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                                                   Les coups de force du " Parti national ", Le Petit Journal, 1899

 

Evénements.


Les coups de force du " Parti national ",
Le Petit Journal, 1899.



par Marc Nadaux


 





Jusqu'alors, la république et ses institutions s'accordaient fort bien avec l'extrême patriotisme, celui de la Revanche. Mais avec l'épisode boulangiste naît un " Parti national ". Pour ses artisans, le renversement de l'ordre établi est considéré comme le préalable indispensable à la réalisation des grandes tâches nationales. Ces quelques mois de fièvre nationalisme voit se rassembler sous la bannière du général Boulanger des royalistes, des monarchistes, des patriotes, des radicaux... Un corps de doctrine assez disparates les unit : l'antiparlementarisme, le patriotisme le plus cocardier, le recours à l'homme providentiel, une réforme sociale, l'antisémitisme... Des manières de faire également : le " coup de balai " salvateur, l'appel à la rue...

Paul Déroulède est un de ses représentants les plus en vue. Le fondateur de la Ligue des Patriotes, l'auteur des Chants du Soldat, entre l'affaire de Fachoda et la réouverture du procès Dreyfus, le 23 février 1899, tente lors des obsèques de Félix Faure de prendre la tête du cortège officiel de la garnison de la Seine, en se jetant au col du cheval du général Roguet, afin de marcher vers l’Élysée. Traduit en cour d'assises, il est acquitté le 31 mai suivant. Quelques semaines plus tard, le 4 juin, à Auteuil, le nouveau président de la République, Emile Loubet, est agressé en public par le baron Christiani, qui le frappe d'un coup de canne. Cependant, à l’initiative du président du Conseil, Pierre Waldeck-Rousseau, désireux d'éloigner celui qui tient la rue depuis plusieurs mois à Paris, la Haute-Cour condamne Paul Déroulède à dix ans de bannissement le 5 janvier 1900 pour " complot contre la sûreté de l’État ". Le " Parti national " est décapité.