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Clément ADER 

(Muret, 2 avril 1841 - Toulouse, 3 mai 1925)


Français
.

Ingénieur.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1860, ingénieur.
1866, brevet pour un " appareil à relever les rails ".
1868, brevet pour un cycle à deux roues.
1873, mise au point d’un planeur.
1880, fonde la Société générale des téléphones.
1890, effectue à bord de son l'Éole un vol.
1909, paraît L'aviation militaire.


 






Clément Ader naît à Muret le 2 avril 1841. L’enfant est le fils unique de François Ader, maître menuisier, et de Raymonde Fortané. En 1853, il entre au pensionnat Saint-Joseph, à Toulouse, et effectue dans l’établissement l’ensemble de ses études secondaires. Clément Ader obtient à l’âge de seize ans un Baccalauréat es sciences. Ceci lui permet d’être admis quelques temps plus tard à l’école d’ingénieur de l’Institution Assiot. Dès son plus jeune âge, Clément Ader se passionne pour les secrets du vol. Après avoir observé les insectes et les oiseaux, il tente à l’âge de quatorze ans de décoller du sol dans un costume habillé de plumes !

Titulaire maintenant d’un diplôme d'ingénieur en 1860, il entre deux années plus tard à la Compagnie des Chemins de Fers du Midi de la France. Clément Ader s’occupe alors à mettre au point de nouveaux procédés d’installation et d’entretien des voies ferrées. Il dépose ainsi le 15 avril 1866 un brevet pour un " appareil à relever les rails ". Quelques mois plus tard, le 30 octobre suivant, l’ingénieur s’assure également de la paternité d’un " système de rails amovibles " avant de se décider à quitter la compagnie.

Peu après sa démission, Clément Ader, toujours féru de progrès techniques et d’inventions, s’intéresse à la mise au point d’un cycle à deux roues. Le 25 novembre 1868, est ainsi breveté le " véloce caoutchouc ". Au cours des années suivantes, son concepteur participera d’ailleurs à de nombreuses courses de vélocipèdes. Pendant l’été 1870, Clément Ader songe à se lancer dans l'industrie du cycle, qui apparaît prometteuse à cette époque, en créant sa propre entreprise. Ses projets sont cependant interrompus par le déclenchement de la guerre franco-prussienne.



Dès le mois de septembre 1870, Clément Ader est affecté au polygone de Toulouse. Il effectue alors des études sur des cerfs-volants d’observation qui seraient capables d'élever un homme dans les airs. Cependant la proposition qu’il fait au Ministre de la Guerre reste sans suite, celui-ci ayant d’autres préoccupations plus immédiates au moment où la défaite française se dessine. Après l’armistice et avec la fin du conflit, Clément Ader poursuit ses travaux dans l’atelier de son ami Douarche, à Castelnaudary. En 1873, ses études d’aérodynamique aboutissent notamment à la mise au point d’un planeur dont les ailes sont revêtues de plumes d’oie. L’engin volant est alors exposé à Paris dans les salons de Nadar, photographe et aérostier.

Installé maintenant dans la capitale parisienne, Clément Ader travaille en 1875 dans l’entreprise de travaux publics de son ami Castex. Le 25 janvier 1877, il épouse Antonine Castex, fille de l’entrepreneur. Le couple aura une fille, Clémence, qui naît l’année suivante, le 26 mars. Quelques temps plus tard, l’ingénieur s’attache à améliorer le système du téléphone, inventé par l’américain Graham Bell en 1876. Il déposera ainsi 53 brevets en rapport avec la téléphonie entre 1878 et 1885. Ces travaux lui valent d’ailleurs le prix Vaillant, décerné par l'Académie des Sciences en 1880, ainsi que la Légion d'honneur, dont il est décoré le 29 décembre 1881. Désirant tirer un profit financier de ses recherches, Clément Ader participe à la fondation de la Société générale des téléphones, le 30 octobre 1880. Celle-ci est chargée notamment d’installer le réseau parisien de téléphonie, ce qui assure de confortables dividendes à l’inventeur.

Enrichie par le développement industriel de ses travaux, il effectue l’acquisition en 1881 d’un hôtel particulier à Paris, au n°68 de la rue de l’Assomption. Cette nouvelle aisance lui permet également de concrétiser ses projets aéronautiques. Pendant ces années en effet, Clément Ader a poursuivi ses travaux d’étude sur l’aviation. Réalisant de nombreuses maquettes, couchant sur le papier des dizaines de plans d’engins volant, il s’est intéressé aux problèmes de la charge alaire, de la mise au point d’un moteur assurant la propulsion, de la forme et de la taille de l'hélice…



