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La course à pied Paris - Belfort

 

La course à pied
Paris - Belfort
organisée par
Le Petit Journal, 1892.




par Marc Nadaux







" Il y eut 1.138 marcheurs engagés, mais 850 prirent le départ. De nombreuses banderoles jalonnaient le parcours, comme celle de Meaux où se situait un contrôle : La Résistance d'un peuple réside dans la force physique de ses enfants. Honneur à nos vaillants marcheurs. C'est C. Ramoge qui gagna les 2. 000 F et l'objet d'art promis en 100 h 05 devant Gonnet, 100 h 48 et Peguet. Il y eut 380 classés en moins de 10 jours. " Aussi Le Petit Journal peut-il affirmer que cette course à pied organisé par l'un de ses journalistes, Pierre Louis Giffard, " a été un triomphe ".

C'est que l'événement, qui précède de quatre années, la création de la Fédération des Sociétés Athlétiques de France, bénéficie de l'engouement des Français en cette fin de siècle pour les activités physiques. Outre le canotage parisien, cher à l'écrivain Guy de Maupassant, la traditionnelle savate ou boxe française, de nombreuses sociétés de gymnastiques se créent, ainsi que des courses cyclistes ou automobiles. L'athlète est une figure de la Belle Epoque, car le culte du corps rejoint les préoccupations contemporaines pour l'hygiène, l'antialcoolisme, la santé de la " race "...

Ajoutons que si cette mode de la course à pied est venue d'Angleterre, le choix d'un tel parcours, Paris à Belfort, ne peut s'expliquer, outre au besoin d'un distance suffisante, la capitale vers les confins, que par référence
au nationalisme ambiant. Belfort, cette ville de l'Est, voisine des provinces perdues et de la " ligne bleue des Vosges ". N'est ce pas là que cette garnison, qui, poursuivant le combat malgré l'armistice du 28 janvier 1871, ne cesse le feu que le 13 février, sur l'ordre du gouvernement français ? Ainsi, le 17, douze mille hommes quittent la ville, le colonel Denfert-Rochereau à leur tête, devant les Prussiens qui leur rendent les honneurs de la guerre !