Le Gouvernement au pouvoir depuis le 24 février 1848 n'est que "provisoire" car, dans l'esprit de ses dirigeants, seule une assemblée constituante démocratiquement élue peut fixer les bases de la future vie politique. Cette élection a lieu au suffrage universel, les 23 et 24 avril suivant, ce qui ne laisse que quelques semaines de campagne électorale aux différents acteurs en présence. Cette période d'apprentissage de la république voit se prolonger l'effervescence dans les esprits. A Paris comme dans les villes de province, de nombreux journaux sont fondées, des clubs se créent tandis que l'on plante sur la place du village un arbre de la liberté. Cependant, le vote des campagnes et la "peur du rouge" desservent les candidats socialistes, tout comme l'encadrement par les notables des électeurs novices. C'est une majorité conservatrice qui s'installe sur les bancs de l'Assemblée. La République a changé d'âme.

	Décret organisant les modalités des élections des députés à l'Assemblée constituante, 5 mars 1848.
	Manifeste du Club des Travailleurs de Dijon (Côte d'Or) en faveur des candidatures ouvrières, 18 mars 1848.
	Le Triage parlementaire, La Silhouette, n°19, 13 mai 1848.