Avec la fin de la Seconde Guerre mondiale et fort de leur action dans les réseaux
de Résistance de la région, les partis de gauche occupent le devant de la scène
politique à Amiens (département de la Somme). Le maire communiste René Lamps,
maintes fois réélu, se voit ainsi confier les destinées de la commune par ses
habitants.
Pour la nouvelle équipe municipale, c'est alors l'occasion de procéder à quelques aménagements dans la cité. Le
Boulevard Thiers est ainsi débaptisé au milieu des années 1960. Cette grande
artère qui relie le centre-ville et la gare au parc de La Hotoie, lieu de
divertissement et des promenades dominicales des Amiénois, se nomme désormais
Boulevard des Fédérés.
Pendant les premières années de la Vème République, le souvenir
de la Commune est ainsi un enjeu de mémoire. Afin d'ajouter au caractère
militant de l'entreprise, le nom de l'homme politique honni est barré sur
l'ancienne plaque, conservée à côté de la nouvelle, pour mieux signifier que
cette ancienne appellation est désormais inusitée. L'ensemble, maintenu en l'état
par la nouvelle équipe municipale élue au milieu des années 1980, fait désormais
partie du folklore local.