Le banquet est une coutume républicaine. Déjà sous la Monarchie de Juillet, l'opposition socialiste et républicaine avait organisé une " campagne des banquets ", bravant les autorités et annonçant les événements futurs de la révolution de 1848. Quarante ans plus tard, alors que la République s'est installée, le nouveau Président, Sadi Carnot, offre le repas à tous les Maires des chefs-lieux d’arrondissement et de cantons. Ils seront plus de quatre mille, en ce 14 juillet 1888, à l'accompagner pour fêter le régime.  En 1900, avec le nouveau siècle, c’est à l’initiative d'un de ses successeurs, Emile Loubet, que tous les Maires de France sont invités à un banquet pour célébrer la République. En ce 22 septembre, il s'agit pour ces élus de célébrer l'anniversaire de la proclamation de la Première République. Ce banquet prend alors des proportions gigantesques, car plus des deux tiers des maires de France, soit vingt-deux mille convives, acceptent l'invitation. Dans le Jardin des Tuileries, des tentes immenses sont dressées. A l'intérieur s'alignent d'interminables rangées de tables. On prévoit d'ailleurs de circuler en voiture à l'intérieur ! Reste la question du couvert. Une armée de cuisiniers, de maîtres d'hôtel et de chefs est réquisitionnée pour assurer un service d'une durée d'une heure et quart. Le président Loubet lui-même met bon ordre dans la cérémonie, demandant à ce que les Maires de France soient disposés en fonction de leur région d'origine. Nation française et régions de France feront bon ménage en ce jour, pour ce qui demeure un des événements fondateurs du nouveau régime. La Troisième République triomphe !