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                                                                                Les chansons de la grève

 

Les chansons de la grève.



La Grève des Mineurs ou Les Accapareurs des charbons,
22 septembre 1893.



par Marc Nadaux







Cette chanson a été composée par Odon Carette, peintre en bâtiment puis chansonnier professionnel. Dirigeant une officine de composition, il envoyait par la Poste ses œuvres, sur commande et moyennant finances. Carette publiait également des chansons sociales, aidant d'ailleurs suivant ses convictions républicaines et socialisantes les ouvriers en grève en œuvrant gratuitement pour leur compte. 

Cette chanson est mise en vente au commencement du mouvement de grève qui touche le Nord de la France, le 22 septembre 1893. Elle explicite les positions respectives des forces en présence : des ouvriers syndiqués qui croient la discussion possible avec les Compagnies, ces dernières refusant le dialogue afin de ne pas céder comme le prévoie leur position commune arrêtée le 12 septembre précédent lors d'une réunion tenue à Lille. On les accuse d'ailleurs, à juste titre, d'encourager à la grève afin d'écouler les stocks importants de charbon, cela grâce à la pénurie. A noter l'emploi par le chansonnier du terme se rebeller pour se mettre en grève . 








La Grève des Mineurs ou Les Accapareurs des charbons,
22 septembre 1893.

 

(Air de Le Porteur de Dépêches)



                    I

Devant un dur labeur, le mireur qui s'incline
Viens de se rebeller, et de son triste état
II envoya parler aux maîtres de la mine,
Ses délégués, au nom du syndicat ;
Nous venons vous parler du supplice
Que vous imposez, comme au plus vil bétail,
Et nous réclamons un peu du bénéfice
Que vous réalisez avec notre travail.


REFRAIN

Les maîtres nous ont dit partout d'une voix brève
Nous n'accorderons rien de ce que vous voulez,
Nous ne traiterons pas avec, les syndiqués,
Et nous ne craignons pas que vous fassiez la grève.


                    II

Vous ne craignez donc pas d'augmenter la souffrance
Vous, dont les millions sont dûs à nos sueurs
Vous, qui grâce à nos bras, vivez dans l'opulence,
Et qui devez votre or au travail des mineurs. 
Avez-vous travaillé, répondez sans rancune 
A qui donc devez-vous ce que vous possédez
Parlez donc franchement, d'où viens votre fortune,
Où est votre travail ? allons donc répondez. 


                    III

Quoi vous nous repoussez, c'est la lutte sans trêve
Avant de nous chasser, écouter donc encor
Nous verrons vous prier pour éviter la grève,
D'accorder au travail un peu plus de son or.
 Nous n'accepterons rien, la grève peu importe,
C'est pour nous un moyen de gagner beaucoup plus
Répond le directeur en nous montrant la porte
Ne demandez plus rien vos vœux sont superflus.


REFRAIN

Allez vous en, dit-il d'une voix sèche et brève :
Et cessez le travail, c'est ce que nous voulons,
C'est un moyen pour nous, d'écouler nos charbons
Nous gagnons de l'argent quand vous faites la grève.