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                                                                     La colonne de Juillet, Paris, 1840

 

La colonne de Juillet, Paris, 1840.


par Marc Nadaux

 



1. A L'origine.
2.
Le projet et sa réalisation.
3.
En guise de conclusion.


 

 






1. A L'origine :

Dès avant la Révolution, la Bastille, cette forteresse médiévale, sise entre ville et faubourg, sonne comme un anachronisme dans un Paris urbain en pleine mutation. Sous le règne de Louis XVI, le projet d'une place publique déjà était envisagé, proposé par Corbet, l'architecte en chef des monuments de Paris. Celui-ci est d'ailleurs repris au printemps 1789, par le Tiers-État dans ses cahiers de doléances qui précise que « sur le sol de la Bastille détruite et rasée, on établisse une place publique au milieu de laquelle s'élève une colonne d'une architecture noble et simple ».

Après le 14 juillet 1789, la Bastille fut rasée, le. bâtiment démonté pierre à pierre. La place était donc libre à l'inspiration des architectes. Plus de quinze projets différents furent ainsi proposés dans les quarante années qui suivirent, avant la construction définitive de la Colonne de Juillet. Seuls deux d'entre aux virent le jour, soit la maquette en plâtre d'une fontaine, ornée d'une statue de la Régénération, et en 1808 celle d'un éléphant, également en plâtre coulé sur une charpente de bois. L'élévation, haute de 24 mètres et érigé dans l'angle sud-est de la place, sera le refuge de Gavroche, dans les Misérables de Victor Hugo, l'écrivain apparaissant comme un des derniers défenseurs du monument.

Dégradé, car trop visité et non rénove comme le voulait les directives de Napoléon, le mastodonte laisse la place sous la Monarchie de Juillet à la colonne que nous connaissons de nos jours.

 




 

2. Le projet et sa réalisation :

Afin de célébrer les glorieuses journées de juillet, il est ainsi décidé le 3 décembre 1831 qu'il sera « érigé une colonne triomphale du style de la colonne Trajane, sur le fut seraient gravés les noms des morts de juillet, à son sommet se dresserait une statue de la Liberté et dans ses souterrains un caveau pour recueillir les dépouilles mortelles ». 


 




 

L'architecte Alavoine est chargé dans un premier temps du projet, puis, à sa mort, en 1834, est remplacé sur le chantier par l'inspecteur des monuments. Celui-ci s'ouvre le 27 juillet 1837, jour où le nouveau souverain lui-même, Louis-Philippe, pose la première pierre de l'édifice. Celui-ci est achevé le 28 juillet 1840. 504 victimes sont alors inhumés dans les cryptes aménagées dans le soubassement du monument, amenés sur les lieux par un char funèbre. Hector Berlioz, le compositeur, est pour cette occasion chargé de composer une symphonie funèbre et militaire.

L'édifice, installé sur un piédestal sphérique, est haut de 46 mètres au dessus du sol parisien. Il est surmonté d'un génie de la liberté, oeuvre du sculpteur Alexandre Dumont, les ailes déployées, qui montre d'une main la chaîne brisé de la tyrannie et de l'autre le flambeau de la civilisation. C'est aux bons soins de J. L. Duc que l'on doit le chapiteau de style corinthien qui fait la liaison entre la statue et le fut de la colonne.


 




 

Celle-ci est formé de 20 tambours, fixés entre eux par des boulons et dont le diamètre laisse la place au visiteur d'apercevoir les toits de la capitale. A l'intérieur en effet, un escalier en colimaçon de 240 marches permet d'accéder à la plate-forme du chapiteau. Ceci n'est cependant que la partie visible de l'édifice, dont la construction a coûté au gouvernement la bagatelle de 1.172.000 Francs. La colonne est entourée d'une grille circulaire, qui, une fois franchie, laisse deviner un escalier de marbre qui permet de pénétrer dans le soubassement circulaire de l'édifice. Deux cryptes attendent là le visiteur, circulaires et séparées par le canal Saint-Martin.


3. En guise de conclusion :

La colonne est le premier monument parisien dédié à la liberté. C'est d'ailleurs sur cette place de la Bastille et face au symbole des journées de juillet 1830 qu'est brûlé le trône de Louis-Philippe, le 27 février 1848, après que le Gouvernement provisoire est proclamé la République. C'est aussi en ce lieu, que le peuple parisien s'est rapidement approprié, que le Front populaire fête sa victoire électorale en mai 1936.