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                                                                                Décès et funérailles du général Lamarque

 

Décès et funérailles
du général Lamarque,
juin 1832.




par Marc Nadaux







Dans les mois qui suivent les Trois Glorieuses et l'avènement de la Monarchie de Juillet, le nouveau pouvoir du roi Louis-Philippe d'Orléans doit faire face aux mouvements qui menacent son autorité à Paris, dans les grandes villes de Province ainsi que dans les régions de l'Ouest bocager où renaît la chouannerie. Au mois de mai 1832, l'agitation politique, chez les républicains notamment, est relancée par le décès de Casimir Perier, ministre et chef de file du parti de la Résistance.

L'occasion d'une manifestation publique est alors donnée par la mort du général Lamarque, un ancien soldat de l'Empire. Le jour des funérailles de celui qui s'est fait connaître par sa liberté de ton et ses prises de position à contre-courant voit se réunir un grand concours de peuple. Une foule considérable suit le catafalque, aux côtés de La Fayette, ami proche du défunt. Celui-ci quitte bientôt le cortège au pont d'Austerlitz, au moment où raisonne dans les rangs La Marseillaise, accompagnée de nombreux cris de "Vive la République".

La troupe intervient mais, le soir venu, une bonne partie des quartiers de la capitale est aux mains des insurgés républicains. Le lendemain cependant, ne demeure qu'une poignet d'insurgés, cernés dans le cloître Saint-Merry. Ceux-ci sont réduits après quelques tirs d'artillerie. L'épisode sanglant entre alors dans l'histoire, immortalisé par la plume de Victor Hugo dans son roman Les Misérables. 







Vie du du général Lamarque
Mort du du général Lamarque






   Vie du général Lamarque


 

(Air de L'Orphelin des trois jours.)


   I

Français, pleurons sur l'homme de courage
Qui succomba sous les coups du destin :
Sur son tombeau allons tous rendre hommage.
C'est un guerrier, c'est un bon citoyen.
Dans les combats, on en fit la remarque.
Il fut humain au moment du danger.
Rendons hommage au général Lamarque,
C'est le modèle de tous les guerriers. 


   II

Vous jeunes gens qui désirez connaître
Tous les exploits de ce fameux guerrier,
Fontarabie bas les armes fit mettre
Aidé seulement de deux cent grenadiers.
Et puis de là dans l'île de Captre,
Il étonna par des exploits nouveaux.
Et c'est bien loin de la Grande Armée
Qu'il prit ce fort après plusieurs assauts.


   III

Étant resté dans le sein de la France
Pour y goûter le repas des heureux,
Un an après signala sa vaillance
Dans la Vendée ce pays si fameux.
Il pacifia cette terre ennemie,
Et la purgea des bandits, des chouans.
Ah, regrettions l'ami de la patrie,
Son grands génie et ses nobles talents.

 



   Mort du général Lamarque


 

(Air de Léonide.)


   I

Qu'ai-je entendu dans l'Antique Lutèce
Pour rendre hommage à la noble valeur,
Aux chants joyeux succèdent la tristesse,
Et dans l'essor de sa juste douleur,
La France a dit, avec reconnaissance,
Pour honorer d'un héros les vertus,
Prenez le deuil, enfans de la vaillance,
Pleurez, Français, l'ami de Foy n'est plus. (Bis)


   II

Malgré les coups de la Parque ennemie,
Pour un héros j'ose élever la voix :
Noble LAMARQUE, en terminant ta vie,
Tu fis des vœux pour la France et ses droits.
Ton souvenir vivra dans notre histoire.
Et tes amis, chérissant tes vertus,
Répéteront en respectant ta gloire,
Pleurez, Français, l'ami de Foy n'est plus. (Bis)


   III

A leurs regrets, malgré la loi commune,
Avec orgueil j'entends dire à nos fils :
Quel beau rayon perd encor la tribune.
Et quel soutien perd notre beau pays !
En triomphant aux champs de la vaillance,
Jamais ton bras n'outragea les vaincus
Et les enfans de la sœur de la France
Pleurent encore le héros qui n'est plus ! (Bis)


   IV

Bon citoyen et député fidèle,
Oui, tu vivras dans la postérité,
Tu serviras pour longtemps de modèle
Aux fiers soutiens de notre liberté.
Nos jeunes preux rendant un juste hommage
A la mémoire, à tes rares vertus,
Gardent l'espoir que chez nous d'âge en âge
On bénira le brave qui n'est plus. (Bis)