En 1907, le Languedoc est agité par une grave crise viticole. L'ensemble de la profession s’estime menacé par la concurrence des vins d’Algérie et la chaptalisation. La Confédération générale viticole réalise une manière d’union sacrée entre les producteurs, des plus petits aux plus grands. A sa tête, un personnage emblématique : Marcellin Albert. De grands rassemblements se succèdent du 7 avril au 9 juin 1907, qui mobilisent des foules toujours plus nombreuses. 80.000 personnes défilent ainsi à Narbonne, le 12 mai. Dans les quatre départements concernés, les conseils municipaux présentent leur démission collective et appellent à la grève de l’impôt, le 10 juin. Des perceptions, des préfectures et des sous-préfectures sont attaquées, comme à Narbonne le 19 juin. Le gouvernement fait alors appel aux gendarmes et à la cavalerie. Le sang coule cependant. A Narbonne, occupée par les vignerons insurgés, le 139e R. I., qui fait le service d'ordre, tire dans la foule et tue cinq personnes le 20 juin. Tandis qu'à Béziers, le même jour, le 17e R. I. lui, majoritairement composé, selon l’usage, de réservistes et de conscrits du pays, se mutine et se joint aux manifestants. Le chef du gouvernement, Georges Clemenceau répond à l'agitation qui gagne l'ensemble du Sud viticole par de nouvelles démonstrations de force. Face à la crise du Midi, le 21 juin suivent, il se fait voter la confiance de l'Assemblée Nationale. Deux jours plus tard, il rencontre à Paris Marcellin Albert, leader de la Confédération générale viticole. Celui-ci, en acceptant de se faire rembourser le trajet en train, se fait accuser de vénalité par l'opinion publique. Il est définitivement discrédité. C'est la fin de la crise du Midi viticole. Le 23 juin 1907, une loi est cependant votée, qui réprime la chaptalisation abusive.