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Par la chanson.


Quand viendra-t-elle,
Eugène Pottier
(1870).


par Marc Nadaux

 






Né en 1816 et mort en 1887, Eugène Pottier est membre de la garde nationale en 1870. Il participe ainsi aux combats durant le siège de Paris par les armées prussiennes. Membre de la Commune de Paris, élu dans le 2ème arrondissement, Eugène Pottier siège à la commission des Services publics. Il participe ensuite aux combats de la Semaine sanglante. Au mois de juin 1871, caché dans Paris, le chansonnier rédige les paroles de L'Internationale avant de réfugier en Angleterre.








                1


J’attends une belle
Une belle enfant,
J’appelle, j’appelle,
J’en parle au passant.
Ah ! je l’attends, je l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?



                2


J’appelle, j’appelle,
J’en parle au passant,
Que suis-je sans elle ?
Un agonisant.
Ah ! je l’attends, je l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?



                3


Que suis-je sans elle ?
Un agonisant.
Je vais sans semelle,
Sans rien sous la dent.
Ah ! je l’attends, je l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?



                4


Je vais sans semelle,
Sans rien sous la dent.
Transi quand il gèle,
Sans gîte souvent.
Ah ! je l’attends, je l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?



                5


Transi quand il gèle,
Sans gîte souvent.
J’ai dans la cervelle
Des mots et du vent…
Ah ! je l’attends, je l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?



                6


J’ai dans la cervelle
Des mots et du vent…
Bétail, on m’attelle ;
Esclave on me vend.
Ah ! je l’attends, je l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?



                7


Bétail, on m’attelle ;
Esclave on me vend.
La guerre est cruelle,
L’usurier pressant.
Ah ! je l’attends, je l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?



                8


La guerre est cruelle,
L’usurier pressant.
L’un suce ma moelle,
L’autre boit mon sang.
Ah ! je l’attends, je l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?



                9


L’un suce ma moelle,
L’autre boit mon sang.
Ma misère est telle,
Que j’en suis méchant.
Ah ! je l’attends, je l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?



                10


Ma misère est telle,
Que j’en suis méchant.
Ah ! viens donc la belle,
Guérir ton amant !
Ah ! je l’attends, je l’attends,
L’attendrai-je encore longtemps ?