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                                                                                Le " traître "

 

Le " traître ".


En exil à l'île du Diable,
 Le Petit Journal, 27 septembre 1896.


par Marc Nadaux

 






Interné à la prison de la Santé, Alfred Dreyfus part le 17 janvier à destination de l'île de Ré. Le lendemain, en transit à La Rochelle, il subit les injures et les violences de la foule. Le 21 février enfin, le capitaine Dreyfus embarque pour la Guyane et le bagne de Cayenne à bord du vaisseau Ville-de-Saint-Nazaire. Arrivée à destination, le 21 mars 1895, après quelques semaines d’un voyage long et pénible, il devient le 14 avril " le prisonnier de l'île du Diable ", un îlot désolé battu par les vents et écrasé par le soleil.

Le " traître " loge dans une case de 4 mètres de côté, aux fenêtres grillagées. Revêtu en permanence de la tenue de déporté, il reçoit la ration de la troupe. Alfred Dreyfus se promène le matin, toujours suivi par un surveillant. L’après-midi, la chaleur est insupportable. Ses geôliers apportent régulièrement à l’ancien officier du papier, ce qui lui permet de tenir un journal. " Brisé corps et âme ", il adresse ce texte à Félix Faure après l’avoir clos, le 10 septembre 1896.

A cette date en effet, ses conditions de vie ont changé. Le 2 septembre précédant, le South Wales Argus, un journal anglais, annonce l'évasion de Dreyfus. Relayé par la presse française, la nouvelle se répand, causant un émoi profond dans la population française. Quelques jours plus tard, à l'île du Diable, Alfred Dreyfus est mis au fer. Allongé, les pieds entravés, tout mouvement lui est désormais interdit jusqu’au 20 octobre 1897. Le mois suivant, ces mesures sont rendues inutiles car une palissade de deux mètres de hauteur est installée, entourant sa case et lui cachant la mer et l'horizon.

Enfin, le 16 novembre 1898, Alfred Dreyfus apprend à l'île du Diable que la révision de son procès est imminente. Le 30 juin 1899, après cinq années d’exil, il est de retour en France à bord du Sfax.