur : la fondation de la Congrégation de
l'Assomption. A ses collaborateurs, les 29 et 30 septembre 1845, il donne
ainsi lecture de la Règle de l'Association de l'Assomption, qui naît le 25
décembre suivant avec leur approbation.
A
Paris, un pensionnat s’installe rue du faubourg Saint-Honoré, la chapelle
de l’institution étant bénie, le 12 octobre 1851. C’est à cette
occasion que les premiers religieux de l’ordre revêtent leurs habits. Le 31
juillet précédent, son fondateur est nommé membre du Conseil supérieur
de l'Instruction publique. Deux années plus tard, le collège est transféré
dans la propriété de Clichy-la-Garenne. Celui-ci comptera quelques
dizaines d’élèves jusqu’en 1860. Au mois de janvier 1855, à Nîmes et
au pensionnat de Saint-Maur, le père d’Alzon inaugure l'association de
Saint François de Sales. Celle-ci a pour but de recueillir des prières et
des aumônes en faveur d'orphelinats nîmois ouverts aux enfants
protestants. Cette œuvre complète son apostolat auprès des populations
gagnées à la Réforme. Le 19 mars suivant, à Paris, Mgr de Ségur en
devient le président, celle-ci ayant vocation à s’étendre à la France
entière.
Le
19 mai 1854, le père d’Alzon est frappé d'une attaque cérébrale. Il se
retire donc à Lavagnac, laissant à ses proches le soin de poursuivre son
action. Quelques années plus tard, s’étant rétabli, ce sont les
affaires de Rome et l’unité italienne en marche qui vont le préoccuper.
Comme nombre de prélats français, le père d’Alzon défend l’idée du
maintien des Etats pontificaux, garant à ses yeux de l'indépendance du
Saint-Siège face aux puissances européennes. A Nîmes, les pensionnaires
de la Maison de l'Assomption s'exaltent à glorifier le pape Pie IX et son
action, autour d’un enseignement ultramontain, de parades militantes dans
la ville. A Paris, la première fondation de l’Assomption déménage en
1861 la rue François Ier. Les religieux cependant souhaitent à présent étendre
leur apostolat, de l’enseignement vers l’œuvre missionnaire répondant
ainsi à l’appel de Mgr Quinn, évêque de Brisbane, en Australie. Les
missions en Orient se multiplient également, au Liban notamment où les
populations chrétiennes sont menacées par les violences commises à leur
égard par les Druzes. En
1865, est aussi fondée à Paris l’ordre des Petites Sœurs de
l'Assomption, qui se destinent à secourir les familles ouvrières et
pauvres.
De
Nîmes, le père d'Alzon gagne Rome au mois de novembre 1869, où s’est
ouvert le Concile. Le 18 juillet 1870, est proclamé, à l’instigation de
Pie IX, le dogme de l'infaillibilité pontificale. A son retour, le
religieux est surpris par la déclaration de guerre de la France du Second
Empire à la Prusse. Avec la défaite, viennent le siège de la capitale,
puis la proclamation de la Commune. A Nîmes, le père d’Alzon apprend que
quelques-uns de ses religieux sont détenus à Mayence, au delà du Rhin,
s’étant engagés auprès des armées en tant qu’aumônier. Il recueille
également les religieuses parisiennes. Devant la montée de l’anticléricalisme,
Emmanuel d’Alzon décide de republier la Revue de l'enseignement chrétien,
qui militera pour l'obtention de la liberté de l'enseignement. Le 24
janvier 1872, est également fondée l'Association de Notre-Dame de Salut,
qui se donne pour mission d'assurer des secours aux œuvres ouvrières et
d’organiser des pétitions afin d’obtenir une loi instaurant le repos
hebdomadaire le dimanche, indispensable à la pratique religieuse.
Le
père d’Alzon est également à l’origine de la création en 1873 du
bulletin Le Pèlerin, un hebdomadaire illustré et à bon marché.
Celui-ci relaie l'œuvre des pèlerinages de Notre Dame de Salut. Grace au développement
du chemin de fer, ceux-ci conduisent chaque année les pèlerinages
"nationaux" à Lourdes et à Rome, puis à Jérusalem avec la fin
du siècle. Dès 1874, des malades sont emmenés en pèlerinage, assistés
par les Petites Soeurs, et sont présentés aux piscines de Massabielle. Le
père Emmanuel d'Alzon pour sa part se rend à Lourdes pour la première
fois en 1868, soit dix années après les apparitions à Bernadette
Soubirous. Il y reviendra régulièrement dans les années qui suivent, se
liant d'amitié avec le curé de Lourdes, l'abbé Peyramale, qui se consacre
tout entier à la construction du sanctuaire. L’abbé d’Alzon accompagne
ainsi ce renouveau de piété qui donne un nouveau statut à Paray-le-Monial
et préside à la construction du Sacré-Cœur de Montmartre.
Le 1er mars 1877, dans un écrit qu'il intitule Novissima verba, le père
Emmanuel d'Alzon rédige son testament spirituel. Celui-ci est en
particulier destiné à la lecture des frères de l’Assomption, les
engageant à toujours œuvrer contre le monopole de l'université, contre
les « sociétés secrètes » et l'unité de l'Eglise sous
l’autorité du pape de Rome. Pour assurer l'avenir de sa Congrégation, il
opte pour la division en provinces en 1876, avant de nommer, le 21 octobre
1880, le père Picard vicaire général, le chargeant ainsi de la direction
de la Congrégation. Le père Emmanuel d’Alzon décède à Nîmes, le 21
novembre 1880.
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