La libération de leurs liens de servage dans les Empires austro-hongrois et ottoman permet à de nouveaux immigrants, représentants de la " nation bohémienne ", venus d’Europe centrale, de s'installer en France. Ceux-ci sont cependant en butte à l'hostilité des populations, qui rejette ces groupes familiaux et claniques par trop exotiques, un a priori que relaie la presse populaire. Les autorités de la Troisième République décide d'ailleurs en 1895 d'un recensement général de tous les " nomades, bohémiens et vagabonds ". En 1897, leur nombre en France est ainsi estimé par une commission extra-parlementaire à 25.000. Comme le précise à cette occasion Le Petit Journal, " le ministre de l'Intérieur a voulu régulariser, autant que possible la situation de ces errants, au milieu desquels peuvent se cacher nos pires ennemis " ! Ce recensement s'accompagne bientôt d'une surveillance et d'un fichage par les Brigades régionales de police mobile créées en 1907. Enfin, avec la loi du 16 juillet 1912, les Tziganes se voit imposer le port d'un carnet anthropométrique, qu'accompagnent deux photographies d'identité, ainsi que le relevé des empreintes digitales. Celui-ci doit être visé dans chaque commune, à l’arrivée comme au départ de des communautés nomadisantes.