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Adolphe ADAM 

(Paris, 20 mai 1799 - Paris, 18 août 1850)


Français
.

Compositeur.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1827, La Batelière de Brientz.
1834, Le Chalet.
1847, fonde le Théâtre-National.

 






Adolphe-Charles Adam naît à Paris le 24 juillet 1803. Son père, le pianiste virtuose, Jean-Louis Adam, connaît quelques succès sous l’Empire. Enseignant au Conservatoire, il initie rapidement son fils au clavier, celui-ci montrant d’ailleurs de grandes capacités de mémorisation et un prodigieux sens de l’improvisation. Ces dispositions ravissent l’oreille paternelle. Jean-Louis Adam souhaite néanmoins le voir s’occuper de choses plus sérieuses que la musique, aussi l’adolescent entre bientôt au Collège Bourbon. En compagnie de son camarade Eugène Sue, il rivalise alors d’ingéniosité pour passer le mur d’enceinte et se promener dans le Paris coloré de la Restauration.

Convaincu à présent de la force de sa passion pour la musique, Jean-Louis Adam accepte enfin l’entrée de son fils au Conservatoire. Au sein de l’institution, ce dernier suit les cours de Benoist dans la classe d’orgue, s’illustrant davantage à la composition avec Boieldieu. Libre de ses occupations l’après-midi, Adam donne quelques leçons. Il vend également des romances à deux sous aux éditeurs. Le soir, le musicien remplace à l’occasion les artistes de l’orchestre du Gymnase. En 1822, et à l’âge de dix-neuf ans, Adolphe Adam est engagé comme chef de chœur et timbalier.

Le jeune homme s’essaie à la composition, plaçant ses productions chez les metteurs en scène de vaudeville. La rencontre du librettiste Eugène Scribe s’avère alors décisive. En quelques semaines, Adam rédige une musique accompagnant le texte d’un opéra-comique en un acte intitulée La Batelière de Brientz. L’œuvre, jouée au mois de décembre 1827, obtient un franc succès auprès du public parisien, amateur de frivolités. Le compositeur exploite alors avec opportunité ce filon et rédige en quelques mois dix-sept pièces données au théâtre du Vaudeville ou aux Nouveautés, parmi lesquelles Les Comédiens par testament, La Reine de seize ans ou Le Barbier châtelain.



En 1829, l’artiste se marie avec Sarah Lescot, une choriste du Vaudeville récemment sortie du rang. La même année, il fait son entrée à l’Opéra-Comique. Lors de la première représentation de Pierre et Catherine, le 9 février, l’éditeur Pleyel, saluant son succès, lui offre 3.000 Francs pour la partition de l’œuvre. Après Isaure, Danilowa, Henri V et Raphael, la veine s’épuise cependant. Reprenant les vieilles techniques du pasticcio italien, le compositeur n’évite pas les redites, d’autant plus que ses créations s’enchaînent à l’affiche à un rythme échevelé : neuf opéras en dix-huit mois !

L’année suivante, avec les Trois Glorieuses et l’instabilité politique, les théâtres sont en faillite. La peur du choléra fait également fuir le public parisien. Aussi Adolphe Adam décide de s’expatrier outre-Manche où Covent Garden et le Théâtre Français de Londres l’accueillent. Quelques œuvres rapidement traduites, His First Campaign et The Eolian Harp, lui assurent le succès et lui ouvrent les portes des salons de l’aristocratie anglaise.

De retour en France, Le Chalet, donné à l’Opéra-Comique le 25 septembre 1834, lui permet de renouer rapidement avec le public parisien. L’ouvrage resté au répertoire atteindra d’ailleurs la millième représentation en 1873 ! Nouveau coup d’éclat au mois d’octobre 1836 avec Le Postillon de Longjumeau, largement imité à l’étranger. Le compositeur s’essaie ensuite à la musique religieuse. Une messe solennelle, dédiée au pape Grégoire XVI, n’est exécutée qu’à trois reprises l’année suivante.



Après Le Brasseur de Preston en 1838 et Régine en 1839, Adolphe Adam accepte l’invitation du Tzar de Russie, à qui on avait vanté le mérite de ses œuvres. Le compositeur ne restera cependant que quelques mois à Saint-Pétersbourg, ne supportant pas le climat qui règne. Sur le chemin du retour, il donne le 28 avril 1840 Les Hamadryades au Théâtre royal de Berlin. De retour à Paris après dix-huit mois d’absence, le public boude la dernière prestation de la cantatrice Damoreau dans La Rose de Pérone. Au mois de juillet 1841, Adam revient néanmoins en faveur après la représentation du ballet Giselle à l’Opéra-Comique. A cette occasion, le compositeur a reçu la collaboration de Théophile Gautier. Vient alors à l’artiste l’idée de fonder son propre théâtre. L’inauguration du Théâtre-National a lieu le 15 novembre 1847 avec Gastibelza. Malgré le succès de l’entreprise dans les mois qui suivent, la révolution de 1848 provoque la faillite.

Adam est lourdement endetté. C’est le Conservatoire qui s’acquitte pour lui des frais d’obsèques de son père décédé. A son intention, l’institution ouvre d’ailleurs un quatrième cours de composition qui lui permet de faire face aux échéances financières. A cette époque, le compositeur s’essaie à la chronique musicale dans Le Constitutionnel et L’Assemblée nationale. Six opéras écrits en 1853 lui permettent de se libérer de ses dettes. De nouveau dans l’aisance, Adolphe-Charles Adam décède le 3 mai 1856 à Paris. Jusqu’à la fin du siècle, la polémique se déchaînera à chaque reprise de l’une de ses œuvres, la vogue wagnérophile ne manquant pas d’en dénoncer la légèreté.