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La famille impériale.


Le Prince impérial.


par Marc Nadaux







Le Second Empire est maintenant bien ancré dans les habitudes de vie des Français. Les notabilités au pouvoir à Paris et en Province assurent la promotion du régime, les hauts dignitaires de l'Église au même titre que les hauts fonctionnaires. C'est alors que la naissance du Prince impérial en 1856 assure à Napoléon III une descendance et donc un successeur légitime à sa couronne. Le senatus-consulte du 17 juillet 1856 organise à cet effet et pour prévenir tout "accident" la régence.

Alors que le régime s'est installé dans les habitudes de vie des Français, la naissance du Prince impérial, le 16 mars 1856, semble également assurer l'avenir de la dynastie. Celui-ci a pour parrain et marraine, le pape Pie IX, à une époque où le Second Empire apparaît comme le protecteur de la papauté, et la reine de Suède. Cette information, relayée par la presse locale, permet également au public des lecteurs d'appréhender le faste de la vie de cour à travers les formalités et impératifs de son étiquette.








La naissance d'après Le Propagateur picard, 23 mars 1856.
Portraits.







NAISSANCE DU PRINCE IMPÉRIAL.


Dimanche, à trois heures un quart du matin, S. M. l'Impératrice est heureusement accouchée d'un Prince.

Dès le milieu de la nuit précédente, S. M. avait ressenti les premières douleurs; elles se sont prolongées d'une façon régulière jusqu'au moment de l'heureuse délivrance de S. M.

L'Empereur, qui s'était rendu auprès de l'Impératrice aussitôt que les premiers signes d'un accouchement prochain s'étaient manifestés, a entouré des soins les plus touchants Sa Majesté, auprès de laquelle se trouvaient sa Mère, Made la Princesse d'Essling, Grande Maîtresse de la Maison, Mad e l'Amirale Bruat, Gouvernante des Enfants de France, et Mad.  la Duchesse de Bassano, Dame d'honneur.

Au moment des grandes douleurs, S. A. I. le Prince Napoléon et S. A. le Prince Lucien Murat, témoins désignés par S. M., ainsi que LL. EExc, le Ministre d'État et le Garde des Sceaux, ont été Introduits dans la chambre de S. M.

Aussitôt après, l’accouchement, l’Enfant a été présenté par Made l’Amirale Bruat, Gouvernante des Enfants de France, à l’Empereur, à l'Impératrice, à S. A I. le Prince Napoléon et à S. A. le Prince Lucien Murat, ainsi qu'à LL. EExc. le Ministre d'État et au Garde des Sceaux. Il a ensuite été dressé procès verbal de sa naissance sur le registre de l'État civil de la famille Impériale, par S. Exe. le ministre d'État, accompagné de S. Exc. le Président du Conseil d'État, conformément à l'article 8 du sénatus-consulte du 25 décembre 1852, et a l'article 4 3 du statut impérial du 24 juin 1853.


Le prince impérial a reçu les noms de NAPOLÉON, Eugène, Louis, Jean, Joseph.


Dès le matin, la Grande Maîtresse de la Maison de l’Impératrice avait envoyé, par ordre de l'Empereur, avertir les Princes et Princesses de la Famille Impériale, les Membres de la Famille de l'Empereur ayant rang à la Cour, les Grands Officiers de la couronne, les Ministre et le Président du Conseil d'État, les Maréchaux, les Amiraux, le Grand Chancelier de l'Ordre impérial de la Légion d'honneur, le Gouverneur des Invalides , le Commandant supérieur des Gardes Nationales de la Seine, le Général commandant la Garde Impériale, l'Adjudant général du Palais, les Officiers et les Damés des biaisons de Leurs Majestés, qui s'étaient empressés de se rendre au palais des Tuileries, et dur y sont restes jusqu'après la délivrance de l'Impératrice.

Le Sénat, le Corps Législatif et le Conseil municipal de Paris, avertis des le matin par des Officiers de la Maison de l'Empereur, s'étaient immédiatement réunis au lieu de leurs séances. Des officiers d'ordonnance de l'Empereur sont allé, aussitôt après la naissance du Prince Impérial, leur porter celte heureuse nouvelle, par ordre de S. M.

A six heures, un salut de cent et un coups de canon a annoncé ce grand événement à la population.






Sa Sainteté le Pape étant le Parrain du Prince Impérial, et S. M. la Reine de Suède en étant la Marraine, le Prince Impérial a reçu, outre les noms de NAPOLÉON, Eugène, Louis, ceux de Jean, Joseph.

L'ondoiement du Prince Impérial a eu lieu le dimanche des hameaux, après la messe dans la chapelle du Palais des Tuileries.

L'Empereur a décidé qu'il serait Parrain et l'Impératrice Marraine de tous les enfants légitimes nés en France dans la journée du 16 mars.

A l'occasion de la naissance du Prince Impérial, S. M l'Empereur a daigné ordonner qu'une somme de cent mille francs, prélevée sur les fonds de la Liste Civile, serait répartie entre les bureaux de bienfaisance des principales villes et communes où sont situés des Domaines de la Couronne.

Par décision, en date du 16 de ce mois, et à l'occasion de la naissance du Prince Impérial, l'Empereur a accordé, sur les fonds de la Liste Civile :
. Une somme de 10 000 francs à la caisse de secours de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques ;
. Une somme de 10 000 fr. à la caisse de secours de la Société des gens de lettres ;
. Une somme de 10 000 fr. à la caisse de secours de l'Association des artistes dramatiques ;
. Une somme de 10 000 fr. à la caisse de secours de la Société des artistes musiciens ;
. Une somme de 10 000 à la caisse de secours de la Société des artistes peintres, sculpteurs, graveurs et dessinateurs ;
. Une somme de 10 000 fr. à la caisse de secours de la Société des inventeurs et artistes industriels.






Le  ministre de l'intérieur a adressé aux préfets la circulaire suivante :



Paris, le 17 mars 1856.


Monsieur le Préfet



La Providence donne à l'avenir de notre pays un nouveau gage de sécurité et de grandeur ; elle vient d'accorder à la dynastie glorieuse et populaire des Napoléon, ce rejeton que la France appelait de ses vœux, et pour qui huit millions de suffrages ont, par avance rétabli l'héritage impérial. Dimanche prochain, dans toutes nos églises, nous rendrons au Dieu qui tient dans ses mains les destinées des empires, de solennelles actions de grâces. Vous vous concerterez avec l'autorité religieuse et avec les autorités civiles et militaires pour cette pieuse manifestation de la joie et de la reconnaissance nationales.


Recevez, monsieur le préfet, l'assurance de ma considération distinguée.


Le Ministre de l'Intérieur, BILLAULT.