L'origine du petit cor français est incertaine. En effet, le terme de " cornet " a pu s'appliquer à divers instruments au cours des siècles. Sous la Restauration, il est de petite taille (18 cm de diamètre pour 375 g) et de son aigu. Fait de cuivre jaune, le cornet était d'une utilisation commode lors de divers appels, celui des voyageurs en attente du départ de la diligence par le postillon, celui des soldats par l'ordonnance de la compagnie pour leurs supérieurs. Sa perce conique, depuis l'embouchure jusqu'au pavillon, permettait de plus à l'instrumentiste de multiplier les sons, ce dernier en l'utilisant ayant peu à craindre la fausse note. En 1822 cependant, dans le cadre plus large de la réorganisation de l'outil militaire, le vaillant cornet est remplacé dans l'armée française par son cousin le clairon. Ainsi en ont décidé Louis XVIII et son état-major. Le clairon, dont la forme de perce est davantage proche de celle du bugle, peut émettre un son nettement plus fort que le cornet, en raison d'un plus grand diamètre de sa branche d'embouchure. En effet, la principale qualité recherchée à présent en ce qui concerne cet instrument d'appel est la puissance sonore. Rappelons qu'il s'agit à cette époque du seul mode de transmission des ordres disponible sur le champ de bataille, où tonnent les canons.  En cette année 1822 qui voit l’avènement du clairon, l'armée française dit adieu au cornet. Celui-ci trouvera quelques décennies plus tard une oreille plus complaisante, celle du compositeur russe Igor Stravinsky qui utilisera l'instrument en solo dans son ballet Petrushka, puis, et surtout, dans L'histoire du Soldat... Le cornet aura donc en ce début de XXème siècle sa revanche sur le clairon, il est vrai qu'en 1831 Jean-Louis Antoine-Halary l'avait équipé de pistons.   Merci à Joël Eymard pour toutes ces précisions. A consulter son site sur la trompette, et autres instruments à vent : http://la.trompette.free.fr/