Clément Ader n'est pas seulement le premier des pionniers de l'aviation, il en est également le propagateur. Ainsi, en 1907, il publie un volume intitulé " La première étape de l'aviation militaire française " dans lequel il fait le récit de ses travaux et de ses différents vols avec l'Éole et l'Avion III. En 1909 paraît également " L'aviation militaire ", véritable apologie de l’emploi en cas de conflit de cette arme nouvelle qu’est l’avion. Un discours prophétique. Son auteur affirme alors que " celui qui sera maître des airs sera maître du monde ". Les autorités militaires cependant accueillirent la nouvelle arme avec une certaine frilosité. S'ils s'intéressent très tôt au vol de Clément Ader et de ses successeurs, les généraux se demandent qu'elle pourrait être l' utilisation de ce qu'ils ont baptisé " l'avion ". Le Petit Journal se fait l'écho de cette réticence. Le quotidien populaire, avec ce patriotisme agressif qui le caractérise au cours de ces années, appel les Français à un " mouvement national en faveur de l'aviation militaire ". Et, en 1912, le 29 mars, est votée au Parlement une loi organisant l'aéronautique militaire.