Entre 1882 et 1885, son projet baptisé " Éole " prend forme. C’est dans un atelier situé rue Pajou que commence la fabrication et le montage de l’aéroplane motorisé et plus lourd que l’air. En 1890, Clément Ader achète la château de Ribonnet, à Muret en Haute-Garonne. La même année, le 19 avril, il dépose le brevet d’ "un appareil ailé pour la navigation aérienne dit avion". Cet engin, qui pèse 300 Kilogrammes, est muni d'une chaudière à tubes entraînant une hélice en bambou. Quant aux ailes articulées, elles sont la réplique des membranes d'une chauve-souris. Quelques mois plus tard, le 9 octobre, l’inventeur effectue enfin à bord de son l'Éole un vol de 50 mètres de distance à quelques décimètres de hauteur, dans le parc du château de Gretz-Armainvilliers mis à sa disposition par sa propriétaire, Mme Pereire. Renouvelant l’exploit au début du mois de septembre 1891, Clément Ader et son aéroplane, muni cette fois-ci d’un gouvernail, quittent le sol sur plus de cent mètres.

Poursuivant ses expériences en améliorant la chaudière et la puissance du moteur, Clément Ader obtient bientôt l'appui de l'Armée. Celle-ci est intéressée par le procédé, en la personne notamment de Charles de Freycinet, alors Ministre de la Guerre. Le 3 février 1892, un contrat est signé, liant les autorités à l’inventeur. Installé maintenant dans un atelier rue Jasmin à Paris, celui-ci s’investie dans la mise au point de l'Avion II. Le 18 novembre 1893, le moteur de l’aéroplane est essayé devant la Commission d’inspection de l’Armée. Il donne alors satisfaction. Cependant, les autorités décident de restreindre dès l’année suivante les crédits attribués à Clément Ader pour la réalisation de son projet. L'Avion II ne verra donc pas le jour.

En 1896, l’ingénieur met au point un système de télégraphie sous-marine, essayé au mois de septembre entre Saint-Pierre-et-Miquelon et Brest. C’est en grande partie à ses frais qu’il achève l’Avion III au mois de juillet 1897. Ce nouvel appareil est quatre fois plus puissant que l'Éole pour une masse accrue seulement de moitié. Quelques temps plus tard, le 14 octobre de la même année, celui-ci effectue à Satory, sur une piste circulaire construite pour l’occasion, un vol de 300 mètres de distance. Cependant l’expérience s’effectue dans de mauvaises conditions, par grand vent et alors que la nuit tombe. L’appareil est endommagé. Suivant l’avis défavorable émis dans son rapport par le général Mensier, l'armée supprime alors de manière définitive ses crédits financiers à l'inventeur. Relevé de tout secret militaire, celui-ci présente l’Avion III à la presse au mois de juin 1898. Quelques années plus tard, il renonce définitivement à ses travaux sur l’aviation et offre en 1902 ses appareils ainsi que l’ensemble de ses documents d’études au Conservatoire des Arts et Métiers. Celui-ci ne retiendra du legs que l’Avion III et le moteur de l'Avion 2



Au cours des années qui suivent, l’ingénieur se passionne pour l’automobile. En 1898, il dépose ainsi plusieurs brevets au nom de la Société industrielle des Téléphones et Automobiles Ader. Ceux-ci sont cédés en 1904 à une société britannique. Après avoir vendu ses biens parisiens ainsi que son atelier de la rue Jasmin, Clément Ader décide de se retirer en 1905 dans sa propriété de Muret. L’année suivante, il sort cependant de sa retraite lorsque la presse qualifie Santos Dumont de " premier homme qui ait volé " à la suite de ses exploits à Bagatelle. Le 21 septembre 1906, Ader envoie une lettre au journal Les Sports afin de revendiquer l’antériorité des vols d’Armainvillers et de Satory sur ceux du pilote brésilien. Alors que les exploits des frères Wright outre-Atlantique ne sont pas encore connus en Europe, l’article déchaîne une véritable polémique franco-française, opposant les partisans des deux aviateurs.

L’année suivante, Clément Ader publie également un volume intitulé La première étape de l'aviation militaire française dans lequel il fait le récit de ses travaux et de ses différents vols avec l'Éole et l'Avion III. En 1909 paraît également L'aviation militaire, véritable apologie de l’emploi en cas de conflit de cette arme nouvelle qu’est l’avion. Un discours prophétique. Son auteur affirme alors que " celui qui sera maître des airs sera maître du monde ". Le 31 décembre 1910, lors d’un banquet des " Hommes-oiseaux " organisé par le magazine L’Auto, Clément Ader est fêté en doyen des pionniers de l’aviation française. Il est nommé officier de la Légion d’honneur le 29 décembre de l’année suivante puis commandeur en 1922, une récompense qui honore ses travaux aéronautiques.



Alors que le premier conflit mondial affirme l’importance nouvelle de l’aviation dans la conduite de la guerre, l’inventeur se consacre maintenant au soin de ses vignes et à la conduite de l’automobile qui lui a été offert par la société Panhard et Levassor. Clément Ader décède à Toulouse le 3 mai 1925 à l'âge de 84 ans.