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Eugène VIOLLET-LE-DUC 

(Paris, 27 janvier 1814 - Lausanne, 17 septembre 1879)



Français
.

Architecte.



par
Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1837, collabore aux Voyages pittoresques du baron Taylor.
1840, Mérimée lui confie la restauration de la basilique de Vézelay.
1845, restauration de Notre Dame de Paris avec son confrère Lassus.
1849, se partage entre la cité de Carcassonne, la cathédrale d’Amiens et la salle synodale de Sens.
1853, inspecteur général des édifices diocésains.
1854, Dictionnaire raisonné de l’architecture françaises du XIème au XVIème siècle.
1859, dans la reconstitution du château de Pierrefonds.
1863, Entretiens sur l’architecture.

 






Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc est né à Paris le 27 janvier 1814, au sein d’une famille de la bourgeoisie aisée et cultivée. Son père est un haut fonctionnaire de la Restauration, puis de la Monarchie de Juillet ; son oncle n’est autre que le peintre Delescluze. Sa jeunesse se passe au sein des milieux romantiques parisiens, où il rencontre et se lie d’amitié avec Charles de Sainte-Beuve et Prosper Mérimée.

Il s’enthousiasme alors pour l’architecture du Moyen Age que l’on redécouvre à l’époque, mais refuse d’intégrer l’École des Beaux-Arts. Autodidacte, Viollet-le-Duc effectue un voyage en Italie en 1836 et 1837, qui lui permet de se familiariser avec les édifices du passé. De retour en France, il collabore aux Voyages pittoresques du baron Taylor.



Son amitié avec l’écrivain Prosper Mérimée, nommé également depuis 1834 inspecteur général de la Commission des Monuments Historiques, décide de son avenir d’architecte. En effet, Mérimée lui confie en 1840 la restauration de la basilique de Vézelay, alors qu’il n’a que vingt-six ans. Tache ardue ; la basilique romane menace ruine. Viollet-le-Duc, afin de lui rendre son unité, supprime les ajouts gothiques postérieurs (travées de la nef et éléments décoratifs de la façade) et remplace le tympan du portail central. 

Devant le succès de l’entreprise, les chantiers dont la direction lui est confiée se multiplient dans les années qui suivent. Il est nommé second inspecteur des travaux de restauration de la Sainte-Chapelle, puis obtient au concours, en 1845, la restauration de Notre Dame de Paris avec son confrère Lassus. Ensemble, ils décident de reconstruire la flèche gothique de la croisée du transept abattue en 1791 et de recréer l’ornementation extérieure de la cathédrale (rosaces, gargouilles) ainsi que les vitraux. 

Ces travaux suscitent l’intérêt du public, à la suite notamment de la publication contemporaine du roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris. L’année suivante, il devient architecte de la basilique de Saint-Denis. En 1849, Viollet-le-Duc se partage entre la cité de Carcassonne, la cathédrale d’Amiens et la salle synodale de Sens. Il est nommé en 1853 inspecteur général des édifices diocésains et a dès lors la haute main sur les travaux de restauration des édifices médiévaux.



Ses conceptions rationalistes de l’architecture, ses déductions personnelles l’amènent parfois à prendre des initiatives dans la réfection d’un monument, comme la suppression ou le rajout d’éléments, selon l’époque de construction considérée comme la plus caractéristique. Ainsi, selon Viollet-le-Duc, un édifice doit être restauré moins selon l’état dans lequel on le trouve qu’en fonction des principes architecturaux dont découlent ses formes. Il convient de le rétablir "dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné".

C’est une des théories du temps à propos de l’art de restaurer qui s’élabore. Peut être peut-on davantage parler de reconstruction plutôt que de restauration dans le cas des chantiers dirigés par Viollet-le-Duc. Aussi l’accuse t-on, en exerçant un regard critique et rétrospectif sur son œuvre, d’avoir dénaturé certains sites. Toujours est -il que son action a contribué à préserver nombre d’entre-eux d’une ruine certaine…

Ainsi, dans la reconstitution du château de Pierrefonds (1859-1870), il applique de manière systématique ses conceptions de l’art militaire médiéval. Son premier projet, qui date de 1858, ne prévoyait que la restauration des tours et du donjon. Pourtant, à la fin de 1860, les travaux sont étendus à toute l’architecture extérieure du château ; enfin, en 1863, ils le sont à l’ensemble du monument.



Toujours grâce à l’appui de Mérimée, alors en faveur à la cour de Napoléon III, il obtient la réorganisation de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Une chaire d’esthétique et d’histoire de l’art lui est confiée en 1864. Cependant, ses cours sur le développement de l’esthétique au Moyen Age mobilisent l’Académie contre lui. Il démissionne et est bientôt remplacé par l’historien Taine.

Viollet-le-Duc est également l’auteur de nombreux ouvrages, dont le Dictionnaire raisonné de l’architecture françaises du XIème au XVIème siècle, publié de 1854 à 1868 et illustré de ses propres dessins, l’Essai sur l’architecture militaire au Moyen Age (1854), le Dictionnaire raisonné du mobilier français de l’époque carolingienne jusqu’à la Renaissance (1855) ainsi que des Entretiens sur l’architecture (1863-1872), où il se montre un habile théoricien, familier de l’évolution technique de son art et recommandant ainsi l’emploi de formes fonctionnelles ou l’utilisation de structures métalliques.

Durant le siège de Paris (1870-1871) Viollet-le-Duc, nommé lieutenant-colonel de la légion auxiliaire du génie, apporte une aide à la défense de la ville. En 1874, il démissionne de ses charges officielles et est élu conseiller municipal du IXème arrondissement de Paris, s’attachant pendant son mandat au problème de l’enseignement des disciplines artistiques.



Il meurt le 17 septembre 1879 dans sa villa de Lausanne.